Les soupçons des enquêteurs se portent de plus en plus sur Francisco Benitez. En 2004, le mari et père des deux disparues de Perpignan avait déjà été entendu comme témoin par la police dans une précédente affaire de disparition, a-t-on appris mercredi, selon des sources proches de l'enquête. Une femme, qui aurait été sa compagne ou son amante, avait disparu du jour au lendemain. Le militaire était à l'époque affecté à la Légion à Nîmes dans le Gard. Francisco Benitez , qui s'est suicidé lundi sur son lieu de travail, n'avait finalement pas été inquiété.
Interrogé par les policiers, il avait nié être la dernière personne à avoir vu la victime, affirme l'une des sources de l'AFP. Un autre informateur relève plusieurs similitudes entre les deux disparitions. En2004, Francisco Benitez n'aurait pas spontanément signalé la disparition. Ensuite interrogé par les policiers, il leur aurait expliqué que la disparue et lui s'étaient disputés, qu'elle avait pris ses affaires et qu'elle lui avait envoyé ensuite un texto pour lui signifier qu'elle ne reviendrait pas. La disparue n'a jamais été retrouvée depuis. Ce scénario est similaire à celui observé à Perpignan.
Un comportement jugé intrigant
Marie-Josée Benitez et sa fille de 19 ans, Allison, n'ont donné aucun signe de vie depuis le 14 juillet. La police ne croit guère à la thèse de la disparition volontaire qui reposait sur les seules déclarations du père de famille. Aucun témoin n'a vu les deux femmes quitter leur appartement. Les portables qui restent introuvables ont été coupés au même moment. Dans un dernier message, Marie-Josée Benitez expliquait à l'une de ses deux filles nées d'une précédente union qu'elles se rendaient à Toulouse. Mais rien n'indique que ce soit elle qui l'ait envoyé.
Par ailleurs, le comportement de Francisco Benitez intrigue les enquêteurs, comme le souligne au Figaro le procureur adjoint du tribunal de Perpignan, Luc-André Le Normand. Le père d'Allison se rend au commissariat le 21 juillet pour la première fois - soit sept jours après la disparition de son épouse et de sa fille. «Il y reste à peine dix minutes et en repart sans faire de déposition», précise Luc-André Le Normand. Il revient ensuite le 25 juillet, accompagné de sa belle-fille Lydia, et signe alors une déposition signalant la disparition de sa femme et de sa fille. La mort du militaire prive les enquêteurs d'un «témoin capital», selon les mots du procureur adjoint. Dans ses derniers messages, Francisco Benitez clamait son innocence.