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Les rebelles chiites s?emparent du palais présidentiel au Yémen
Les rebelles chiites s’emparent du palais présidentiel
au Yémen
</header> <section class="left" id="gauche_article">Après avoir pris Sanaa, des miliciens chiites menacent de renverser le président yéménite.
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Plus de deux ans après son « printemps arabe » et le départ du président Ali Abdallah Saleh, le Yémen a connu mardi une nouvelle convulsion avec la chute du palais présidentiel pris par des miliciens chiites. Les miliciens houthis (du nom de famille de leurs chefs) sont entrés dans le complexe présidentiel au sud de la capitale Sanaa et pillent des armes dans des dépôts, a déclaré à l’AFP un responsable militaire. Alors que le Conseil de Sécurité se réunissait d’urgence à la demande des Britanniques, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a appelé à un arrêt immédiat des combats. Mais son appel risque de rester lettre morte.
Le Conseil de sécurité de l'ONI condamne les attaques à SanaaLe Conseil de sécurité de l'ONU a condamné mardi les attaques contre le palais présidentiel et la résidence du président à Sanaa par les rebelles houthis, exprimant son soutien au président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le Conseil souligne dans une déclaration adoptée à l'unanimité que M. Hadi « est l'autorité légitime » et que « toutes les parties et tous les acteurs politiques au Yémen doivent soutenir le président Hadi », son Premier ministre et son gouvernement pour « garder le pays sur le chemin de la stabilité et de la sécurité ».Après avoir pris le 21 septembre dernier Sanaa, la milice chiite connue aussi sous le nom d’Ansaruallah, s’est clairement fixé comme objectif de renverser le président Abd Rabo Mansour Hadi. De fait depuis plusieurs semaines, ce dernier semble de plus en plus isolé, et a même été abandonné par certains de ses plus proches alliés. Avec la prise du palais présidentiel, le fragile accord de paix conclu sous les auspices des Nations Unies, a ainsi volé totalement en éclats ouvrant une nouvelle crise grave dans ce que l’on appelait « l’Arabie heureuse ». Les Houthis qui avaient sous le président Saleh mené six guerres de 2004 à 2010 et qui contrôlent de plus en plus fermement le nord du pays, sont décidés à lutter plus durement contre la corruption qui gangrène l’économie yéménite, à assurer la sécurité et à se battre contre Al Qaïda. « Sans aucun doute, ils ont secoué un processus de transition agonisant et ouvert de nouvelles possibilités pour bousculer une économie dominée par la corruption politique », écrivait récemment April Longley Alley. Mais, poursuivait l’experte de l’International Crisis Group (ICG), les Houthis ont polarisé les divergences politiques et aggravé la situation. De plus, au sud du pays, les indépendantistes sont confortés dans leur revendication dans un pays qui avait été réunifié il y a près de 25 ans.
Conflit par procuration
Mais le Yémen est aussi le théâtre d’un conflit par procuration, voire de plusieurs conflits. L’Arabie saoudite, qui partage une longue frontière avec ce pays, considère de plus en plus que les Houthis sont soutenus par l’Iran. Avec à la clef, l’importante aide financière -au moins 4 milliards de dollars depuis 2012- qui a permis au Yémen d’avoir un ballon d’oxygène financier. D’après l’ICG, cette aide aurait été suspendue. Mais il ne s’agit pas du seul conflit. Le Yémen est aussi le théâtre d’un violent affrontement avec Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). C'est cette branche qui a d’ailleurs revendiqué dans une vidéo posté sur Internet l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo. Une vidéo authentifiée par les services de renseignement américains. Les frères Kouachi , qui ont mené l’attaque contre Charlie Hebdo, s’étaient aussi réclamés d’AQPA. Dès son arrivée au pouvoir, le président Hadi avait donné un feu vert aux Américains pour poursuivre des frappes de drone dans les fiefs du sud et de l’est du pays de l’organisation terroriste. Sera-t-il demain maintenu ?
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