• Les opérations militaires ont cessé dans le pays, affirme Bachar al-Assad

    Les opérations militaires ont cessé dans le pays, affirme Bachar al-Assad
     
    Dans un entretien téléphonique avec Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, le président syrien a affirmé que les opérations militaires avaient cessé en Syrie. La répression s'est considérablement accrue ces dernières semaines dans le pays.
    Par Karim LEBHOUR , correspondant RFI pour FRANCE 24 à New York. (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    AFP -   Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé mercredi au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon que les opérations militaires contre les opposants avaient "cessé" dans son pays, où la contestation est entrée dans son sixième mois.

    Plus tôt, M. Assad avait affirmé que son pays "resterait fort" face aux pressions de la communauté internationale pour la fin des violences qui ont fait encore 10 morts mercredi dans la population, selon des militants.

    Lors d'une conversation téléphonique avec M. Ban qui exigeait que "toutes les opérations militaires et arrestations de masse cessent immédiatement" en Syrie, le président Assad a assuré que les "opérations militaires et policières avaient cessé", a déclaré le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq dans un communiqué. 

     

    Au cours de la première réunion du comité central du parti Baas - au pouvoir depuis 1963 - depuis le début de la révolte le 15 mars, le président Assad a affirmé que "la Syrie restera forte, continuera de résister et ne renoncera pas à sa dignité ni à sa souveraineté".

    Selon le quotidien Al Watan, proche du pouvoir, la réunion du parti Baas devait "prendre des décisions dans le but de renforcer le processus de réforme".

    M. Assad a d'autre part souligné la nécessité de faire participer "les différentes sections de la société" au processus de réformes qui selon lui "ont été introduites non pas à la demande de la communauté internationale mais parce que les Syriens étaient convaincus de leur nécessité", selon l'agence officielle Sana.

    Selon Sana, les participants à la réunion ont estimé que cela n'était "pas possible sans le rétablissement de la sécurité" en Syrie.

    Le président Assad a promis le 20 juin des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti et promulgué le 4 août un décret autorisant le multipartisme.

    Les pressions internationales se sont encore accrues mercredi sur le régime syrien, les pays européens, les Etats-Unis et certains pays arabes ayant demandé la convocation lundi prochain d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une procédure peu fréquente, sur la situation en Syrie.

    Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui comprend 15 membres, tiendra lui une réunion sur la crise en Syrie jeudi.

    Le Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU devrait demander au Conseil que la Cour pénale internationale lance une enquête sur la répression menée par le régime, selon des diplomates.

    Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, et la coordonnatrice des secours d'urgence, Valerie Amos, devraient évoquer les derniers développements en Syrie, où la répression aurait fait près de 2.000 morts depuis cinq mois.

    Mercredi, neuf civils ont été tués à Homs (centre) et les services de sécurité ont arrêté une centaine de personnes dans la ville et dans sa région notamment dans les villages autour de Houlé, selon des habitants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    Parmi les neuf tués, deux sont morts en soirée lorsque des miliciens du régime ont ouvert le feu sur des fidèles à la mosquée de Fatima et celle d'Al-Raïs, dans le quartier de Waaer à Homs, a indiqué l'OSDH, qui a également évoqué une douzaine de blessés, dont des enfants.

     

    Ailleurs, "un civil a été tué à l'aube sur son balcon dans le village d'Abdita près d'Idleb (nord-ouest) par les tirs de l'armée", selon l'ONG.

    A Lattaquié, une femme a succombé après avoir été blessée mardi par des tirs, toujours selon l'OSDH.

    En soirée, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser quelque 2.000 manifestants rassemblés devant la mosquée al-Hussein, selon un militant sur place.

    Dans cette ville côtière, "700 agents de sécurité ont mené des perquisitions dans le quartier d'Al-Raml al-Jounoubi où ils ont arrêté plusieurs militants sur la base de listes", a poursuivi l'OSDH.

    Pourtant, l'agence Sana, citant un officier du ministère de l'Intérieur, avait annoncé mardi soir la fin de la mission de l'armée dans le quartier, après une offensive meurtrière lancée dimanche à Lattaquié.

    L'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a fait état mercredi de la mort d'au moins trois personnes du camp de réfugiés palestinien de Raml lors de l'offensive à Lattaquié.

    Par ailleurs, une campagne de perquisitions a été lancée à Damas, dans le quartier de Roukn Eddine, théâtre de manifestations anti-régime. "Des dizaines de militants ont été arrêtés ce matin à Harat al-Jadida où le courant a été coupé", selon des habitants.

    Pour étouffer le mouvement de révolte, le régime a envoyé les forces armées à Hama (centre), Deir Ezzor (est) et dans le gouvernorat d'Idleb, proche de la frontière turque.

    En raison de craintes de plus en plus aiguës concernant leur sécurité, l'ONU a annoncé avoir retiré de Syrie environ 25 membres de son personnel international et des dizaines de membres de leurs familles.

    En outre, "étant donné l'évolution dangereuse de la situation syrienne, le gouvernement tunisien a décidé de rappeler son ambassadeur à Damas", selon l'agence officielle TAP.

    Le 7 août, l'Arabie Saoudite, poids-lourd du monde arabe, avait rappelé son ambassadeur à Damas pour dénoncer la répression, suivie le lendemain par le Koweït et Bahreïn.

    Mais en dépit des pressions internationales, la Russie continue de livrer des armes à la Syrie, selon le patron du groupe public russe Rosoboronexport.

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