• PETROPLUS :Les syndicats demandent au gouvernement d'intervenir

    Les syndicats demandent au gouvernement d'intervenir pour sauver la raffinerie Petroplus

    LEMONDE.FR | 28.12.11 | 17h33   •  Mis à jour le 28.12.11 | 17h53

    La direction du raffineur Petroplus a annoncé le 27 décembre ne plus pouvoir acheter de pétrole après le gel d'une ligne de crédit de environ 1 milliard de dollars par les banques.

    La direction du raffineur Petroplus a annoncé le 27 décembre ne plus pouvoir acheter de pétrole après le gel d'une ligne de crédit de environ 1 milliard de dollars par les banques.AFP/FABRICE COFFRINI

    Le premier raffineur indépendant en Europe, Petroplus, qui s'est vu retirer un crédit jugé "indispensable" au bon fonctionnement de ses opérations, ne dispose que de quelques jours pour sécuriser le fonctionnement de ses cinq raffineries, selon sa direction.

    L'action du raffineur suisse continuait mercredi d'être sous forte pression, perdant plus de 10 % à la Bourse suisse, au lendemain de l'annonce par le groupe de graves problèmes de liquidités, qui selon certains analystes ont accru le risque de faillite. La veille, le titre s'était effondré en Bourse, clôturant sur un plongeon de plus de 46 %.

    "NOUS AVONS UN SÉRIEUX PROBLÈME"

    Petroplus, qui opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe, a annoncé qu'une ligne de crédit de environ un milliard de dollars avait été gelée par ses banques. "Nous ne pouvons actuellement plus acheter de pétrole, alors que nous en achetons normalement 500 000 barils par jour", a averti le directeur financier du groupe, Joseph Watson. "Nous avons un sérieux problème."

    L'impossibilité de s'approvisionner en brut aura des conséquences sur les cinq raffineries de Petroplus : Petit-Couronne, Coryton (Grande-Bretagne), Anvers (Belgique), Ingolstadt (Allemagne) et Cressier (Suisse). A Petit-Couronne, un comité d'entreprise (CE) extraordinaire était convoqué mercredi.

    "LE GOUVERNEMENT DOIT OUVRIR LES COFFRES DES BANQUES"

    Au cours de l'assemblée générale du personnel, les syndicats de la raffinerie ont demandé à l'Etat d'intervenir auprès des banques françaises pour qu'elles débloquent leur quote-part à la ligne de crédit qui a été gelée mardi. "Le gouvernement doit ouvrir les coffres des banques, puisqu'il ne cesse de répéter qu'il faut qu'elles soutiennent l'industrie", a affirmé Jean-Luc Brouté, secrétaire du syndicat CGT. Selon lui, trois banques sur les onze engagées dans cette ligne de crédit de un milliard de dollars sont françaises.

    Cette exigence a été appuyée par les élus de gauche de la région, notamment Laurent Fabius, qui a interpellé le gouvernement sur la "situation gravissime" de cette entreprise. "M. Laurent Fabius souhaite avec force que le premier ministre intervienne dans les prochaines heures auprès des banques françaises partenaires de Petroplus et qui ont été largement soutenues dans le passé pour que soient accordées les liquidités indispensables", a écrit le député de Seine-Maritime dans une question écrite.

    IMPORTATIONS À BAS PRIX

    Selon les syndicats, sans cette ligne permettant au groupe d'acheter du brut, les cinq raffineries de Petroplus en Europe devront être arrêtées dans les premiers jours de l'année 2012. Mais au-delà de ce problème de trésorerie, ils demandent à l'Europe de prendre des mesures contre les importations à bas prix de produits pétroliers raffinés dans les pays émergents.

    Selon eux, quelque 40 millions de tonnes de produits pétroliers sont ainsi importées sur les 90 millions consommées en France chaque année. "Il faut taxer ces produits fabriqués dans des conditions de concurrence déloyales, sans contraintes environnementales et sociales", a affirmé Jean-Luc Brouté.

    Au cours de cette assemblée générale, les 200 salariés présents ont voté le principe du blocage des livraisons de produits finis de cette raffinerie afin qu'ils puissent servir de "moyens de pression" au cas où la crise perdurerait.

    Le Monde.fr (avec AFP)
     

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