La rébellion libyenne a remporté de nouveaux succès mercredi 15 juin dans l'ouest du pays, en prenant le contrôle de trois localités sur la route de Tripoli. L'objectif des insurgés est désormais de faire la jonction entre les villes de Zenten et de Yefren, en prenant le contrôle des villages toujours aux mains des pro-Kadhafi.

Les rebelles se sont emparés des bourgades de Zawit al-Bagoul, Al-Lawanya et Ghanymma, sur la route de Yefren, a confirmé un correspondant de l'AFP. Selon l'association Médecins sans frontières, qui a contacté l'hôpital de Zenten, un combattant rebelle a été tué dans les combats de mercredi et une dizaine ont été blessés.

L'ALLIANCE ATLANTIQUE MISE EN DOUTE

Ces succès militaires interviennent au moment où des doutes s'élèvent sur la capacité de l'OTAN à disposer de moyens militaires suffisants pour mener à bien sa mission. Le risque d'enlisement effraie de plus en plus les pays qui participent à l'opération militaire.

En Italie, un ministre et haut dirigeant de la Ligue du Nord, parti allié de Silvio Berlusconi, a plaidé mercredi pour l'arrêt des raids italiens en Libye en disant préférer que les financements venant de Rome "servent plutôt à développer la démocratie". La Norvège avait déjà annoncé vendredi qu'elle s'apprêtait à retirer ses forces aériennes.

Aux Etats-unis, le président Barack Obama est également fragilisé. Des élus de la Chambre des représentants ont déposé une plainte mercredi devant un tribunal fédéral à Washington. Ils reprochent à Barack Obama de s'être passé du feu vert du Congrès pour lancer les opérations militaires en Libye, et réclament l'annulation de cette décision.

LA SITUATION SE DÉVELOPPE "TRÈS POSITIVEMENT"

Le commandant des opérations de l'OTAN, le général Charles Bouchard, a tenu a rassurer la communauté internationale. Il a estimé mercredi 15 juin que la situation militaire dans l'ouest de la Libye se développait "très positivement", et que la mission de l'OTAN dans le pays pouvait être accomplie sans avoir recours à des troupes au sol.

Mardi, la porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, est montée au créneau pour tenter de dissiper les doutes, indiquant qu'il était "clair" que l'OTAN disposait des moyens nécessaires pour "maintenir la pression" sur le colonel Kadhaf. Le premier minisitre britannique, David Cameron, a abondé en son sens, en assurant de son côté mercredi que l'armée britannique avait les moyens de poursuivre sa mission en Libye "aussi longtemps qu'il le faudra".

Malgré ces difficultés diplomatiques, les bombardements de l'alliance ont repris en Libye, après trois jours de pause. Deux puissantes explosions ont secoué mardi soir le centre de Tripoli. La télévision officielle affirme pour sa part qu'un autobus transportant des civils a été touché par un raid aérien de l'OTAN, à l'entrée de la localité de Kikla. Douez personnes auraient été tuées, selon cette même source.