• LIBYE : LE PAYS S'EMBRASE

    LIBYE :  Le pays s'embrase

    Par FTV (avec agences)  

    Une banderole anti-Kadhafi dans une manifestation à Istanbul, en Turquie, le 21 février 2011

    Une banderole anti-Kadhafi dans une manifestation à Istanbul, en Turquie, le 21 février 2011

    AFP/MUSTAFA OZER

     

    Quelque 160 personnes ont trouvé la mort dans les heurts à Tripoli, pour la seule journée de lundi...     C'est ce qu'ont rapporté des témoins cités par la chaîne de télévision Al Arabiya. La chaîne arabophone par satellite a avancé ce bilan dans un flash,sans fournir d'autres précisions.

    Des avions de l'armée de l'air libyenne ont ouvert le feu sur des foules de manifestants antigouvernementaux dans la capitale, avait indiqué plus tôt lundi Al Jazira.

     

     

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    L'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi a reconnu lundi que l'aviation libyenne avait
    bombardé des dépôts de munitions, sans toutefois s'attaquer à des quartiers résidentiels de Tripoli et Benghazi, a rapporté la télévision nationale.

    "Il n'y a aucune vérité dans les informations voulant que nos forces armées aient visé Tripoli et Benghazi", a déclaré à l'agence de presse officielle Jana Saïf al Islam Kadhafi.

    L'organisation Human Rights Watch avait évoqué un bilan de 233 morts depuis le début de la contestation, mais ce chiffre devrait être désormais beaucoup plus important. La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) a avancé de son côté un bilan de "300 à 400 morts".

    Un Libyen qui se présente comme un sympathisant de l'opposition, a déclaré à la chaîne par téléphone que des avions de l'armée de l'air avaient bombardé "certains endroits de Tripoli", la capitale. Aucune source indépendante ne permet d'étayer pour l'heure ces déclarations.

    Deux avions de chasse libyens, pilotés par des militaires qui ont fait défection après avoir refusé de mater la rébellion, et deux hélicoptères civils ont atterri lundi après-midi à l'aéroport de LaValette, la capitale de Malte, a appris l'AFP de sources militaires.

    Démission
    Le ministre libyen de la Justice a démissionné lundi pour protester "contre l'usage excessif de la force". L'information est rapportée par un journal libyen qui précise avoir parlé au ministre par téléphone. La démission de M. Abdeljalil n'a pas été confirmée officiellement.


    Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, s'est entretenu lundi avec le numéro un libyen Mouammar Kadhafi. Au cours de l'échange, il a condamné l'escalade de la violence en Libye et lui a dit que la répression "doit cesser tout de suite".

    Une coalition de dignitaires musulmans libyens a rendu publique une déclaration appelant tous les musulmans à se soulever contre le régime actuel.

    "Ils (les dirigeants) ont fait preuve d'une totale impunité arrogante et ont poursuivi, voire intensifié leurs crimes sanglants contre l'humanité. Ils ont de ce fait manifesté leur
    infidélité totale envers la voie de Dieu et de son prophète bienaimé", a déclaré la coalition, appelée Réseau des oulémas libres de Libye. "De ce fait, ils ne méritent aucune soumission ni aucun soutien, et chacun a le devoir sacré de se soulever contre eux par tous les moyens possibles", ajoute encore le groupe
    .


    Chaos dans le pays

    Manifestants libyens, le 21 févtirt 201161 personnes ont trouvé la mort lundi lors d'affrontements dans la capitale Tripoli, selon la chaîne Al Jazira. Des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville et des heurts entre opposants et sympathisants du régime ont notamment eu lieu sur la Place verte, selon des témoins. La veille, le siège d'une télévision et d'une radio publiques ont été saccagés par des manifestants.

    Des postes de polices et des locaux des "comités révolutionnaires", bras armé de la dictature, ont par ailleurs été incendiés. La "salle du peuple", un bâtiment situé près du centre ville et où sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a également été la proie des flammes, a déclaré à l'AFP un Tripolitain résidant à proximité.

    Des affrontements meurtriers ont eu lieu dans les quartiers de Fachloum et Tajoura dns la banlieue de la capitale, ont indiqué à l'AFP des habitants de ces quartiers joints par téléphone, l'un d'eux qualifiant les évènements de "massacre". "Des hommes armés tirent sans distinction. Il y a même des femmes qui sont mortes". Un autre témoin à Fachloum a indiqué que des hélicoptères ont survolé le
    quartier pour faire descendre des mercenaires africains armés, qui ont tiré sur toutes les personnes se trouvant dans la rue. Il a fait état d'un grand nombre de morts.


    Dix Egyptiens ont été tués par balles dans la ville libyenne de Tobrouk, non loin de la frontière avec l'Egypte, a déclaré à  l'AFP un médecin égyptien qui tentait de se rendre en Libye, citant des Egyptiens fuyant le pays.

    La Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) a affirmé lundi après-midi que la ville de Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi, était tombée aux mains de l'opposition. Une information aussitôt démentie par des témoins sur place.

    Les informations en provenance de Libye sont rares. Il est difficile d'identifier et vérifier les différents témoignages et bilans provenant de l'intérieur du pays et les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à se rendre sur place depuis le début des violences.  Les reporters libyens ne peuvent pas non plus aller à Benghazi. La chaîne de télévision quatarie Al Jazira a accusé lundi les services de renseignements libyens de brouiller son signal dans le pays.

    La FIDH estime que les manifestations en Libye ont fait près de 400 morts depuis le 15 février. L'organisation Human Rights Watch avance, elle, le chiffre de 233 morts depuis le début des manifestations. La plupart d'entre eux ont été tués à Benghazi. 60 personnes y auraient été tuées pour la seule journée de dimanche.

    La France demande la "cessation immédiate" des violences
    Les autorités françaises ont appelé lundi à la "cessation immédiate" des violences en Libye, où des manifestations ont été violemment réprimées, a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero, lors d'un point de presse électronique. Paris demande également aux autorités libyennes de respecter "le droit de manifester pacifiquement et les libertés d'expression et de communication", a-t-il ajouté.

    Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont également condamné "la répression en cours contre des manifestants pacifiques en Libye" et déploré "la violence et la mort de civils", selon un projet de déclaration cité lundi par Reuters.

    La Libye a fait savoir à l'Union européenne qu'elle suspendrait sa coopération en matière de lutte contre l'immigration vers l'Europe si les Vingt-Sept continuent à encourager les mouvements de contestation en cours.

    Le pays est un point de passage privilégié de réseaux d'immigrants clandestins venus d'Afrique, du fait de ses 2000 kilomètres de côtes et des 4000 km de frontières qu'il partage avec ses six voisins africains.


    Dégats sur un bâtiment du Conseil de la ville libyenne d'Al-Bayda (20/02/2011) - AFP/ LIBYAN TV

    Mot d'ordre d'évacuer les expatriés
    Une trentaine de Français qui travaillaient à l'hôpital de la ville de Benghazi, centre de la révolte dans le pays, ont été rapatriés vers la capitale, a annoncé lundi le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Laurent Wauquiez. "On essaie d'organiser les choses pour que la fermeture des écoles françaises soit faite maintenant, encourager les Français et les familles qui sont à Tripoli ou sur l'ensemble du territoire libyen à pouvoir revenir en France. Globalement, notre message, c'est: surtout pas de risque", a-t-il insisté. 

    Total rapatrie "la majeure partie" de ses expatriés en Libye, a annoncé un porte-parole de la compagnie pétrolière française lundi, en précisant que "quelques effectifs" restaient sur place "avec des mesures de sécurité renforcées". "Le processus est en cours", a-t-il ajouté. Le groupe français de BTP Vinci a annoncé lundi à l'AFP qu'il avait pris la décision de rapatrier ses expatriés travaillant sur la construction de la tour de contrôle du nouvel aéroport international de Tripoli en Libye.

    L'Italie, ancienne puissance coloniale et premier partenaire commercial de la Libye, a déclenché lundi l'alerte maximum dans ses bases aériennes et décidé l'envoi d'hélicoptères dans le sud de la péninsule. Le pays a lancé un "plan de rapatriement" de ses ressortissants qui souhaitent quitter la Libye. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a condamné "un usage inacceptable de la violence sur la population civile"

    Les entreprises allemandes, en particulier le groupe pétrolier et gazier Wintershall, filiale de l'allemand BASF, ont aussi entrepris de rapatrier leurs salariés de Libye.

    L'Autriche a annoncé l'envoi lundi d'un avion de l'armée de l'air, basé à Malte, vers Tripoli en vue d'évacuer des ressortissants autrichiens et européens. L'avion a été retardé car seule une poignée de passagers a pu atteindre l'aéroport. Mais peu après, l'armée autrichienne a annoncé la fermeture de l'espace aérien au-dessus de Tripoli jusqu'à nouvel ordre.

    Un avion militaire portugais est arrivé lundi à Tripoli afin d'évacuer une centaine de ressortissants portugais et étrangers de Libye. Selon l'ambassadeur du Portugal dans la capitale libyenne, Rui Aleixo, une centaine de personnes devaient embarquer à bord de l'appareil. Il s'agit de 80  Portugais et de vingt étrangers, travaillant pour des entreprises portugaises et pour l'ONU, a précisé le diplomate à la radio TSF.

    La Bulgarie a demandé à ses ressortissants se trouvant en Libye de quitter ce pays. Près de 1.500 Bulgares travaillent et résident là-bas. L'italien ENI a commencé à évacuer une partie de son personnel et les familles.

    Du côté de la Russie, La compagnie de chemins de fer RZD a annoncé lundi qu'elle allait évacuer ses employés. Quelque 204 employés de RZD et de ses filiales travaillent en Libye sur la construction d'une ligne de chemins de fer de plus de 550 km de long entre Syrte et Benghazi.

    Par ailleurs, certaines entreprises étrangères présentes en Libye, comme les compagnies pétrolières BP (Angleterre) et Statoil (Norvège), vont évacuer une partie de leur personnel sur place. En raison des évènements, les cours du pétrole sont au plus haut depuis septembre 2008.


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