• Les polémiques se multiplient à cinq mois des élections

    Les polémiques se multiplient à cinq mois des élections
     
    Les polémiques se multiplient à cinq mois des élections
    À moins de six mois des législatives et de la présidentielle congolaises, l’opposition dénonce des irrégularités dans l’enregistrement des électeurs. Une critique qui risque de compliquer davantage encore un processus électoral déjà mal en point.
    Par Trésor KIBANGULA (texte)
     

    À moins de six mois de l'échéance, la tenue des législatives et de la présidentielle prévues le 28 novembre prochain continue de susciter bien des critiques en RD Congo.

    La RD Congo, un pays très stratégique en Afrique

    Située au cœur du continent africain, la RD Congo s'étend sur un territoire quatre fois plus grand que la France et regorge, dans son sous-sol, de matières premières de toutes sortes. Mais en proie depuis plus d'une décennie à la violence de différents groupes armés nationaux ou étrangers basés dans sa partie nord-est, il est aussi soumis à une instabilité chronique. Une situation qui résulte d'un long conflit armé ayant impliqué les pays de la région des Grands Lacs sur le sol congolais entre 1996 et 2003.
     

    Au début de l’année déjà, la réforme de la Constitution, qui a ramené le déroulement du scrutin présidentiel à un seul tour, avait défrayé la chronique. Fin avril ensuite, la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui prévoit notamment la prise de fonction du nouveau président le 20 décembre - soit deux semaines après la fin officielle du mandat du chef de l'État sortant - a fait l'objet de nombreuses critiques, l'opposition accusant les autorités de créer ainsi un "vide constitutionnel" permettant au président sortant de se maintenir au pouvoir plus longtemps.

    Aujourd’hui, c’est au tour du processus de révision du fichier électoral d'être dans le collimateur des opposants au régime. Ces derniers dénoncent des irrégularités dans l’enregistrement des électeurs dans la partie sud du pays - au Katanga en particulier, la région d'origine du président Joseph Kabila qui devrait être candidat à sa propre succession. Ils accusent notamment la Céni d’avoir inscrit des mineurs, des policiers et des militaires alors que la loi l'interdit.

    "Tricherie"

    Joint par FRANCE 24, Shabani Lukoo, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la formation de l'opposant historique Étienne Tshisekedi,  affirme ainsi qu’“une grande tricherie est en train de s’opérer pendant cette phase d’enrôlement des électeurs”, soulignant qu’il était du devoir de son parti de dénoncer les "fraudes" en cours. Dans cette perspective, l'UDPS a organisé lundi un sit-in devant le siège de la Céni à Kinshasa pour y déposer un mémorandum recensant la dizaine de griefs pesant sur l’organisation des élections. La manifestation a rapidement donné lieu à des échauffourées avec les forces de l’ordre qui auraient fait un mort, selon l'agence Reuters.

    L’Union pour la nation congolaise (UNC) de l'ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, qui a rejoint le camp de l’opposition, fait, elle aussi, le même constat. Selon son porte-parole, Jean-Beaudoin Mayo, "il est incompréhensible que le Katanga, avec 7 000 000 d'habitants, puisse flirter avec la barre des 5 000 000 d’enrôlés”.

    Sans nier les critiques qui lui sont faites, la Céni en rejette toutefois une partie sur les formations politiques de l'opposition. Vice-président de l’institution, le professeur Jacques Djoli regrette ainsi que ceux-ci n'envoient pas toujours de représentants dans les centres d’enrôlement. “Où sont-ils lorsque les agents électoraux délivrent des cartes d'électeurs aux mineurs ?”, interroge celui-ci.

    En cause également, selon le professeur Djoli : les services publics congolais. “Dans un pays où le dernier recensement de la population remonte à 1974, notre travail est rendu encore plus difficile par les services de l’état civil qui monnaient les attestations de perte de pièces. Majeur ou pas, il suffit de payer 1000 francs congolais [environ 1 euro, NDLR] pour avoir les documents vous autorisant à vous inscrire sur les listes électorales."

    "Nettoyage"

    En dépit de la situation, la Céni se veut toutefois rassurante sur le bon déroulement de l'inscription des électeurs. Elle assure ainsi aux partis politiques que le fichier électoral sera "nettoyé" avant le vote. “La liste des électeurs inscrits sera affichée 15 jours avant l'échéance pour permettre aux partis de dénoncer d'éventuelles irrégularités”, affirme à FRANCE 24 le professeur Djoli.

    Beaucoup d’observateurs craignent, quant à eux, que la Céni soit surtout dans l'incapacité d’organiser les élections dans le délai imparti. Pour preuve la résolution 1991 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a chargé le 28 juin la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (Monusco) d’apporter une aide technique et logistique à la Céni...

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