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    05 novembre 2013 - 12H24  lien

    Mgr Pontier dénonce "l'injure faite aux plus démunis"
     
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    AFP - Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et nouveau président de la Conférence épiscopale de France, a dénoncé "l'injure faite aux plus démunis", notamment aux Roms, en ouvrant mardi l'assemblée plénière des évêques de France, réunie à Lourdes jusqu'au 10 novembre.

    C'est un premier discours très social et humaniste qu'a prononcé Mgr Pontier devant un hémicycle rassemblant plus de 120 évêques.

    Théologien à la fois brillant et humble, Mgr Pontier, qui s'est illustré dans les quartiers nord de Marseille par ses interventions en faveur de sans-papiers, s'est d'emblée inscrit dans les pas du pape François.

    "A nous, évêques, il nous recommande d'avoir une vie simple, personnellement et en l'Eglise, où la pauvreté choisie prenne toute sa place. Il nous invite à la compassion, à la charité, à la miséricorde", a-t-il rappelé.

    Tout dans l'attitude de l'archevêque - habit noir ecclésiastique, ton sans emphase -, trahissait l'absence de fioriture et le rejet de la pompe du passé.

    La cité mariale, désertée par les touristes jusqu'au printemps, semblait, elle aussi s'être mise au diapason de l'austérité. La plupart des petits magasins de souvenirs de pacotille ont fermé.

    Sous une pluie battante, qui rappelle les intempéries d'octobre 2012 et de juin 2013, les rares passants se pressent, nez baissé, pour sauter par-dessus les flaques d'eau, alors que les feuilles d'automne tapissent l'esplanade qui mène aux Sanctuaires.

    "Propos haineux"

    Temps et ton de rigueur. Pour Mgr Pontier, "regarder la vie du monde à partir des plus pauvres, des petits, des affligés, à partir de leurs besoins, de leurs cris, humanise, invite à des choix qui privilégient la fraternité, la justice et la solidarité".

    Un appel qui le mène droit aux Roms. "Nous sommes particulièrement attentifs au sort qui est fait aux populations d'origine bulgare ou roumaine venues vivre dans notre pays. Depuis plusieurs années, nous ne voyons se dessiner aucune politique autre que celle de refuser au plus grand nombre un accueil réalisable et souhaité par beaucoup d'entre eux".

    "Détruire un bidonville, s'interroge le prélat, est-il plus urgent qu'abandonner, sans perspective, à une nouvelle errance ceux qui y avaient fait un refuge familial provisoire ? Et que dire des propos haineux à leur égard, prononcés sans aucune retenue ? Que dire des violences qu'ils subissent ?"

    Mgr Pontier ne mésestime pas "la complexité de la question, ses exigences compréhensibles et sa dimension européenne évidente à prendre en compte avec leurs pays d'origine (...). Mais quand on se fait proche d'eux, voilà que l'amitié naît et que les peurs s'estompent".

    Cependant, poursuit-il, "voilà qu'en même temps on nous informe sur le fossé qui se creuse encore et encore entre les plus riches et les plus pauvres de notre pays. L'aveuglement est grave. C'est une injure faite aux plus démunis".

    Et de demander: "Quand retrouverons-nous le sens minimum d'une fraternité et d'une solidarité réelles ? Quand s'arrêtera la course au toujours plus pour quelques-uns, afin que chacun ait ce qu'il faut pour vivre ?"

    Parmi les dossiers qu'aborderont les évêques jusqu'à dimanche, Mgr Pontier s'est inquiété de la stabilité des couples qui s'est fragilisée et dont les enfants sont les premières victimes ou de l'accompagnement en fin de vie.

    "Au-delà de nos frontières, a-t-il souligné, nos coeurs de pasteurs ne sont pas insensibles à la souffrance que connaissent les communautés chrétiennes au Proche et au Moyen-Orient. Les épreuves n'épargnent aucune des familles vivant sur ces terres, celle de Syrie tout particulièrement".


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