• Les opposants à la réforme pénale s'alarment du "laxisme" du gouvernement

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    Les opposants à la réforme pénale s'alarment

    du "laxisme"

    du gouvernement

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-08-30T18:05:01+02:00" itemprop="datePublished">30.08.2013 à 18h05</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-30T19:32:58+02:00" itemprop="dateModified">30.08.2013 à 19h32</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Un membre de l'administration pénitentiaire tient les clés de cellules, au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. </figure>

    Laxisme de gauche contre laxisme de droite. En dévoilant les détails de la réforme pénale, vendredi 30 août, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé que la "politique de l'affichage et du laxisme est terminée". C'est pourtant bien cette même accusation – de laxisme – que lui font les opposants au projet de loi, du FN à l'UMP en passant par les syndicats de police. En ligne de mire : la suppression des peines planchers, l'instauration d'une "contrainte pénale" pour les petits délits, alternative à l'enfermement, et la mise en place d'un nouveau dispositif de "libération sous contrainte, pour un retour progressif et encadré à la liberté".

    •  L'UMP dénonce le "laxisme" du gouvernement

    Jean-François Copé, président de l'UMP, estime que la réforme pénale du gouvernement privilégie "le laxisme plutôt que la fermeté envers les délinquants". "En supprimant les peines planchers et en favorisant les peines alternatives à la prison, François Hollande a choisi la 'ligne Taubira' au détriment de la 'ligne Valls', le laxisme plutôt que la fermeté envers les délinquants", déclare le député de Seine-et-Marne dans un communiqué.

    Selon M. Copé, cette réforme sera interprétée "comme un signal de faiblesse par les délinquants" et pourrait entraîner une "recrudescence de l'insécurité", signe que la gauche n'aurait "toujours pas renoncé à l'angélisme qui l'anime depuis des années". "La défiance des socialistes envers la prison est idéologique [...]. Il faut adapter le nombre de places de prison à notre politique pénale et non l'inverse !", martèle le maire de Meaux.

    • Valls : la fin du "laxisme" de la droite

    Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, juge au contraire que la réforme pénale va permettre de tourner le dos "au laxisme" de la droite, notamment aux dispositions de la loi pénitentiaire Dati de 2009.

    Cette réforme met "fin (...) aux dispositions très laxistes de la loi pénale antérieure, de la loi Dati, qui prévoyait que l'aménagement de toute peine inférieure ou égale à deux ans soit automatique", a-t-il déclaré sur iTélé. "Nous avons souhaité mettre fin à ce dispositif", qui sera limité aux "peines d'un an pour les primodélinquants et de six mois pour les récidivistes", a poursuivi le ministre. Auparavant, pour les peines de moins de deux ans, "il n'y avait automatiquement plus de prison . Là, ce n'est pas le cas, c'est laissé au libre arbitre, à l'appréciation du juge", a-t-il insisté. 

    Par ailleurs, a relevé Manuel Valls, la "contrainte pénale" hors peine de prison qu'entend instituer la réforme ne supprime aucun outil de l'arsenal à disposition des juges, notamment les peines de sursis simple et de sursis avec mise à l'épreuve. "C'est une mesure supplémentaire qui étend l'arsenal pénal et qui laisse toute latitude au juge. Il n'y a aucune automaticité", a-t-il dit. "Il y a déjà des peines alternatives" hors prison, "des travaux d'intérêt général, des bracelets."

    • Le FN fustige le "laxisme" hérigé en "idéologie d'Etat"

    Le Front national a lui estimé vendredi que "le laxisme reste en France une idéologie d'Etat" et que le projet "est un très mauvais signal envoyé aux délinquants". "La suppression des prétendues peines planchers, et la création de la nouvelle 'contrainte pénale', applicable à tous les délits punis d'une peine d'emprisonnement inférieure ou égale à cinq ans et permettant le contrôle du condamné sans incarcération, vont encore accroître le sentiment d'impunité des voyous en France", affirme le parti d'extrême droite dans un communiqué.

    Pour le FN, "il n'y a qu'une réponse qui vaille : aucun délit quel qu'il soit ne doit rester impuni". Le parti réclame également "la construction de 40 000 places de prison afin de mettre la France dans la moyenne européenne en la matière et de renforcer la dignité des conditions d'incarcération".

    • Les syndicats de police partagés

    Les syndicats de police, eux, sont divisés, les uns criant "danger", un autre jugeant que l'"on a évité le pire".

    - Le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (majoritaire chez les officiers de police), qui estime que les "peines planchers [...] n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité", juge qu'on "a évité le pire". Il estime que la création de la contrainte pénale ne sera efficace que si des conseillers d'insertion sont "recrutés en nombre".

    - Unité SGP police-FO (premier syndicat de gardiens de la paix) rappelle que "l'efficacité passe avant tout par la réalité de l'exécution des peines". "Une peine de prison doit conduire à la réalité de l'enfermement", fait-il aussi valoir.

    - Alliance, second syndicat de gardiens, classé à droite, réaffirme son opposition "à la réforme pénale et à la suppression des peines planchers" qui "sera clairement perçue comme un signal d'impunité totale pour les délinquants". "Attention danger !", tonne-t-il au sujet de cette réforme qui fera monter selon lui les "extrêmes" dans le pays.

    - Synergie-Officiers (second syndicat d'officiers) se déclare quant à lui "consterné", arguant qu'est "privilégiée une vision d'apitoiement sur les délinquants". "L'idéologie angéliste et le culture de l'excuse l'emportent sur [...] la réalité criminelle qui progresse sur tout le territoire", dit-il, ajoutant que la suppression des peines planchers "constitue désormais un formidable encouragement pour les voleurs de sacs à main [...], les agresseurs de policiers et autres caïds de cité qui fanfaronnent déjà".

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