La grande danseuse classique Maïa Plissetskaïa est décédée à 89 ans, a annoncé samedi 2 mai le directeur du théâtre du Bolchoï, Vladimir Ourine. « Elle est morte d'une crise cardiaque. Les docteurs ont tout essayé, mais ils n'ont rien pu faire », a annoncé M. Ourine cité par l'agence de presse russe TASS.
Son décès est survenu en Allemagne, a-t-il précisé, ajoutant avoir été informé par le mari de la ballerine, le compositeur russe Rodion Chtchedrine. « Il y a quelques semaines, nous nous étions revus (...), elle était en pleine santé, elle faisait des blagues. Mais voilà, c'est arrivé, le cœur de la plus grande des ballerines s'est arrêté », a confié le directeur. « Ce n'était pas que la Russie, mais le monde entier qui le savait : Maïa Plissetskaïa était le symbole du ballet russe du XXe siècle », a-t-il conclu.
Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances aux proches de la danseuse dans un communiqué publié par son service de presse.
Des interprétations jugées scandaleuses sous l’URSS
Née le 20 novembre 1925 à Moscou, Maïa Plissetskaïa était l'une des deux seules ballerines de l'Union soviétique à avoir été consacrée du titre de « Prima ballerina assoluta ». Son père, ingénieur, avait été fusillé en 1938 sous Staline, et sa mère, actrice de cinéma, avait été envoyée dans un camp au Kazakhstan comme « membre de la famille d'un traître à la patrie ».
La petite Maïa avait été recueillie par son oncle et sa tante. Elle est entrée au Bolchoï en 1943, où elle s'est immédiatement imposée comme l'une des meilleures danseuses de sa génération.
Brillante dans les grands classiques du répertoire du Bolchoï, elle s'est également distinguée pour avoir défié le régime soviétique, qui qualifia de scandaleuse son interprétation de certains ballets.
Elle dansera pendant presque 50 ans au Bolchoï, dépassant de loin l'âge de la retraite habituellement observé par les ballerines russes. En 2005, à 80 ans, elle avait interprété au Kremlin Ave Maïa que lui avait dédié Maurice Béjart.