• Obama sur la route de la réelection

     

    Obama sur la route de la réelection

        Barack Obama a réussi l'impossible: faire plier les républicains et partir à Hawaï à temps pour Noël.
        Hier, les membres de la chambre des représentants qui bloquaient le renouvellement des allègements de cotisations sociales (alors que la majorité des senateurs républicains avaient voté le texte) ont capitulé.
        Les élus ne sont pas rentrés de vacances mais ils ont adopté le texte par consensus (présence de tous non obligatoire). Dès ce matin, la loi a été promulguée par le président. A deux heures, Barack Obama était dans l'avion. Direction Honolulu.

        Barack Obama termine l'année en beauté. Il a avantageusement exploité le retrait d'Irak. Sa cote de popularité est à son plus haut niveau depuis la mort de Ben Laden (49 %).  Et, contrairement à l'été, il a remporté le bras-de-fer avec les républicains sur les impôts et le budget (pour les cotisations sociales, on remettra ça dans deux mois).
        Sur les "bumperstickers" des voitures, on commence à voir des autocollants "Obama-Biden 2012". Et un autre qui témoigne du retournement des mots, opérés par les "spin docteurs" du président: "Obama cares". Une façon de contre-carrer les attaques contre la réforme de la santé de 2009, appelée "Obamacare" par les républicains.
        Obama "cares". Autrement dit: Obama a du coeur. Il "se soucie" de ses compatriotes, de la classe moyenne etc...

     La route des 270  
        Barack Obama a peut-être plus de chances d'être réélu qu'on ne le croit. Comme chacun le sait, l'élection présidentielle américaine se déroule Etat par Etat. 
        Barack Obama a besoin de 270 voix au collège électoral (sur 538 grands électeurs). Les stratèges démocrates espèrent remodeler la carte, comme en 2008, lorsqu'il avait remporté tous les Etats gagnés par John Kerry en 2004 plus 9.

        Selon eux, la route des 270 passe moins par les Etats de vieille industrie, comme l’Ohio, que par ceux de l’Ouest, où ils espèrent profiter de la mobilisation latino.
       Contrairement à ses prédécesseurs, Barack Obama pourrait réussir à remporter l’élection sans gagner  la Floride et l’Ohio, pour autant qu’il compense en arrivant en tête dans le Colorado, le Nouveau Mexique et le Nevada, et dans le « nouveau Sud » (Virginie, Caroline du Nord). A eux trois, la Virginie, le Colorado et la Caroline du nord représentent 37 grands électeurs, soit deux fois plus que l’Ohio (18).

    Les minorités 
       Comme le rappelle une étude du Center for American Progress (CAP), un think tank démocrate, les groupes qui avaient majoritairement voté pour Obama en 2008 –les Noirs, les Latinos- sont des groupes en expansion démographique. Ceux qui ont voté contre (les Blancs non diplômés) sont plutôt en perte d'influence dans la population.
       En 2008, les minorités représentaient 18 % de l’électorat. Le CAP estime que leur part sera de 28 % en 2012. La représentation de la classe ouvrière blanche –une catégorie qui, depuis Ronald Reagan, vote majoritairement républicain- ne cesse de s’éroder : elle est passée de 50 % à 39 % en dix ans. 

       Malgré les désillusions récurrentes des uns et des autres, Obama devrait pouvoir compter sur ses soutiens de 2008 : les Noirs, les Latinos, les écolos. La bataille portera sur les blancs diplomés d'études supérieures, les "moms" des suburbs... Catégories dans lesquelles Mitt Romney est compétitif, avec son approche "businessman".
     

    La prescription du dr Luntz


        Devant une convention de gouverneurs républicains réunie fin novembre en Floride, Frank Luntz, le « spin docteur » républicain, a donné son diagnostic sur les perspectives électorales 2012.
        « Le meilleur espoir d’être réélu pour Obama repose sur la démographie », a-t-il lui aussi constaté.
        Autre point positif: il reste apprécié en tant que personne. « Les gens aiment Obama et ils pensent qu’il essaie. Ils continuent à penser que ses intentions sont bonnes. Ce n’est pas tout à fait aussi important que les résultats mais c’est sacrément important ». 

       Les républicains doivent, selon Frank Luntz, employer des mots « très précis », s’ils veulent empêcher la victoire du président sortant. 
        - « Si la bagarre se situe sur le terrain de la classe moyenne, les démocrates vont gagner, compte tenu de ce qui s’est passé avec Wall Street. Si la bagarre se situe sur le terrain du contribuable qui travaille dur, les républicains ont l’avantage », explique-t-il.
         Ou:
         - « Si vous parlez d’augmenter mes impôts pour les riches, une majorité d’Américains sont pour, y compris la moitié des républicains. Si vous parlez du gouvernement qui prend l’argent de la poche des gens qui travaillent dur, le public dit non »

        Frank Luntz conseille à Obama d’éviter les attaques négatives, qui risquent de lui faire perdre des points parmi ceux qui l’apprécient sur le plan personnel.
        Aux républicains, il conseille de cesser de poser la question de la réélection en termes de « quatre ans de plus » (Four more years: slogan des démocrates).
       - « Quatre ans c’est très court. Il ne faut pas demander si Obama mérite quatre ans de plus.  La question qu'il faut poser c'est si son bilan vaut huit ans. Ca, ça l’affaiblit ».


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