• Ni opposant ni allié du PS, le Front de gauche cherche sa place

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    Ni opposant ni allié du PS, le Front de gauche cherche sa place

    LE MONDE | <time datetime="2012-08-21T10:50:03+02:00" itemprop="datePublished">21.08.2012 à 10h50</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-08-21T11:10:43+02:00" itemprop="dateModified">21.08.2012 à 11h10   </time>lien

    <figure class="illustration_haut"> Silencieux depuis sa défaite aux législatives, M. Mélenchon a fait une rentrée politique remarquée, dimanche 19 août dans le Journal du dimanche, puis le lendemain sur France Inter. </figure>

    "Vu notre campagne et vu ce que fait Hollande, il était difficile d'imaginer d'être plus doux." Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche (PG), assume pleinement la charge de Jean-Luc Mélenchon. Silencieux depuis sa défaite aux législatives à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) en juin, M. Mélenchon a fait une rentrée politique remarquée, dimanche 19 août dans le Journal du dimanche, puis lundi, sur France Inter.

    Lire aussi : Au PS, on minimise l'impact des critiques de Jean-Luc Mélenchon

    L'occasion d'une attaque sans concession contre les cent premiers jours "pour presque rien" de M. Hollande, "un social-libéral comme ceux qui ont déjà conduit aux désastres grec, espagnol et portugais". Des propos que l'ancien candidat à la présidentielle du Front de gauche aura l'occasion de développer cette semaine lors du "remue-méninges" du PG, dont il est coprésident, jeudi 23 et vendredi 24 août à Saint-Martin-d'Hères (Isère), suivi au même endroit des Estivales du Front de gauche, samedi et dimanche.

    LE TRAITÉ BUDGÉTAIRE EUROPÉEN, AXE PRIORITAIRE DE LA RENTRÉE

    Il y sera, entre autres, beaucoup question du traité budgétaire européen, qui comprend notamment la "règle d'or" et doit être présenté au Parlement fin septembre. Farouchement opposé à ce texte, le Front de gauche, qui réclame un référendum plutôt qu'une ratification par voie parlementaire, entend en faire un axe prioritaire de la rentrée. Mais la partie s'annonce difficile et c'est d'ailleurs pour l'instant en vain que ses dirigeants ont tenté de mobiliser sur le sujet.

    L'Humanité a publié le 20 juillet une pétition qui n'a recueilli pour le moment que 7 700 signatures. Un maigre bilan pour qui se souvient du débat sur le traité constitutionnel européen, qui s'était soldé par une victoire du non en mai 2005. "On a tellement foulé aux pieds la volonté des Français qu'ils se demandent s'ils peuvent encore faire quelque chose", déplore Eric Coquerel. "Si le gouvernement pense pouvoir aller vers une ratification tranquille, sans débat politique, il se trompe", prévient Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).

    Le Front de gauche espère bien convaincre certains parlementaires de la majorité de le rejoindre dans cette bataille, notamment au sein de l'aile gauche du PS. "Nous avons besoin que vous veniez nous aider dans notre bataille, a lancé M. Mélenchon sur France Inter. C'est nous qui sommes la locomotive. Bon sang ! Venez mettre un peu de charbon pour qu'elle avance !" "Le fait que nos arguments soient dits par d'autres, ça nous renforce, ajoute François Delapierre, le bras droit de M. Mélenchon. Nous sommes dans une stratégie de conquête de l'hégémonie." Mais, pour l'instant, seule une poignée de parlementaires socialistes et écologistes envisage de ne pas voter le texte, qui devrait être adopté sans difficulté.

    Lire aussi : Mélenchon réclame le soutien de l'aile gauche du PS

    Autre priorité : la rentrée sociale, sur laquelle le Front de gauche compte bien s'appuyer. "Le gouvernement est resté les bras ballants face à l'avalanche de plans sociaux", juge Pierre Laurent. Encore faut-il que cette contestation sociale s'organise. "Si le changement attendu n'a pas lieu, ça peut produire de la résignation mais aussi de la disponibilité, veut croire M. Delapierre. Notre responsabilité n'est pas d'organiser les luttes sociales mais de montrer qu'il y a une perspective."

    DÉFENDRE SON "AUTONOMIE"

    Le Front de gauche entend ainsi défendre une proposition de loi visant à interdire les licenciements boursiers. "On ne peut pas se contenter de compter les points", ajoute M. Laurent, pour qui le Front de gauche doit défendre son "autonomie" en n'étant ni dans la majorité parlementaire ni dans l'opposition.

    Pendant l'été, le secrétaire national du PCF a lui aussi durci le ton contre le gouvernement Ayrault, jugeant à plusieurs reprises que les réponses apportées "ne sont pas à la hauteur". Mais, contrairement à M. Mélenchon, il refuse d'employer des "formules définitives". Et reconnaît une différence stratégique sur la méthode et le rythme à adopter. "Il y a un débat sur la façon dont nous devons engager nos forces et avec quels objectifs immédiats", estime M. Laurent, tout en mesure.

    Si le Parti de gauche mise sur l'échec du gouvernement pour se poser en "recours", ce n'est pas le cas du PCF. "Un recours, mais pour quand ?, interroge M. Laurent. Il s'agit d'infléchir les choix gouvernementaux et de rendre crédibles nos mesures. La question posée est celle de l'urgence sociale, aujourd'hui. Nous ne pouvons pas passer au-dessus de ce temps-là." Autre sujet délicat à gérer dans l'immédiat : le rôle de Jean-Luc Mélenchon au sein du Front de gauche. L'ancien candidat à la présidentielle, qui refuse d'être une "potiche", se dit disponible. "De fait, c'est le principal porte-parole du Front de gauche", assure François Delapierre.

    Au PCF, où l'omniprésence de M. Mélenchon ne fait pas l'unanimité, on dit réfléchir à un nouveau dispositif où le député européen aurait "une place importante mais avec d'autres dirigeants du Front de gauche". Une pluralité que compte bien défendre Pierre Laurent, qui prévient : "J'entends être un porte-parole à l'égal de Jean-Luc Mélenchon." Le ton est donné.

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