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Notre-Dame-des-Landes : un oui sous réserve
Notre-Dame-des-Landes, le bras de fer
Le projet de nouvel aéroport est fortement contesté.
Société
Notre-Dame-des-Landes : un oui sous réserve
<time datetime="2013-04-09T18:45:39.305778+02:00" itemprop="datePublished">9 avril 2013 à 18:45 </time>lien
Manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes,le 8 décembre 2012, à Nantes. (Photo Stéphane Mahé. Reuters)article+document La Commission du dialogue juge nécessaire le nouvel aéroport de la région nantaise mais recommande des améliorations qui pourraient différer la construction.
La «temporisation» voulue par le gouvernement sur le dossier Notre-Dame-des-Landes pourrait durer plus longtemps que prévu. La Commission du dialogue, chargée d’écouter partisans et opposants au projet de nouvel aéroport dans la région nantaise, rendait cet après-midi son rapport. Principale conclusion : la construction de «l’aéroport du Grand Ouest» est nécessaire, mais des améliorations peuvent être apportées. Cela devrait retarder d’au moins quelques mois le début des travaux de défrichement, et prolonger d’autant la présence des «zadistes», cet ensemble hétéroclite d’opposants, sur le site.
Après les violents affrontements de l’automne dernier entre squatteurs et forces de l’ordre, le ton a changé. A l’issue de la remise du rapport par Claude Chéreau, le président de la Commission du dialogue, Jean-Marc Ayrault a estimé que l’aéroport «se doit d’être exemplaire». L’ancien maire de Nantes, fervent partisan de ce projet quarantenaire, estime qu’il doit être «optimisé» dans le «dialogue et l’échange constructif».
Plusieurs points sensibles apparaissent au fil du rapport de la Commission, qui a mené 93 auditions durant quatre mois. En premier lieu, le respect de la loi sur l’eau. Le site de Notre-Dame-des-Landes est situé dans une zone humide, à la biodiversité particulièrement riche. Toute opération industrielle sur les sols doit donc être compensée. En l’état, le collège scientifique juge que la méthode choisie par Vinci, futur opérateur de l’aéroport, n’est pas entièrement satisfaisante. La copie devra donc être revue, afin de la rendre plus intelligible pour le grand public (lire le rapport du collège d'experts scientifiques sur ce sujet).
Les premiers travaux retardés ?
Des faiblesses apparaissent également dans le projet de reconversion de l’aéroport actuel, celui de Nantes-Atlantique. Mêmes insuffisances au niveau de l’aménagement régional autour du futur aérogare de Notre-Dame-des-Landes. La Commission recommande aussi de réduire «autant que possible» la surface totale de la future infrastructure. Cependant, sur le fond du dossier, les auteurs du rapport ne dérogent pas du mandat qui leur avait été fixé par Jean-Marc Ayrault : améliorer le projet, oui ; discuter de son bien-fondé, non.
Les experts estiment même la construction d’un nouvel équipement inéluctable. A leurs yeux, la saturation de Nantes-Atlantique, qui enregistrait 48 000 mouvements commerciaux en 2012, est «susceptible d’intervenir rapidement». «Au-delà de 55 000 mouvements, les nuisances pour les habitants de l’agglomération nantaise deviendraient vite difficilement supportables. Le réaménagement de Nantes-Atlantique n’apparaît donc pas à la commission comme une solution valable à long terme.»
A lire aussi : le rapport du collège d’experts scientifiques et celui de la mission agricole
Reste que les premiers coups de pioche, prévus en 2013 pour une mise en service en 2017, ne devraient pas être pour tout de suite. Trois associations d’opposants ont saisi la commission des pétitions de Bruxelles, dénonçant la violation de plusieurs dispositions : la directive-cadre sur l’eau, la directive habitats et espèces protégées (26 espèces recensées), et la directive sur l’évaluation environnementale. Le système de compensations pourrait lui aussi être contesté devant la justice européenne. Enfin, le transfert d’espèces protégées - libellules et tritons, notamment - ne peut intervenir qu’en période automnale. Ce qui nous amène vers fin 2013, à quelques mois des élections municipales...
Ces éléments pourraient laisser prospérer encore quelques mois les opposants au projet, qui comptent multiplier les actions symboliques et massives. Une chaîne humaine est prévue le 11 mai et un festival musical les 3 et 4 août à Notre-Dame-des-Landes. «Un nouveau Larzac», selon les organisateurs.
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