• Les éditeurs veulent leur « Lex Google »

    Par Anne Feitz | 05/09 | 07:00  lien

    Les éditeurs veulent leur « Lex Google »

    Réclamant un « droit voisin » et une taxe sur les objets connectés, le SPQN et l'association de la presse IPG s'apprêtent à saisir les pouvoirs publics.

    Les éditeurs de presse français n'ont pas attendu la « Lex Google » allemande pour solliciter les pouvoirs publics : ils réclament de longue date une rémunération pour leurs contenus repris par les portails d'information sur Internet, et notamment par Google Actualités. Mais le projet de loi adopté la semaine dernière par le gouvernement allemand, prévoyant d'obliger les portails à verser des commissions aux journaux dont ils reprennent les informations (« Les Echos » du 30 août), les réjouit vivement -même si cette loi doit encore être adoptée outre-Rhin par le Parlement. «  Ce projet de loi est pour nous une source de motivation et d'inspiration », s'enthousiasme Marc Feuillée, président du SPQN (Syndicat de la presse quotidienne nationale). «  Il montre que, malgré l'intense lobbying des acteurs de l'Internet, les éditeurs allemands ont réussi à convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de partager la valeur créée par l'économie numérique. »

    Après avoir rencontré pendant l'été tous les conseillers des différents ministères concernés, le SPQN et l'association de la presse IPG (d'information politique et générale), présidée par Nathalie Collin, s'apprêtent à saisir les pouvoirs publics. Ils devraient leur adresser ces jours-ci plusieurs propositions. Ils continuent d'abord de réclamer que soit appliqué à la presse en ligne le taux de TVA réduit de 2,1 % réservé à la presse écrite. «  Et ce d'autant que la diffusion d'exemplaires numériques commence à être réellement significative », rappelle Marc Feuillée. Comme l'a indiqué hier Lemonde.fr, ils proposent ensuite la création d'un « droit voisin », qui serait un droit d'utilisation de leurs contenus par les portails Internet ou les moteurs de recherche : ces derniers devraient les rémunérer pour exploiter ces contenus, un peu sur le modèle imaginé en Allemagne. Enfin, ils souhaitent que soient taxés les objets connectés, ordinateurs, smartphones et autres tablettes. «  Leurs fabricants bénéficient des contenus, sans les rémunérer. Il s'agit d'inventer un nouveau moyen de financer la création éditoriale, pas seulement celle de la presse d'ailleurs », explique Marc Feuillée, assurant avoir reçu, lors de ses premiers contacts avec les pouvoirs publics, un accueil favorable.

    Les éditeurs de presse savent que la bataille sera rude. En Allemagne, le projet de loi a suscité de vives critiques de la part des partis d'opposition, ainsi que des acteurs de l'Internet et du secteur informatique.

    A. F., Les Echos
    Écrit par Anne FEITZ
    Journaliste

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