• Libye: funérailles à Benghazi pour le chef militaire des rebelles

    Libye: funérailles à Benghazi

    pour le chef militaire des rebelles

    Publié le 29-07-11 à 22:10    Modifié à 19:29     

    BENGHAZI, Libye (AP) — Des centaines de personnes ont participé vendredi à Benghazi aux funérailles du chef militaire des rebelles libyens, Abdel Fattah Younès, tué la veille dans des circonstances mystérieuses. Selon un rebelle, il aurait été tué par une faction de l'insurrection.

    Des centaines de personnes ont marché derrière son cercueil, couvert du drapeau tricolore rebelle, en direction du cimetière de Benghazi. "Les martyrs sont aimés de Dieu", a scandé la foule. Lors du service funèbre, son neveu Mohammad al-Obaidi, a présenté Younès comme un martyr et un champion du soulèvement contre Moammar Kadhafi.

    Un autre neveu, Hisham al-Obaidi, qui assistait aux obsèques, a raconté à l'Associated Press, que des hommes armés avaient tiré sur Younès, avant de lui trancher la gorge, de mettre le feu à son corps et de l'abandonner près de Benghazi, le fief de rebelles dans l'est de la Libye.

    Younès a été tué alors qu'il avait quitté son quartier général, proche de la ligne de front dans l'est du pays, pour Benghazi, où il devait être interrogé.

    Mohammed Agoury, un membre des forces spéciales sous le commandement de Younès, a accusé une faction rebelle de l'avoir tué. Il a déclaré vendredi à l'Associated Press qu'il était présent lorsque des membres de cette faction, la Brigade des martyrs du 17 février, sont arrivés dans son QG avant l'aube mercredi et l'ont emmené pour l'interroger.

    Agoury précise avoir voulu l'accompagner, "mais Younès leur faisait confiance et est parti seul", a-t-il expliqué. "Ils nous ont trahis et l'ont tué."

    La Brigade des martyrs du 17 février est composée de centaines de civils qui ont pris les armes pour rejoindre la rébellion. Ses hommes participent aux combats sur le front contre les troupes de Kadhafi, mais le groupe fait également office de force de sécurité intérieure officieuse de l'opposition.

    Une partie de ses dirigeants sont issus du Groupe de combat islamique libyen (LIFG), qui a mené une campagne de violence contre le régime Kadhafi dans les années 1990. Selon Mohammed Agoury, la Brigade en voulait à Younès, car ce dernier, ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi, avait été impliqué dans la répression contre le LIFG.

    Plus prudent, le chef du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion) Mustafa Abdul-Jalil a attribué sa mort à des "hommes armés", précisant qu'un suspect avait été arrêté. Abdul-Jalil a précisé que Younès avait été "convoqué" à Benghazi pour être interrogé sur une "affaire militaire" et avait été tué avec deux de ses collaborateurs alors qu'il faisait route vers le fief rebelle.

    Mais quelques heures avant l'annonce de sa mort, le porte-parole des rebelles Mohammed al-Rijali avait déclaré que Younès avait été emmené à Benghazi pour être interrogé sur des suspicions de liens entre sa famille et le régime de Kadhafi.

    Ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi, Younès avait fait défection au début du soulèvement pour rejoindre les rebelles. Il suscitait des sentiments mitigés chez les insurgés, certains se méfiant de lui en raison de sa longue collaboration avec Kadhafi.

    Sa mort suscite toutefois des craintes à Benghazi, où des coups de feu ont retenti tôt vendredi. Des habitants redoutent qu'elle n'affaiblisse les forces rebelles. Des querelles intestines entre rebelles pourraient également saper la crédibilité du CNT auprès des 32 pays, dont les Etats-Unis, qui l'ont reconnu il y a deux semaines comme le gouvernement légitime de la Libye.

    Les Etats-Unis ont appelé vendredi l'opposition libyenne à rester unie face au régime de Kadhafi. Le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner a estimé à Washington qu'il était important que les rebelles "respectent leurs promesses et leur engagement en faveur de l'unité et de la représentation de l'ensemble du peuple libyen".

    M. Toner a également déclaré que la mort de Younès constituait un défi supplémentaire pour le CNT, et a précisé que des diplomates américains présents dans la région de l'est-libyen sous contrôle rebelle tentaient de déterminer les circonstances du décès. AP


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