• Naufrage de l’Erika. La procédure risque d’être entièrement annulée

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    Naufrage de l’Erika. La procédure risque d’être entièrement annulée

    Justice vendredi 06 avril 2012

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    Grosse inquiétude chez les parties civiles, victimes de la marée noire de l’Erika. La Région Pays de la Loire a mis la main sur les avis que le ministère public vient de rendre à la chambre criminelle de la Cour de cassation. Dans leurs conclusions, les hauts magistrats recommandent d’annuler toute la procédure menée depuis décembre 1999, date du naufrage du pétrolier au large des côtes bretonnes.

    Ce n’est pas la loi nationale qui doit s’appliquer

    Argument principal : le naufrage n’a pas eu lieu dans les eaux territoriales françaises, mais en dehors, dans la zone économique exclusive. Tant pis si le fioul a souillé 400 km de nos côtes : ce n’est pas la loi nationale qui doit s’appliquer, mais une convention internationale (Marpol) qui règle ce genre de situation. Elle prévoit la compétence des tribunaux de l’Etat dans lequel était immatriculé le navire. En l’occurrence l’île de Malte.

    À la trappe, donc, les procès qui ont eu lieu au tribunal correctionnel de Paris, puis devant la Cour d’appel. Exit, aussi, la notion de préjudice écologique qui part avec l’eau du bain.

    Consacrée par chacun des deux jugements, elle avait été pourtant considérée comme une avancée majeure pour responsabiliser le transport maritime.

    Il n’est pas sûr qu’un nouveau procès ait lieu

    La procédure est à reprendre de zéro. Ou plutôt serait à reprendre de zéro car, les victimes ayant été indemnisées, il n’est pas sûr qu’un nouveau procès ait lieu. D’autant que les faits sont sans doute prescrits aux termes de la loi maltaise.

    Pour l’heure, la Cour de cassation n’a encore rien tranché. Le pourvoi sera examiné par la chambre criminelle le 24 mai. Les avis des deux rapporteurs ne lient pas les conseillers de la cour. Mais il est toutefois rare que leur avis ne soit pas suivi.

    Le naufrage de l’Erika, en 1999

    Repères

    12 décembre 1999. L’Erika coule à 70 km au sud de la pointe de Penmarc’h (Finistère) avec 31 000 tonnes de fioul n° 2.

    23 décembre 1999. Premières boulettes de fioul sur les plages de Bretagne-sud et de Loire-Atlantique.

    16 juillet 2008. Le tribunal correctionnel de Paris juge responsables Total, l’armateur et la société de classification ; il les condamne à verser 192,5 millions d’euros aux victimes.

    30 mars 2010. La Cour d’appel confirme que Total est coupable, mais pas responsable. Les dommages-intérêts sont portés à 200 millions d’euros.

    Marc MAHUZIER.


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