• Népal : l'aide commence à atteindre les villages reculés les plus touchés

    Népal : l'aide commence à atteindre les villages reculés les plus touchés

    Le Monde | <time datetime="2015-04-28T22:18:46+02:00" itemprop="datePublished">28.04.2015 à 22h18   lien </time>


    La vallée de Gorkha : la face cachée du séisme... par lemondefr
     

    Des villageois affamés, implorant d'être évacués, ont accouru, mardi 28 avril, vers les hélicoptères qui ont atteint des zones reculées du Népal. Quatre jours après le séisme dont le bilan s'élève désormais à plus de 5 000 morts, 250 personnes ont été portées disparues à la suite d'une nouvelle avalanche.

    Lire aussi : Plus de 5 000 morts au Népal après le séisme

    Cette coulée de neige s'est produite au cours de l'après-midi dans la région de Ghodatabela, proche de l'épicentre du tremblement de terre de magnitude de 7,8 de samedi et que traverse un parcours de trekking connu, celui de Langtang, a déclaré un responsable local, Uddhav Prasad Bhattarai.

    Dans le district de Gorkha, l'un des plus touchés par le séisme, les habitants de plusieurs villages se sont précipités les bras tendus vers un hélicoptère de l'armée indienne pour réclamer de l'eau et des vivres. Une journaliste de l'Agence France-Presse présente à son bord a vu des dizaines de maisons réduites à des tas de bois et de tôle ondulée.

    D'autres villages sur les flancs de l'Himalaya, comme Langtang, situé à 60 km au nord de Katmandou dans le district de Rasuwa, ont été touchés dès samedi 25 avril. La plupart des 200 habitants de ce hameau sont aujourd'hui présumés morts, alors que les secours peinent à se rendre sur place.

    Lire aussi : Au Népal, le petit village de Langtang enseveli sous la glace

    « Le sol continue de trembler, cela a encore été le cas ce matin. A chaque fois, nous avons l'impression que nous allons être engloutis, que nous allons mourir. Je veux partir d'ici ! », a imploré Sita Gurung, dans le village de Lapu. « Nous n'avons reçu aucune nourriture depuis le séisme (…) nous n'avons plus rien ici ! », a poursuivi, montrant sa maison en ruine, cette femme de 24 ans installée sur une civière par les militaires pour être évacuée.

    Aide d'urgence aux localités les plus isolées

    Des appareils des forces aériennes de plusieurs autres pays tels que les Etats-Unis, la Chine et Israël se sont joints aux secours. Le premier ministre, Sushil Koirala, avait auparavant annoncé au cours d'une réunion de crise que le gouvernement allait tenter de faire parvenir de l'aide d'urgence aux localités himalayennes les plus isolées, qui n'avaient jusqu'alors pu compter que sur leurs propres moyens.

    « Nous recevons des appels à l'aide de toutes parts. Mais nous sommes dans l'incapacité d'organiser simultanément les secours dans de nombreux endroits en raison du manque d'équipements et de spécialistes », avait ajouté M. Koirala, qui a par ailleurs décrété trois jours de deuil national.

    « Tant de gens ont perdu leur maison. Ils n'ont pas assez d'eau et de nourriture », a pour sa part déploré Udav Prasad Timilsina, un responsable du district de Gorkha. « Nous n'avons pu soigner les blessés. Nous avons un besoin pressant de denrées essentielles comme la nourriture, l'eau, les médicaments, et de tentes. »

    Lire le reportage : Népal : à l'épicentre du séisme, la colère des survivants

    La catastrophe a fait 5 057 morts, dont 18 alpinistes tués dans l'avalanche monstre de samedi sur l'Everest, et plus de 10 000 blessés au Népal, selon le dernier bilan officiel, cependant qu'une centaine d'autres personnes sont mortes en Inde et en Chine. Quelque huit des 28 millions d'habitants du Népal sont affectés, d'une manière ou d'une autre, selon l'Organisation des nations unies (ONU).


    Népal : les ravages du séisme filmés par un drone par lemondefr

    Longues files d'attente

    Parallèlement, les habitants de Katmandou s'agglutinaient dans les magasins pour faire des réserves de denrées de base comme le riz et l'huile. Et de longues files d'attente s'étiraient devant les stations-service pour y faire le plein.

    Des familles entières se ruaient dans les autocars afin de quitter la capitale ravagée par le séisme pour se rendre dans leur village d'origine. Des mères accompagnées de leurs enfants, des pères chargés de valises tentaient de négocier avec les chauffeurs pour monter à bord de véhicules bondés.

    Ceux contraints de rester à Katmandou ont, de leur côté, passé une troisième nuit dehors sous des tentes de fortune, soit que leur maison se soit effondrée, soit qu'elle soit trop endommagée. Le sol ne cesse de trembler et les gens n'osent en conséquence pas rentrer chez eux.

    « Il y a tant de peur et de confusion », constate à cet égard Bijay Sreshth, qui s'est réfugié avec ses trois enfants, sa femme et sa mère dans un parc. A Balaju, un quartier de la capitale, un père a eu la douleur de voir la police retirer le corps de sa fille des décombres de sa maison. « Elle était tout pour moi, elle n'a rien fait, elle ne devait pas mourir ! », s'exclame Dayaram Mohat, s'effondrant sur le sol.

    Voir : En carte : l'Everest secoué par de puissantes avalanches

    Hôpitaux débordés

    Les hôpitaux sont débordés et les médecins sont mobilisés vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour soigner les blessés dans des conditions très difficiles. Les morgues arrivent à saturation.

    Quant à l'unique aéroport international, sa congestion rend difficile l'arrivée des équipes de secours et du matériel. Des Japonais ont ainsi dû s'y reprendre à trois fois avant de pouvoir y faire atterrir leur appareil.

    Le Programme alimentaire mondial a donné son accord à une opération d'aide d'urgence d'un coût de 116,5 millions de dollars consistant à fournir un soutien alimentaire à 1,4 million de personnes ces trois prochains mois ; le Fonds central pour les interventions d'urgence de l'ONU s'est engagé à hauteur de 15 millions de dollars ; la Norvège, de 15,5 millions d'euros ; les Etats-Unis, de 10 millions de dollars ; et le Japon, de 8 millions.

    Lire aussi : Le mouvement des plaques indienne et eurasienne à l’origine du séisme au Népal

    Le Népal, à l'instar de tout le reste de l'Himalaya, où se rencontrent les plaques tectoniques indienne et eurasienne, est une région à forte activité sismique. En août 1988, un séisme de magnitude 6,8 avait fait 721 morts dans l'est de ce pays. En 1934, 10 700 personnes avaient perdu la vie dans un tremblement de terre de magnitude 8,1 au Népal et en Inde.


     

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