• Les annonces de François Hollande sévèrement critiquées par l'opposition

    Dernière modification : 10/04/2013 

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    Les annonces de François Hollande

    sévèrement critiquées par l'opposition

    © AFP

    Des mesures "qui n'auraient pas empêché l'affaire Cahuzac", une "opération de diversion", des "mots en l'air"... Les annonces du président français, ce mercredi, visant à moraliser la vie publique, n'ont pas convaincu l'opposition.

    Par Natacha VESNITCH (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Sans surprise, l'allocution télévisée du président François Hollande, mercredi 10 avril, sur la moralisation de la vie politique a suscité une volée de critiques et de sarcasmes de la part de l'opposition mais aussi de l'extrême gauche. La droite et l'extrême droite ont notamment dénoncé une "opération de diversion" et des mesures "qui ne sont pas à la hauteur du scandale".

    De concert, les députés UMP ont affirmé qu'aucune des mesures annoncées par le chef de l'État à la sortie du Conseil des ministres n'aurait empêché l'affaire Cahuzac.

    Des mesures qui "ne sont pas à la hauteur" pour l'UMP

    "On est toujours autant dans le flou", a ainsi réagi Jean-François Copé, le responsable de l'opposition. "Aucune des mesures proposées n'aurait empêché l'affaire Cahuzac puisque tout repose sur la déclaration de patrimoine que nous faisons depuis des années !"

    Pour Christian Jacob, chef de file des députés UMP, "l'opération de diversion continue". "Concrètement, il n'y a toujours pas de réponse sur l'instrumentalisation de l'administration fiscale, qui est le sujet aujourd'hui", a-t-il affirmé.

    "Toutes ces mesures ne sont pas à la hauteur de la situation qui est d'une extrême gravité", a aussi commenté Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP et ancien Premier ministre.

    Le vice-président de l'UMP, Laurent Wauquiez, s'est lui déclaré "très choqué" que le chef de l'État n'ait "même pas eu un mot d'excuse" sur les dernières affaires. Il a également réclamé un référendum sur les réformes nécessaires. "Je suis choqué qu'il n'ait même pas eu un mot d'excuse ou de mea culpa, alors que François Hollande est le premier responsable de ce qui s'est passé et est en cause à travers son trésorier de campagne", a déclaré Laurent Wauquiez.

    "Vue la rupture de confiance entre les Français et François Hollande, il faut qu'ils soient consultés et que cela passe par un référendum, a-t-il poursuivi. Sur un sujet aussi important, il est hors de question de passer à la sauvette avec une petite loi".

    Le FN fustige "des mots en l'air"

    Pour Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN), les mesures détaillées par François Hollande, et notamment celles concernant les paradis fiscaux, ne resteront que "des mots en l'air". "Il nous explique qu'ils vont lutter contre les paradis fiscaux mais le G20, le 2 avril 2009, nous avait expliqué qu'ils n'existaient plus ! a-t-elle ironisé. Voyez l'incohérence de ceux qui nous gouvernent !"

    "Ce n'est plus un gouvernement qu'on a, c'est un camp de nudistes, a aussi dénoncé Gilbert Collard, député du Front national. Il faut que tout le monde soit à poil ! Un ministre ment, triche, fraude et on s'en prend aux parlementaires. Les mesures qu'il propose ne changeront rien. Qui va contrôler la haute autorité ?", s'est-il interrogé.

    Au centre, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo juge la réaction du président "précipitée" et ayant conduit à des "approximations". "Jeter en pâture la vie privée des élus et de leurs familles, c'est prendre un risque qui ne réglera pas le problème de fond : celui du contrôle et des sanctions. Elle constitue probablement la pire des solutions", a estimé François Sauvadet, député de l'UDI.

    L'extrême gauche a elle aussi jugée sévèrement l'intervention de François Hollande. Le problème, "ce n'est pas cette loi des suspects que vient d'inventer le président de la République en recyclant de vieux outils institutionnels qui existent déjà, a critiqué Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche (PG), depuis Marseille. Comme si le grand problème aujourd'hui, c'était l'honnêteté des élus !"

    "Non, le problème, c'est la dérive d'une institution monarchique de la République, plus celle de l'argent roi, et François Hollande ne répond ni à l'une, ni à l'autre des questions. Il dit juste : 'C'est pas moi c'est l'autre'", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

    "La parole présidentielle se veut déterminée mais elle est en vérité très fortement fragilisée, indique aussi Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français (PCF). Ces annonces ne sont accompagnées d'aucun moyen concret permettant de les mettre en œuvre."

    Le PS se félicite d'un "arsenal sans précédent"

    À gauche en revanche, certains ont salué les annonces de François Hollande. "Au-delà des mesures de transparence qui prévoient notamment la création d'une Haute Autorité administrative indépendante, je me félicite du volet de lutte contre la fraude fiscale qui apparaît enfin comme une réelle priorité", s'est félicité Yann Galut, député PS qui pilote un groupe de travail sur l'exil fiscal.

    Ces mesures "vont doter la France d'un arsenal sans précédent pour lutter contre la corruption, la délinquance financière, les paradis fiscaux et pour assurer la transparence du patrimoine des ministres, des élus, et des hauts fonctionnaires", a indiqué François Rebsamen, le président du groupe socialiste au Sénat, par le biais d'un communiqué.

    François de Rugy, le co-président du groupe écologiste, a également salué des annonces "beaucoup plus précises" que celles faites par François Hollande la semaine dernière.

    Avec dépêches


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