• Les syndicats s'inquiètent des conséquences du rapport Gallois

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    Les syndicats s'inquiètent des conséquences du rapport Gallois

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-11-05T22:54:16+01:00" itemprop="datePublished">05.11.2012 à 22h54</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-11-06T00:04:00+01:00" itemprop="dateModified">06.11.2012 à 00h04</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Le leader de la CFDT, François Chérèque, écoute le discours de clôture de la grande conférence sociale du premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 10 juillet 2012. </figure>

    Le patron de la CFDT a plaidé à nouveau, lundi 5 novembre, pour un transfert de charges sociales, appelant toutefois le gouvernement à "étaler sur le temps" l'effort demandé aux Français et ne pas appliquer le "choc" rapide préconisé par Louis Gallois, qui serait une "démarche trop violente". François Chérèque a estimé sur Europe 1 que les propositions de M. Gallois allaient "dans le bon sens" mais s'est opposé au choc qui consisterait à baisser dès 2013 les cotisations sociales, à hauteur de 30 milliards d'euros, en contrepartie de hausses d'impôt.

    "Je n'ai jamais demandé un choc (...) c'est une démarche trop violente", a déclaré M. Chérèque, rappelant que "la CFDT est favorable au transfert d'une partie du financement de la protection sociale qui pèse sur le travail, et de le faire sur la CSG". "Il y a déjà un effort de 20 milliards d'euros sur la fiscalité qui est fait par les citoyens. Redemander un effort de 20 milliards en 2013, ce n'est tout simplement pas possible, parce qu'inévitablement ça va toucher le pouvoir d'achat et en plus ça va bloquer l'économie, on va rentrer au bout d'un moment en récession", a déclaré le responsable syndical.

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    DÉBATTRE SUR LE COÛT DU TRAVAIL

    "A la CFDT nous sommes prêts à débattre du coût du travail", a poursuivi le patron de la confédération de Belleville, qui pose trois conditions. La première est de "ne pas pas toucher au pouvoir d'achat des salariés". La proposition de la CFDT est un "transfert d'une partie des charges qui pèsent sur l'entreprise sur la CSG (...). Le salaire brut augmenterait, mais la différence serait financée par les revenus du capital et du patrimoine", explique M. Chérèque.

    La deuxième condition est de "maintenir les prestations sociales", car "il n'est pas question qu'on fasse des économies sur la protection sociale, il faut trouver l'argent ailleurs". Et la troisième est "le donnant-donnant" : "si on baisse les charges des entreprises (...) il faut des engagements des entreprises pour que l'argent qu'elles ont en plus, elles l'investissent dans la recherche, la formation", a expliqué M. Chérèque.

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    "IL N'Y A PAS DE PROBLÈME DE COÛT DU TRAVAIL"

    De son côté, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), estime que le problème de la compétitivité française n'est pas lié au coût du travail, dans un entretien publié lundi par Aujourd'hui en France/Le Parisien. Le patron de FO estime qu"il n'y a pas de problème de coût du travail". "Le coût du travail dans l'industrie, en France et en Allemagne, est quasiment le même", remarque-t-il. "Ce qui fait la différence, ce sont les gammes de produits, le tissu industriel, la stratégie, l'accès au financement", ajoute-t-il.

    "C'est à François Hollande et à son gouvernement de faire un choix", dit le syndicaliste pour qui il y aura "un fort désaccord", "s'ils se contentent d'être les gestionnaires honnêtes et loyaux des affaires du capitalisme". "S'il faut mobiliser, on n'hésitera pas", assure M. Mailly.

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    "ÉVITER TOUT CHOC AUX EFFETS INCONTRÔLABLES"

    Par ailleurs, Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, prévient : "Quel que soit le choix fait pour booster les investissements, celui-ci ne doit pas tuer toute velléité de croissance et affaiblir encore plus le pouvoir d'achat des salariés". Le syndicat chrétien reste dubitatif sur l'emploi de cette manne par les entreprises : "Plus de marges, nous disent les entreprises, mais pour quoi faire ? Quelles garanties effectives apportent-elles sur l'utilisation de ces marges supplémentaires au bénéfice de l'investissement productif au service de notre pays et de nos emplois ?" demande-t-il dans un communiqué.

    L'UNSA estime aussi dans un communiqué que le "transfert d'une partie significative des charges sociales vers la fiscalité ne pourrait se faire au détriment du pouvoir d'achat des salariés." "Sans être, par principe, hostile à ce transfert, il faut être vigilant sur ses conséquences et éviter tout choc aux effets incontrôlables", prévient le syndicat qui accueille favorablement d'autres propositions du rapport comme le "ciblage sur les PME", la place accordée "à la représentation des salariés".

    Seule la CFE-CGC s'est dit "satisfaite". "En mettant en œuvre rapidement l'ensemble des mesures proposées par le rapport Gallois, le gouvernement fera œuvre utile", pour le syndicat des cadres.

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