• Mort de chefs d'Aqmi au Mali : Paris craint le décès d'otages français

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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-03-03T11:09" itemprop="datePublished" pubdate=""> 03/03/2013 à 11:09</time> - Modifié le <time datetime="2013-03-03T14:28" itemprop="dateModified"> 03/03/2013 à 14:28</time>

    Les autorités françaises, politiques et militaires confondues, persistent dans leur attitude d'extrême discrétion autour des opérations en cours.

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, deux chefs islamistes, auraient été tués par les forces tchadiennes en opération au Mali. <figcaption>Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, deux chefs islamistes, auraient été tués par les forces tchadiennes en opération au Mali. © Sipa - AFP </figcaption> </figure>
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    Les autorités françaises ne confirment ni la mort d'Abou Zeid, ni celle de Mokhtar Belmokhtar, deux chefs d'Aqmi que le Tchad affirme avoir tués, et persistent dans leur attitude d'extrême discrétion autour des opérations en cours au Mali. Aucun journaliste n'accompagne les troupes engagées dans l'Adrar des Ifoghas, ce massif montagneux aride situé au nord-est du Mali, à la frontière avec l'Algérie. Pourquoi ?

    Comment s'explique la silencieuse prudence de Paris ?

    Concernant les décès des djihadistes Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, de même que les conditions précises dans lesquelles se sont déroulés la semaine dernière les combats conduits par les Tchadiens, les Français font preuve d'une exemplaire discrétion. L'armée nationale tchadienne (ANT) est constituée pour l'essentiel de membres de l'ethnie Zaghawa - à laquelle appartient Idriss Déby, le président du Tchad -, et ses soldats passent pour être des combattants courageux et efficaces, mais ne s'embarrassant pas des détails. La vraie crainte à Paris, c'est que des otages français aient été victimes des combats. L'hypothèse n'est pas exclue qu'ils aient été tués par des feux "amis", plutôt que par leurs geôliers, pour lesquels ils constituent une précieuse monnaie d'échange. On semble exclure à Paris, à ce stade, qu'ils aient pu être victimes de frappes aériennes françaises.

    Mais s'agissant des forces tchadiennes, on répète, comme sur l'ensemble de leurs actions, "ne rien savoir". Une source affirme : "Les combats se poursuivent dans la zone, on n'est pas capables pour le moment de tirer des bilans." Selon nos informations, les autorités françaises seraient sur le point de demander des éléments d'ADN aux proches des otages français. Une source généralement bien informée nous a confié : "C'est vrai, mais nous le faisons au cas où." La mesure, à tout le moins, n'augure rien de bon... De son côté, la cellule de crise du Quai d'Orsay dément catégoriquement avoir demandé ces éléments d'ADN.

    Dans quelles conditions la mort d'Abou Zeid se serait-elle produite ?

    Les Tchadiens affirment avoir tué les deux principaux chefs terroristes présents au Mali. Selon le président tchadien, Idriss Déby, qui a fait cette déclaration le 1er mars, Abou Zeid aurait été "abattu" par ses troupes, sans doute le 22 ou le 23 février. Mais il n'apporte pas la moindre preuve permettant d'étayer ses déclarations. D'autres sources évoquent la mort d'Abou Zeid dans une frappe aérienne française, les deux n'étant pas incompatibles. De source autorisée française, on ne confirme toutefois pas que des frappes aériennes se seraient produites aux dates indiquées sur une concentration djihadiste dont aurait pu faire partie Abou Zeid. En revanche, Paris ne dément pas des frappes "stratégiques", le 24 février, contre une base du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), non loin de la localité d'Infara, à 30 kilomètres de la frontière algérienne. Ce groupe était alors engagé contre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui soutient désormais les forces françaises après avoir été à l'origine de la sécession du Nord-Mali.

    Concernant l'éventuel décès d'Abou Zeid, on peut relever que les dates indiquées sont compatibles avec celles des combats qui ont fait 26 morts et 66 blessés tchadiens, actuellement soignés à l'hôpital de Niamey et à Paris, ainsi que 93 tués parmi les djihadistes. Curieusement, les forces tchadiennes ne font état ni de blessés, ni de prisonniers parmi les djihadistes. Ce bilan invérifiable est celui que donnent les Tchadiens. Les militaires français, qui disposent d'un détachement de liaison auprès des FATIM (Forces armées tchadiennes d'intervention au Mali, NDLR), de même que le ministère de la Défense, que nous avons interrogés le 2 mars en fin de soirée, affirmaient alors qu'ils ne possédaient "pas d'éléments" et qu'ils n'avaient pas eu accès à la zone des combats dans lesquels Abou Zeid aurait été tué.

    Que sait-on de la mort éventuelle de Mokhtar Belmokhtar ?

    De source tchadienne, Mokhtar Belmokhtar "le borgne" aurait pour sa part été tué le 2 mars vers midi, un communiqué de N'Djamena précisant : "Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des djihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d'Ametetai." À ce stade, la mort de Mokhtar Belmokhtar n'est pas encore confirmée par une autre capitale concernée par cette guerre. Ni Paris, ni Alger, ni Bamako, ni Washington ne font la moindre déclaration. Les forces engagées ne sont accompagnées par aucun journaliste qui aurait pu apporter une confirmation directe, et personne n'a rendu publiques les conditions précises de ces décès. De surcroît, les djihadistes ne communiquent pratiquement plus par téléphone ou par radio, et les écoutes ne permettent pas de tirer de conclusion. Ils n'ont pas non plus confirmé ces morts.


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