• Les syndicats espagnols dénoncent la réforme des licenciements

    Les syndicats espagnols dénoncent la réforme des licenciements

    LEMONDE.FR avec AFP | 11.02.12 | 17h51

    Des manifestants déposent du fumier devant le siège du gouvernement espagnol, le 11 février, après la présentation d'un vaste projet de réforme du droit du travail facilitant les licenciements.

    Des manifestants déposent du fumier devant le siège du gouvernement espagnol, le 11 février, après la présentation d'un vaste projet de réforme du droit du travail facilitant les licenciements.AFP/JOSEP LAGO

    Les syndicats espagnols ont dénoncé samedi la réforme du code du travail approuvée la veille par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, affirmant qu'elle ne ferait qu'aggraver la récession. Ils n'ont cependant pas lancé d'appel à la grève générale.

    Le gouvernement veut relancer le marché du travail en réduisant les avantages des salariés et en renforçant les prérogatives des employeurs, dans un pays qui affiche le taux de chômage le plus élevé d'Europe, à 23 % de la population active. Il prévoit de supprimer les contrats permettant le versement d'indemnités de départ, représentant 45 jours de salaire par année travaillée, pour les salariés reconnus victimes de licenciement abusifs. Ce cas est très fréquent devant les tribunaux espagnols. Les employeurs qui licencient ne devront plus désormais proposer que 33 jours de salaire par année travaillée, voire 20 jours seulement si l'entreprise se révèle durablement déficitaire. Au total, les indemnités de départ sont plafonnées à deux ans de salaire, contre trois ans et demi jusqu'ici.

    "De nombreux patrons sont irrésistiblement tentés de licencier leur personnel dans les périodes difficiles, tout comme les papillons de nuit sont attirés par la lumière", a déclaré Candido Mendez, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs (UGT). "En pratique, cette réforme signifie qu'on va voir se généraliser des indemnités de seulement vingt jours de salaire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse aux côtés d'Ignacio Fernandez Toxo, son homologue des Commissions ouvrières (CCOO), la principale fédération syndicale du pays. Pour Candido Mendez, la réforme va faire passer le nombre de chômeurs de 5,3 millions à 6 millions.

    TEMPS PARTIEL ET ACCORDS REVUS À LA BAISSE

    De nombreux économistes jugent indispensable de réduire le coût du travail afin de permettre aux compagnies espagnoles de gagner en compétitivité et donc, selon eux, de créer à terme des emplois.
    Certains analystes jugent même les mesures annoncées vendredi trop timides pour
    assurer une reprise durable de l'économie. Le nouveau gouvernement veut aussi autoriser les employeurs à ne pas tenir compte des accords collectifs de branche dans les périodes de crise.

    Le gouvernement de Mariano Rajoy, arrivé au pouvoir en décembre après la victoire du Parti populaire (PP) aux élections du mois précédent, veut aussi encourager le recours au temps partiel.
    L'embauche des jeunes serait encouragée par des incitations aux entreprises.

    Les CCOO et l'UGT n'ont pas appelé à une grève générale pour dénoncer la réforme mais ont annoncé des "protestations qui iront en s'amplifiant". Les deux grands syndicats ont notamment lancé un appel à des rassemblements dans tout le pays le 19 février.

    Si le taux de chômage en Espagne se situe en moyenne à 23 % de la population active, il est de 50 % pour les jeunes. En Andalousie, il est de 30 %. Le gouvernement précédent du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero avait lui aussi entrepris une modification du code du travail, mais il avait été critiqué pour ne pas avoir abordé de front la question des négociations collectives sur les salaires et ne pas avoir désindexé l'évolution des salaires de celle de l'inflation.

     

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