• Paris et Berlin mettent la pression sur Rome et Madrid

    Paris et Berlin mettent la pression sur Rome
    et Madrid avant l'ouverture des marchés
     
    La chancelière allemande et le président français ont demandé dimanche soir à l'Italie et l'Espagne de tenir au plus vite leurs engagements d'assainir leurs finances publiques afin d'endiguer la contagion de la crise de la dette dans la zone euro.
    Par France 2 (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    AFP - A la veille d'une journée qui s'annonce cruciale sur les marchés, la France et
    l'Allemagne ont pressé dimanche l'Italie et l'Espagne d'appliquer rapidement et complètement les mesures de redressement des finances publiques décidées lors du dernier sommet de la zone euro.

    Dans un communiqué conjoint, le président français et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné "qu'une mise en oeuvre rapide et complète des mesures annoncées est essentielle pour restaurer la confiance des marchés."

     

    Selon la Corée du Sud, une conférence téléphonique a réuni dimanche matin des responsables financiers du G20, qui regroupe les principales économies mondiales, afin d'évoquer la situation provoquée par les tensions sur la dette dans la zone euro et l'abaissement par Standard & Poor's de la note souveraine des Etats-Unis.

    De source britannique, les ministres des Finances du G7 auront sans doute une réunion téléphonique dimanche soir.

    "Il est très probable que la réunion téléphonique des ministres des Finance du G7 se déroule plus tard ce soir", a déclaré la source à Reuters, disant s'attendre à ce qu'elle se démarre à partir de 21h00 GMT, avant l'ouverture des marchés financiers.

    Le G20 et la Banque centrale européenne se sont activés dans la coulisse pour évaluer les conséquences de la crise de la dette de part et d'autre de l'Atlantique, qui secoue les marchés financiers et fait craindre une rechute des pays occidentaux dans la récession.

    Après de fortes turbulences sur les places financières mondiales, qui ont perdu quelque 2.500 milliards de dollars au cours de la semaine écoulée, dirigeants européens et américains se retrouvent à nouveau contraints de rassurer les investisseurs sur la capacité et la détermination de leurs pays à réduire déficits et dettes publiques.

    Panique dans le golfe et en Israël

    Panique dans les bourses du Moyen-Orient

    Il n'aura pas fallu longtemps pour voir les réactions des marchés, les Bourses du Golfe et d'Israël, ouvertes dimanche, montrant de nets signes de fébrilité.

    La Bourse saoudienne <.TASI>, la plus importante du monde arabe, avait flanché dès samedi, tombant de 5,5% à un plus bas de cinq mois avant d'afficher une hausse infime de 0,08% à la clôture de dimanche.

    Mais c'est à Tel Aviv que le repli a été le plus prononcé avec une chute de 6,99% enregistré par l'indice TA-25 israélien <.TA25>. Le TA-100 <.TA100>, plus large, a quant à lui fondu de
    7,2%.

    C'est pour éviter que ces phénomènes se reproduisent lundi à Tokyo, puis en Europe et aux Etats-Unis, que les ministres des Finances du G7 devaient également se contacter dimanche. Il n'est pas exclu qu'ils diffusent un communiqué, a indiqué une source gouvernementale japonaise.

    Mais la préoccupation immédiate des places financières concerne la crise de la dette dans la zone euro, alors que les taux d'intérêt italiens ou espagnols ont bondi ces derniers jours à leurs plus hauts niveaux en 14 ans.

    La téléconférence de la BCE portera essentiellement sur l'Italie. Les marchés espèrent voir la BCE entamer dès lundi le rachat d'obligations d'Etat italiennes et espagnoles afin de stabiliser leurs prix, mais la question divise au sein de l'institution de Francfort.

    Selon une source monétaire de la zone euro, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé d'intervenir avec détermination sur les marchés face à la crise de la dette.

    La téléconférence des gouverneurs a étudié avec soin la situation en Italie et en Espagne et a pris note du communiqué franco-allemand, a-t-on appris de même source dimanche soir.

    La BCE "va intervenir de manière significative sur les marchés et réagir de façon significative et unie", a rapporté la source. Un communiqué de la BCE devrait être diffusé sous peu, a-t-elle ajouté.

    L'absence de rachat d'obligations des deux pays par la BCE pour calmer les prix a été particulièrement sanctionnée par les marchés qui y ont vu le signe de divisions internes
    préjudiciables.

    Les responsables allemands au sein de la banque centrale réclament des garanties sur la mise en oeuvre de sévères mesures d'austérité avant de donner leur feu vert.

    Pressé de toutes parts, le président du Conseil Silvio Berlusconi a annoncé vendredi soir la mise en oeuvre d'un plan d'austérité avec un an d'avance sur le calendrier initial, pour parvenir à l'équilibre budgétaire en Italie dès 2013.

    Washington se défend, S&P aussi

    Le 21 juillet dernier, les pays de la zone euro se sont mis d'accord sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) destiné à aider ses membres en difficulté,
    mais les décisions doivent encore se traduire en actes.

    Les États-Unis, pays du crédit

    En outre, une extension de la crise à l'Italie ou à l'Espagne, après les plans de sauvetage accordés à la Grèce, l'Irlande et le Portugal, exigerait aux yeux des observateurs un fort relèvement des capacités de prêt du FESF, doté pour l'heure de 440 milliards d'euros.

    Cités par l'hebdomadaire Der Spiegel, des experts du gouvernement allemand doutent que l'Italie puisse être remise à flot par le FESF même si le fonds voyait ses capacités tripler, car les besoins de Rome sont selon eux trop importants.

    Aux Etats-Unis, l'abaissement de la note souveraine a été dénoncé par le Trésor, qui a estimé que l'agence de notation "oubliait" 2.000 milliards de dollars d'économies budgétaires
    dans ses calculs.

    A Washington, un conseiller économique de la Maison blanche a déploré la décision de S&P de dégrader la note de la dette américaine, de AAA à AA+, qui pourrait à terme se répercuter sur tous les marchés en augmentant le coût de l'emprunt et en compromettant la perspective d'une reprise durable.

    Les alliés asiatiques des Etats-Unis, Japon et Corée du Sud, ont renouvelé leur confiance dans les bons du Trésor américains, susceptibles de perdre de la valeur.

    La Chine : le pays anti crédit

    "Il n'y aura pas de changement soudain dans notre politique de gestion des réserves", a déclaré le vice-ministre sud-coréen des Finances, Choi Jong-ku. Une bonne part des réserves en devises du pays, évaluées à plus de 300 milliards de dollars, sont constituées d'obligations américaines.

    "Aucune alternative ne fournit une telle stabilité ni une telle liquidité", a souligné le responsable sud-coréen.

    Gene Sperling, conseiller économique de Barack Obama, a ironisé sur une agence "qui part d'une conclusion et cherche ensuite les arguments pour la prouver".

    Depuis les Etats-Unis, Standard & Poor's a organisé sa ligne de défense, qualifiant de "déformation complète de la réalité" les critiques émises par Washington et prévenant qu'il existait une chance sur trois pour que la note de la dette souveraine américaine soit de nouveau abaissée au cours des six à 24 prochains mois.

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