• Les Français soutiennent la ligne social-libérale de Valls !

    Les Français soutiennent la ligne social-libérale de Valls !

    Maurice SzafranPolitique | 5 avril 2015 - 17h06   lien

    Le Premier ministre peut se féliciter du sondage publié par Le Journal du Dimanche, mais il démontre toute la difficulté du moment: rassembler la gauche sans changer de cap économique ...

    La volonté réformatrice de Manuel Valls, qu'incarne Emmanuel Macron, est soutenue par les Français. (AFP)

    La volonté réformatrice de Manuel Valls, qu'incarne Emmanuel Macron, est soutenue

    par les Français. (AFP)

    Souvent décriés, les sondages sont parfois utiles. Ainsi le dernier IFOP-Journal du Dimanche éclaire-t-il quelques interrogations majeures qui hantent l'esprit de François Hollande et Manuel Valls depuis le second tour des élections départementales.

    1. Les Français souhaitent-ils un nouveau Premier ministre ? Non, et clairement non. 62% d'entre eux se déclarent favorable au maintien de Valls. Chiffre impressionnant, mais en partie trompeur ou biaisé car une part des électeurs UMP, quitte à "supporter" un chef de gouvernement PS, préfère celui là à tout autre. Dans leur esprit, le chef du gouvernement est "raisonnable", plutôt libéral en économie, bref la moins mauvaise des solutions, jusque l'alternance d'ores et déjà annoncée pour 2017 par Nicolas Sarkozy.

    Sans la moindre surprise, c'est à la gauche du PS et au sein de la gauche de gauche (Front de Gauche, PCF et une partie des Verts) que Valls rencontre le plus de difficultés et d'hostilité. Il le sait et il s'y attendait. Le combat est en effet devenu violent, frontal entre cette gauche-là et le Premier ministre, apparemment sans accalmie possible, quels que soient les gestes et ouvertures auxquelles il accepterait de se prêter. Ce sondage rappelle les limites de Valls : son rapport à la gauche.

    2. S'ils sont partagés sur l'utilité d'un nouveau et énième remaniement, les Français n'en sont pas moins surprenants : au cas où, ils souhaitent l'entrée au gouvernement de ... François Bayrou et de... Martine Aubry. Le grand écart, la définition même de la contradiction en politique ? Pas forcément, plutôt l'expression d'une volonté de conviction et d'expérience. Le président du Modem et la maire de Lille ne manquent ni de l'un ni de l'autre. Un vœu pieux puisque ces deux-là n'ont rien pour s'entendre et ne participeront jamais à une même majorité, significatif toutefois de la psychologie politique des Français.

    3. L'idée la plus convenue du moment ? Les Français, conservateurs et étatistes par définition, refusent le principe même de la réforme. Manuel Valls finira par exploser sur cette réalité-là. Le sondage IFOP-JDD prouve pourtant l'inverse. Y compris à gauche, un pourcentage important de Français a pris conscience de l'inéluctabilité de la réforme. Voilà qui devrait rassurer les différents candidats à la prochaine présidentielle : la démagogie anti-réformes pourrait ne plus être indispensable. Enfin.

    4. François Hollandeet Manuel Vallsn'en ont pas moins un vrai, un gros problème sur leur flanc gauche : 38% des électeurs de gauche souhaitent en effet l'union de toutes les gauches, même s'il faut en passer par une modification de la politique économique. Or, à quelques détails symboliques près, ils n'entendent pas varier d'un iota. Peut être ont-ils d'ailleurs tort d'être à ce point arcbouté sur leur ligne sociale-libérale, mais c'est ainsi et il n'en démordront plus. Du coup, au plan de la tactique électorale, le Président et le Premier ministre se retrouvent en difficulté. Ils tablent donc essentiellement sur la volonté des électeurs de gauche d'empêcher le retour de Nicolas Sarkozy et d'entraver la progression de Marine Le Pen. Pas sûr que cela suffise.


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