• Les manifestants crient victoire place Taksim après le retrait de la police

    Dernière modification : 01/06/2013  lien

    Les manifestants crient victoire place Taksim

    après le retrait de la police

    Après deux jours de violences à Istanbul la police s'est retirée samedi après-midi de la place Taksim, occupée par des milliers de manifestants. Le Premier ministre Erdogan a assuré qu'il ne cèderait pas quant au projet immobilier contesté.

    Par Ludovic de Foucaud (vidéo)   lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Erdogan lâche du lest. Après deux jours d'affrontements, la police s'est retiré samedi 1er juin en milieu d'après-midi de la place Taksim où des milliers de manfiestants ont pu revenir. 

    Confronté à l'un de ses plus importants mouvements de contestation depuis l'arrivée de son parti au pouvoir en 2002, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a ordonné aux forces de l'ordre de se retirer en milieu d'après-midi de la place et du petit parc Gezi, dont la destruction annoncée a lancé la révolte.

    Immédiatement, des milliers de personnes brandissant des drapeaux turcs ont envahi les lieux dans une immense clameur de victoire, ponctuée de quelques fusée d'artifice.

    Quelques heures avant ce repli, M. Erdogan avait pourtant fermement assuré que la police resterait sur la place Taksim "aujourd'hui" et "encore demain" car elle "ne peut pas être un endroit où les extrémistes font ce qu'ils veulent".

    Sur le même ton, il avait sommé les manifestants de cesser "immédiatement" leur confrontation avec la police et assuré, comme un défi aux manifestants, que son gouvernement maintiendrait le projet d'aménagement urbain contesté de la place qui a mis le feu aux poudres.

    Saisi par ces opposants, un tribunal administratif d'Istanbul a suspendu vendredi la partie du projet qui prévoit la reconstruction d'une caserne de l'époque ottomane, qui a cristallisé la colère des manifestants.

    Après quelques heures de répit, les affrontements qui ont embrasé le centre de la mégapole turque vendredi ont repris samedi en milieu de matinée et se sont poursuivis sporadiquement jusqu'au retrait de la police. A plusieurs reprises, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau autour de la place Taksim pour disperser des petits groupes qui ont riposté par des jets de pierre, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le mouvement est parti vendredi à l'aube avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient depuis trois jours le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain très contesté.

    Ameutés par les réseaux sociaux, les militants associatifs ont afflué pour prêter main forte aux manifestants et surtout dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur.

    Critiques

    S'affichant avec les protestataires, l'opposition politique s'est jointe au concert de critiques envers le gourvernement . "Nous voulons la liberté et la démocratie dans notre pays", a lancé samedi le président du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kiliçdaroglu.

    Au sein même du pouvoir, plusieurs voix se sont également élevées samedi pour dénoncer la réaction disproportionnée de la police.

    Peu avant le repli de la police, le président turc Abdullah Gül lui-même a lancé samedi un appel au "bon sens" et au "calme", jugeant le niveau de la protestation "inquiétant".

    "Dans une démocratie, les réactions doivent être exprimées (...) avec bon sens, avec calme et, en retour, les dirigeants (du pays) doivent déployer plus d'efforts pour prêter une oreille attentive aux différentes opinions et inquiétudes", a-t-il ajouté.

    Avant le président turc, le vice-Premier ministre Bülent Arinç avait présenté ses "excuses" pour les événements d'Istanbul. "Plutôt que de lancer du gaz sur des gens qui disent 'nous ne voulons pas de centre commercial ici' (...) les autorités auraient dû les convaincre et leur dire que leurs inquiétudes étaient partagées", a-t-il ajouté.

    Face à ces réactions, le Premier ministre lui-même a concédé que la police avait agi dans certains cas de façon "extrême". "Il est vrai qu'il y a eu des erreurs, et des actions extrêmes dans la réponse de la police", a-t-il dit, ajoutant qu'une enquête avait été ordonnée par le ministère de l'Intérieur.

    Outre la société civile turque, de nombreuses ONG internationales, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont dénoncé la violence de la répression des manifestations d'Istanbul.

    Les autorités turques n'ont publié aucun bilan officiel des affrontements. Amnesty International a évoqué vendredi "plus d'une centaine" de blessés et le gouverneur d'Istanbul a Huseyin Avni Mutlu indiqué vendredi que 12 personnes étaient hospitalisées et qu'au moins 63 autres avaient été interpellées.

    Avec dépêches


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