• Les extrêmes au centre de la campagne à Paris

    Les extrêmes au centre de la campagne à Paris

    Jamais dans l'histoire des municipales à Paris, les extrêmes n'ont été autant au centre de la campagne. Du coup, PS et UMP sont confrontés à un même défi : capter l'électorat modéré tout en contrant l'offensive des partis radicaux.

    Pour la candidate socialiste, Anne Hidalgo, il s'agit de déjouer l'offensive du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, décidé à faire de la capitale un test de son audience nationale. Le PG tente de dissuader le PCF de participer à des listes d'union dès le premier tour avec le PS, comme ce fut le cas à chaque scrutin depuis 1977  sauf en 1989. Faute d'empêcher cette alliance, il compte conduire des listes autonomes. Avec pour objectif d'affaiblir le PS.

    Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, la partie est compliquée aussi. La candidate de l'UMP fait face à l'ambition affichée du FN "d'investir les grandes villes" et "de faire de Paris un enjeu national", selon Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême-droite. A l'UMP, l'hypothèse d'une perçée du FN est prise au sérieux : "J'alerte depuis un an sur le fait qu'on aura des triangulaires avec le FN", confie Jérôme Dubus, conseiller de Paris (UMP) du 17e. "Dans certains arrondissements, le FN peut monter jusqu'à 10 %. Il y a des risques de triangulaires dans le 12e,13e, 17e et 20e arrondissement", pronostique ce proche de Jean-François Copé.

    Le contexte conduit le PS et l'UMP à durcir leur discours. Anne Hidalgo assume de se prêter au jeu de la surenchère pour rassembler ses alliés : "J'ai entendu dans les propositions faites par le PC à Paris celle de 30 % de logements sociaux supplémentaires à l'horizon 2030. Je suis prête à m'engager là-dessus si on est dans un engagement ensemble", a déclaré la candidate socialiste, le 14 septembre, à la Fête de l'Humanité. Le PS parisien se montre ouvert : "Le PC a 8 conseillers de Paris, nous sommes prêts à leur en accorder 12 s'ils font alliance avec nous", confie Rémi Féraud, patron de la fédération PS de Paris. Les communistes doivent trancher, le 19 octobre, par un vote des militants s'ils font liste commune ou non avec le PS.

    De son côté, NKM ne veut pas sembler tributaire du FN. La députée de l'Essonne, qui reste fidèle à son refus de renvoyer "dos à dos le FN et le PS", sait que le parti de Marine Le Pen ne lui fera aucun cadeau. Elle préfère renvoyer la responsabilité de montée de l'extrême droite sur le PS. "Quand la gauche ne daigne pas discuter des questions de sécurité dans les logements sociaux, elle fait sciemment le jeu des extrêmes", allègue-t-elle.

    Mais elle intègre bel et bien la menace FN. En ciblant les "Roms", qu'elle accuse de "harceler" les Parisiens, NKM préempte une thématique sécuritaire chère au parti d'extrême-droite.

    Mme Hidalgo et Mme Kosciusko-Morizet sont confrontées au même risque : se brouiller avec l'électorat centriste en voulant se couvrir l'une sur son flanc gauche, l'autre sur son flanc droit. "Ralier à la fois les bobos et les fachos sera compliqué pour NKM", résume M. Féraud, codirecteur de campagne de la candidate PS. Concilier bobos et électeurs à la fibre "coco" ne sera pas une mince affaire, non plus, pour Mme Hidalgo.


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :