• Performance économique : Le paradoxe chinois!

    Performance économique. Le paradoxe chinois

    15 février 2011 - Réagir à cet article

    La Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale. Son Produit intérieur brut (PIB) a devancé celui du Japon en 2010.

    [A_LAURET-N]Tout à fait irrémédiable, la Chine a délogé le Japon pour devenir deuxième puissance de la planète après les Etats-Unis. Au-delà du titre symbolique, l'irrésistible ascension de l'Empire du Milieu. La confrontation des PIB respectifs, 5.878milliards de dollars contre 5.474, incite surtout à retenir les dynamiques régionales en présence et leurs conséquences géopolitiques. Le Japon patine, lui qui a terrorisé le monde de sa technologie et de son industrie. En 1968, Tokyo était numéro deux mondial devant l'Allemagne, suivie de France et Royaume Uni dans un mouchoir. Après la chape révolutionnaire façon Mao, la Chine s'est éveillée plus vite qu'imaginait Alain Peyreffite dans un ouvrage resté célèbre. [/A_LAURET-N]

    L'héritage Deng Xiao Ping

    L'homme clé du miracle s'appelle Deng Xiao Ping. C'est lui qui aura théorisé et bâti la modernité chinoise ouverte au monde, renouant avec le glorieux passé d'un empire qui fut -au XVIIIe siècle- la première puissance commerciale du globe. Si les attentats du 11 septembre ne l'avaient éclipsée, l'adhésion de la Chine à l'OMC (organisation mondiale du commerce) eût été consacrée événement de l'an 2001. Fort du brevet de citoyenneté après lequel Moscou court toujours (!), Pékin a admirablement surfé sur la vague d'échanges et de délocalisations venue d'Amérique, sur ce syndrome qui s'est diffusé au reste du monde industrialisé.

    Marché de dupes

    Le but : produire à prix cassés en Chine pour rapatrier des biens à bon marché et préserver le pouvoir d'achat des consommateurs occidentaux, tout en enrichissant bourse, investisseurs et banques. Un paradigme perdu et un marché de dupes qui se solde en chômage et surendettement public ! Cette Chine toujours communiste, qui ne pesait que 0,4 % du commerce en 1978, aura donc réussi l'improbable synthèse de Marx et Milton Friedman. Sa croissance (de l'ordre de 10 %) reste si effrénée que le régime doit combattre surchauffe et inflation.

    Effet de masse

    Sur le modèle investissements+exportations record, Pékin a épargné 2.800 milliards de dollars de réserves de change. Banquier du monde, il parle d'égal à égal avec Washington, s'impose au G20, alors que son propre système bancaire inquiète et qu'il faut corriger nombre de déséquilibres intérieurs. 1,3 milliard d'habitants : l'effet de masse, à ce train d'enfer, permettrait théoriquement à la Chine de rejoindre l'Amérique vers 2030/2035.

    Encore du chemin


    Plus sérieusement, le niveau de vie reste en moyenne 10 fois moins élevé que dans nos pays, c'est dire qu'il y a du chemin ! Terre de contrastes sociaux, géant fragile, la Chine, numéro 2 mondial en 20 ans, empêche de dormir depuis qu'elle devenue un peu de notre problème.

    • Henry Lauret

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