• Les députés PS veulent un amendement sur la procréation médicale assistée

    Les députés PS veulent un amendement sur la procréation médicale assistée

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-10-12T06:46:37+02:00" itemprop="datePublished">12.10.2012 à 06h46</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-10-12T12:17:13+02:00" itemprop="dateModified">12.10.2012 à 12h17</time>

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    Bruno Le Roux, le 22 décembre 2011 à l'Assemblée nationale.

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    Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, souhaite voir déposé un amendement sur la question de la procréation médicale assistée (PMA) au moment de l'examen du projet de loi sur le mariage homosexuel, a-t-il expliqué à quelques journalistes vendredi 12 octobre. Avec cette annonce, M. Le Roux entre en opposition directe avec le premier ministre, qui avait annoncé mercredi que le texte sur le mariage homosexuel n'aborderait pas la PMA, renvoyant cette question "à une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille".

    La PMA pour les couples d'homosexuelles, "c'est une question dont on sait qu'elle sera sous-jacente pendant le débat sur le mariage. Autant la poser et pourquoi pas essayer de la résoudre au moment du débat sur le mariage pour tous", a déclaré M. Le Roux. "Quel intérêt de vouloir scinder les choses ? Moi je pense qu'il vaut mieux avoir le débat en une fois", a-t-il ajouté, soulignant que "quand on peut faire un texte qui soit complet par rapport à nos engagements, autant le faire dès le début". D'autant que selon lui, "quand on renvoie" une question à un autre projet de loi, "on n'est jamais sûr" de savoir quel texte pourra l'accueillir.

    Alors qu'on lui faisait remarquer que c'était en contradiction avec ce qu'a tranché Jean-Marc Ayrault mercredi, M. Le Roux a répondu : "Il y a une vie parlementaire", et "il y a une discussion à avoir avec le Parlement".

    SOUTIEN DE BERTINOTTI ET DE DÉSIR

    Les réactions n'ont pas tardé, après cette sortie qui s'annonce pour le moins remarquée. La ministre de la famille, Dominique Bertinotti, a abondé dans le sens de Bruno Le Roux, dans une interview donnée vendredi sur Canal+. "Il est normal qu'au travers des questions de parentalité qui sont posées, toutes les questions de la parentalité puissent être abordées, dont celle de la procréation médicalement assistée", a-t-elle déclaré. "Je pense effectivement qu'il faut répondre à la diversité des situations familiales. Cette question de la procréation médicalement assistée doit trouver une réponse", a ajouté la ministre.

    Lireen édition abonnés  : Projet de loi sur le mariage gay : la tension monte avant les ultimes arbitrages

    Harlem Désir, futur premier secrétaire du PS, s'est prononcé également pour l'inclusion, dans la loi sur le mariage homo, du droit à la procréation médicalement assisté (PMA), et a jugé bon que les députés enrichissent ce texte, n'y voyant nul "accroc" avec le gouvernement. "Le groupe socialiste apporte une contribution, ce n'est pas une contradiction", a assuré le premier secrétaire par intérim, dont la motion a recueilli 68 % des voix des militants jeudi.

    "Pour que la majorité fonctionne bien, il faut que le gouvernement soit à l'initiative" et qu'il y ait la possibilité, pour les groupes parlementaires, d'être "dans la contribution, l'enrichissement". "Je suis favorable à ce que, effectivement, il y ait cet accès à la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels femmes", a-t-il encore dit sur France Info.

    Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a appelé pour sa part à être prudent et à ne pas se "tromper de débat". L'ouverture de la PMA aux couples de femmes "relève des questions de bioéthique", écrit le sénateur dans un communiqué, alors que les députés PS veulent inclure cette question dans le projet de loi sur le mariage homosexuel. "Les radicaux de gauche soutiennent sans réserve le mariage pour tous et la reconnaissance de l'homoparentalité, mais appellent à la prudence sur la question" de la PMA pour couples de femmes, insiste M. Baylet.

    LES ASSOCIATIONS CRAIGNENT UN TEXTE "A MINIMA"

    Mercredi, M. Ayrault avait pourtant conforté la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui avait déjà indiqué que les questions liées à "la parentalité au sens large" ne seraient pas abordées dans ce texte. Il avait cependant provoqué des critiques au sein d'associations, qui craignent un texte "a minima".

    Les associations homosexuelles telles que l'inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) ou l'association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) estiment que mariage et adoption ne peuvent pas être abordés séparément des questions de parentalité et de filiation. En septembre, le député PS Bernard Roman s'était dit favorable à l'accès à la PMA pour les couples d'homosexuelles et avait annoncé qu'il défendrait des amendements en ce sens lors du débat sur le projet de loi instaurant le mariage homosexuel.

    Le projet de loi sur le mariage homosexuel doit être examiné en conseil des ministres le 31 octobre. Son examen à l'Assemblée pourrait commencer en décembre.


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