• Les entrepreneurs français en mal de reconnaissance

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    Les entrepreneurs français en mal de reconnaissance

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-11-12T20:57:29+01:00" itemprop="datePublished">12.11.2012 à 20h57</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-11-12T21:06:19+01:00" itemprop="dateModified">12.11.2012 à 21h06</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Pierre Moscovici et Laurence Parisot, à Paris, le 12 novembre. </figure>

    Une semaine après la remise du rapport Gallois et la décision de l'exécutif d'accorder un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros aux entreprises, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, est intervenu, lundi 12 novembre, à Bercy, devant la 5e Conférence annuelle des entrepreneurs. Avec un credo à défendre : "Aux engagements des uns doivent répondre les contreparties des autres", a fait valoir l'hôte de l'événement, destiné essentiellement aux PME et aux ETI (entreprises de taille intermédiaire). Et d'insister : le contrat d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) "doit permettre aux entreprises d'embaucher et d'investir, plutôt que, disons le clairement, de distribuer des dividendes ou d'augmenter les rémunérations des dirigeants".

    Réponse quelques minutes plus tard de Laurence Parisot : "Je n'aime pas du tout la question et le débat autour de la 'contrepartie'". "Vous avez des entreprises françaises qui sont au bord de l'asphyxie et vous ne demandez pas à quelqu'un qui est sous un masque à oxygène de signer un engagement", a-t-elle poursuivi. Selon la présidente du Medef, dont c'était la première rencontre publique avec le ministre de l'économie, poser des conditions nuirait à "la lisibilité du dispositif", en particulier auprès des investisseurs étrangers.

    "Pendant que des petites entreprises disparaissent quasiment tous les jours en France", le président réélu Barack Obama a promu le mois de novembre "mois de l'entrepreneuriat" aux Etats-Unis, fait-elle valoir. Applaudissements nourris dans les gradins de l'amphithéâtre. Pierre Moscovici persiste et signe : "Nous avons pris des engagements qui n'allaient pas de soi pour un gouvernement de gauche" et file la métaphore amoureuse : "Il n'y a pas de confiance, il n'y a que des preuves de confiance."

    "LAURENCE PARISOT EST DANS SON RÔLE"

    Dans le couloir, le ministre délégué au budget, Jérôme Cahuzac, temporise : "Laurence Parisot est dans son rôle : elle demande le plus possible en essayant de céder le moins possible. [...] Il serait élégant au Medef de le reconnaître plutôt que de barguigner." Mais pour le Medef, qui appelait de ses vœux un "choc compétitif" situé entre 30 et 70 milliards d'euros, on est loin du compte...

    Amusé par l'échange de piques, Cyril de Lestang, créateur et dirigeant d'ADF Systèmes, entreprise spécialisée en équipements électriques pour atmosphère explosives, pointe lui d'autres problèmes : "Nous avons une culture économique très pauvre en France et, parallèlement, la législation et la fiscalité sont d'une complexité et d'une rapidité d'évolution redoutables." C'est la raison pour laquelle il a abandonné l'idée de profiter du crédit d'impôt recherche : "Il aurait fallu que j'embauche une onzième personne presque à plein temps pour gérer le dossier." Quant aux 20 milliards d'euros promis, il avoue ne pas être très confiant sur le calendrier.

    Même défiance chez Laurence Onfroy, présidente de TemptingPlaces.com, un site d'e-commerce : elle profite de la présence de Jérôme Cahuzac pour l'inviter à venir les voir tous les mois pour mieux connaître "le monde de l'entreprise". "La méconnaissance est bilatérale, il y a de votre côté une méconnaissance des contraintes qui pèsent sur la politique", réplique ce dernier.

    "LE QUOTIDIEN DE L'ENTREPRENEUR EST UNE SORTE DE 'KOH-LANTA'"

    "Le quotidien de l'entrepreneur est une sorte de 'Koh-Lanta'", de solitude et de précarité", confirme Cyril de Lestang. Dirigeant non salarié, il l'a expérimenté il y a quelques années quand, atteint d'une leucémie, il a découvert qu'il n'avait presque aucun droit dans le régime général de prise en charge. Aujourd'hui, il veut, lui aussi, à l'instar de Pierre Moscovici, un échange gagnant-gagnant : "Je suis prêt à aller présenter mon métier dans les écoles pour y faire entrer l'entreprise. Mais je voudrais aussi être plus clairement informé sur le cadre légal et administratif."

     "Le problème, c'est qu'on ne sait jamais à qui s'adresser", soupire Nathalie Court, présidente du Pôle de prévention de la dépendance et d'aide à l'autonomie. Dirigeante d'une entreprise solidaire comme elle, Sandrine Benattar a créé un espace de co-working où elle accueille notamment des salariés de deux entreprises britanniques qui veulent créer une filiale à Paris, "preuve que le pays n'est pas si repoussant". Après avoir quitté l'univers des grandes entreprises où "on a à disposition un service comptable, un service juridique, etc.", il lui a fallu se former sur tous les fronts. Un an après le lancement, elle reste confiante mais continue de chercher son "statut idéal".

    Une question parmi bien d'autres qui pourra être abordée lors d'une réunion avec les instances représentatives, chez le premier ministre, dans le courant du mois.

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