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Les efforts pour cibler les sources de revenus de l'EI sont en train de payer
Par marialis2.2 dans Afrique et Moyen- orient - Lutte contre le terrorisme le 10 Décembre 2015 à 01:36
<article class="centre"><header id="titre_article">Les efforts pour cibler les sources de revenus de l'EI sont en train de payer
</header> <section class="left" id="gauche_article">Les bombardements de la coalition internationale et de la Russie frappent le groupe Etat islamique au portefeuille en touchant les champs pétroliers et gaziers.
L'argent est aussi le nerf de la "guerre sainte". La capacité de frappe du groupe Etat islamique (EI), notamment hors des frontières de son califat autoproclamé, dépend de ses moyens de financements. Et ses ressources seraient actuellement sévèrement malmenées, d'après une étude de l'IHS publiée ce lundi.
L' EI engrange environ 80 millions de dollars (75 millions d'euros) de revenus par mois dans les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak. La moitié de ces revenus sont tirés des taxes qu'il prélève sur les populations du territoire et 43 % proviennent du pétrole et du gaz, issus des huit champs pétroliers en Syrie et en Irak.
Mais, d'après cet organisme basé à Londres, le secteur du gaz et du pétrole serait affaibli par les frappes de la coalition internationale antidjihadistes et de la Russie . Les bombardements frappent l'EI au portefeuille en touchant des champs pétroliers et gaziers, principalement dans l'est syrien. Et d'après Columb Strack, analyste pour l'IHS, "les efforts faits pour cibler les sources de revenus de l'EI sont en train de payer", notamment en réduisant sa capacité à raffiner et transporter ces matières premières.
De plus, les accès vers la Turquie se sont réduits, ce qui oblige l'EI à se replier sur les marchés syrien et irakien pour vendre son pétrole. L'analyste situe l'apogée de la puissance de l'EI à l'été 2014, après la prise de Mossoul en Irak. "Depuis, ils ont lâché du terrain et commencent à perdre de l'argent".
De nombreux pays accusent la Turquie de financer l'EILa majorité du pétrole exporté illégalement par le groupe Etat islamique (EI) passe par la Turquie, a affirmé ce lundi le Premier ministre irakien. Cette accusation intervient au moment où la Russie et l'Iran accusent eux aussi Ankara d'être liée au financement de l'EI.
Six sources de revenus principales
L'IHS identifie six sources de revenus principales de l'EI : "production et trafic de pétrole et de gaz, taxation des activités commerciales sur les territoires qu'il contrôle, confiscation de terres et de propriétés, trafic de drogues et d'antiquités, activités criminelles comme braquages de banques ou enlèvements contre rançon ainsi que les entreprises publiques".
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Mais selon l'IHS, les temps sont plus durs aujourd'hui pour l'EI. Le groupe aurait du mal à équilibrer son budget et aurait été récemment contraint de baisser les salaires de ses combattants et d'augmenter les prix de services comme l'électricité. En quête de financements alternatifs, l'EI taxerait désormais systématiquement la population qui cherche à quitter ses territoires .
En revanche, alors que, dans un premier temps, les dons des pays du Golfe auraient été sa principale source de financement, selon les accusations des autorités irakiennes, l'EI ne serait pas actuellement dépendant de dons de riches particuliers, contrairement à Al-Qaïda.
Les revenus issus de la population sont "difficiles à tarir"
"L'EI contrôle un appareil étatique et taxe la population, confisque des propriétés, créé de la richesse avec des entreprises publiques, ainsi qu'avec le pétrole et le gaz. Les autres groupes terroristes n'ont pas ça", explique Columb Strack. "En même temps, parce qu'il gère un Etat, la majeure partie de cet argent va dans la gestion de ce territoire. Ce n'est pas comme s'ils faisaient 80 millions et les dépensaient en armes et en bombes".
D'après Ludovico Carlino, un autre analyste de l'IHS, le groupe djihadiste "prélève une taxe de 20% sur tous les services", par exemple sur l'électricité, les réseaux de téléphonie mobile ou l'industrie. Contrairement à ceux issus du pétrole, ces revenus "tirés de la taxation des activités économiques sont beaucoup plus difficiles à tarir sans que cela ait un impact négatif sur la population", analyse Columb Strack. "Cela serait contreproductif" d'essayer de le faire.
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