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Les médecins bahreïnis auront droit à un nouveau procès
Les médecins bahreïnis auront droit à un nouveau procès
LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 05.10.11 | 21h45
Leur condamnation le 28 septembre avait suscité la gêne de Washington. Les vingt médecins et membres du personnel d'un hôpital de Manama condamnés à de lourdes peines de prison pour leur soutien aux manifestants chiites au printemps à Bahreïn auront finalement droit à un nouveau procès.
"Le procureur général Ali Al-Boainain a décidé, après avoir examiné le verdict rendu par la Cour de sûreté nationale, le 28 septembre, de la tenue d'un nouveau procès devant des tribunaux civils", indique, mercredi 5 octobre, un communiqué officiel.
Le procureur a estimé que ces médecins et membres du personnel médical ne pouvaient être jugés pour leurs opinions politiques et qu'ils avaient droit à un nouveau procès. "Aucun médecin ou membre du personnel médical ne peut être puni pour avoir accompli son devoir humanitaire ou pour ses opinions publiques", a-t-il souligné dans le communiqué.
Vingt médecins et membres du personnel de l'hôpital Salmaniya, le plus grand de Manama, ont été condamnés le 28 septembre par un tribunal d'exception à des peines allant de cinq ans à quinze ans de prison. Les condamnés, parmi lesquels des femmes, ont été reconnus coupables d'avoir incité au "renversement par la force du régime" et aidé les contestataires, selon le tribunal.
Un verdict qualifié de sévère par des organisations de défense des droits de l'homme, les Etats-Unis, l'ONU et plusieurs pays occidentaux, qui avaient appelé à la libération de tous les prisonniers politiques à Bahreïn. Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, avec une trentaine de morts.
NOUVELLES CONDAMNATIONS
Treize manifestants chiites ont par ailleurs été condamnés, mercredi, à cinq ans de prison chacun pour leur participation aux protestations de février-mars contre la dynastie sunnite, a annoncé le procureur militaire. Six autres protestataires se sont vu infliger une peine d'un an de prison chacun, a précisé le colonel Youssef Fleifel, selon l'agence officielle d'information BNA.
Les dix-neuf personnes ont été accusées d'avoir tenté d'incendier un poste de police"avec des intentions terroristes, pour semer la terreur et le chaos", écrit l'agence officielle BNA, et d'avoir participé aux violences qui ont marqué les manifestations.
Au total, ce sont près de quatre-vingts manifestants et membres de l'opposition qui ont été condamnés à des peines de prison ferme ces derniers jours pour leur implication dans la contestation de la monarchie sunnite en février et mars derniers. Quatorze membres d'une formation de l'opposition chiite, dont son chef de file, ont été condamnés mardi à des peines allant jusqu'à dix ans de réclusion pour avoir réclamé un changement de régime. De lourdes peines ont été infligées à treize autres prévenus poursuivis pour l'enlèvement de deux policiers pendant les manifestations. Lundi, trente-six protestataires chiites, dont des étudiants, ont été condamnés à de lourdes peines de prison.
Le département d'Etat américain s'est dit "profondément troublé" par cette avalanche de condamnations et Londres a également manifesté sa préoccupation.
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Tags : médecins bahreïnis, procès, opposition, droits, justice
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