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Les socialistes cueillis à froid par l'appel des patrons français
Politiques
Les socialistes cueillis à froid par l'appel des patrons français
<time datetime="2012-10-28T14:20:51+01:00" itemprop="datePublished">28 octobre 2012 à 14:20 </time>lien
Congrès du PS à Toulouse le 26 octobre 2012. (Photo Jean Philippe Arles. Reuters)Récit Certains, comme Benoît Hamon, dénoncent un «ultimatum pas acceptable» à propos de cette tribune prônant un choc de compétitivité.
L’appel des patrons français à un choc de compétitivité de 30 milliards, doublé d’un plan d’économies de l’Etat de 60 milliards, publié par le Journal du Dimanche, a cueilli à froid les socialistes au dernier jour de leur congrès de Toulouse. «Un ultimatum, ce n’est pas comme ça qu’on fait avancer les choses. Ce n’est pas acceptable dans une démocratie moderne», juge le ministre délégué à l’Economie solidaire, Benoît Hamon à son arrivée au parc des expositions.
Représentant de l’aile gauche du PS au gouvernement, Hamon a dénoncé les entreprises qui «distribuent beaucoup de dividendes à leurs actionnaires. Ce n’est pas comme ça qu’on peut améliorer la compétitivité». Le ministre de l’Agriculture, lui, temporise. «Je préfère la démarche "constructive" de 98 patrons à celle des "pigeons" qui roucoulent», explique Stéphane Le Foll.
Avant la remise du rapport Gallois, attendu le 5 novembre, le débat sur la compétitivité fait grésiller tout le gouvernement depuis deux semaines. Si bien que Hollande a dû préciser ses intentions jeudi, parlant désormais de «pacte de compétitivité» plutôt que de «choc». Sans exclure un transfert des cotisations sociales vers la fiscalité, le chef de l’Etat a expliqué que ce dernier ne serait pas brutal mais étalé dans le temps.
«Je serais chef d’entreprise, j’aiderais le gouvernement»
Un partout, donc. Car cela fait cinq mois que la gauche s’échine à faire éclore une nouvelle relation avec les entreprises sur fond de crise économique. Ce qui est en jeu, c’est le succès d’une partie des premières réformes de François Hollande – emplois d’avenir, contrats de génération et conférence sociale…
A Toulouse, après lecture de la «lettre des 98» grands patrons, certaines préventions sont tombées. «Je serais chef d’entreprise, j’aiderais le gouvernement au lieu de me demander comment plaire à mes actionnaires», ose carrément Martine Aubry devant les caméras. L’ex-ministre du Travail a détaillé ses propositions à la tribune la veille : quand on est de gauche, le coût du travail c’est la «cerise sur le gâteau», dont il faut s’occuper après et seulement après l’emploi et le pouvoir d’achat.
Elle refuse de faire financer un allègement des charges patronales par les salariés, via une hausse de la CSG ou de la TVA. Après avoir brossé le portrait d’un Louis Gallois en patron de gauche, elle vante les mérites des grands capitaines d’entreprise comme Antoine Riboud (Danone) et Louis Gandois (Péchiney) qui «savent que les salariés sont leur force».
Le «pacte de croissance» des grands patrons à Hollande
<time datetime="2012-10-28T10:56:34+01:00" itemprop="datePublished">28 octobre 2012 à 10:56 </time>lien
François Hollande le 25 octobre 2012. (Photo Reuters)Baisse des cotisations sociales, de la dépense publique, de l'impôt sur les sociétés... Voici ce que demandent les grands patrons français dans un appel au président de la République.
Les patrons de l’Association française des entreprises privées (Afep), qui regroupe la quasi totalité du CAC 40 et des grandes entreprises françaises, ont exposé dimanche leur conception de ce que devrait être un pacte de compétitivité dans une lettre à François Hollande.
Cet appel publié par le Journal du Dimanche et qui sera envoyé au président de la République lundi commence par : «Nous, dirigeants des plus grandes entreprises privées françaises, proposons au gouvernement un pacte pour relancer la croissance et l’emploi.»
Parmi les propositions contenues dans ce courrier, l’Afep juge notamment que «l’Etat doit réaliser 60 milliards d’euros d'économies au cours des cinq prochaines années», soit 3 points de produit intérieur brut.
Exploiter les gaz de schiste ?
Pour les entreprises, les grands groupes demandent une baisse des cotisations sociales de 30 milliards d’euros sur deux ans, qui viserait «les salaires moyens (2 Smic et plus)», une mesure qui serait financée pour moitié par un relèvement de la TVA à 21%, contre 19,6% actuellement, et pour l’autre par la baisse des dépenses publiques. Ils réclament également une baisse de l’impôt des sociétés «au niveau de nos voisins européens».
Autres propositions susceptibles de faire polémique, les grands patrons estiment qu'«il faut se donner les moyens d’explorer et d’exploiter nos ressources nationales comme les gaz de schiste» et «rester pragmatique» dans la mise en oeuvre de la transition énergétique, «qu’il s’agisse de réduire nos émissions de CO2 ou notre exposition à la production d’électricité d’origine nucléaire».
Ces propositions interviennent alors que François Hollande a promis jeudi un «pacte» de compétitivité de l'économie française qui ne sera pas un «choc», comme le voulait le patronat, mais s’inspirera, a-t-il assuré, des conclusions du rapport Gallois, que certains considèrent comme déjà enterré. Une délégation de l’Afep, dont le patron de Pernod Ricard Pierre Pringuet vient de prendre la tête, avait été reçue fin août à l’Elysée.
(AFP)
Tags : Socialistes-Appel-Patrons français
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