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"Peut mieux faire" : la vengeance d'un cancre
Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-02-21T12:58" itemprop="datePublished" pubdate=""> 21/02/2013 à 12:58</time> - Modifié le <time datetime="2013-02-21T13:09" itemprop="dateModified"> 21/02/2013 à 13:09</time>
Libraire, Jean-Baptiste Alméras a pourtant eu une scolarité compliquée. Il publie toutes les annotations portées sur ses bulletins. Hilarant et consternant.
Jean-Baptiste Alméras. © Bastien Aubert
Le constat le plus amer n'est pas pour celui qu'on croit. Dans Peut mieux faire, sous-titré habilement "Mon enfance vue par l'Éducation nationale", Jean-Baptiste Alméras était, selon ses enseignants, futur homme sans avenir. Il est pourtant devenu directeur d'une grande librairie parisienne pendant vingt ans. Il se consacre désormais à son groupe de rock, à la sculpture et au dessin. Aujourd'hui, il se venge !
Sa mère avait eu l'idée de récupérer le dossier scolaire de son fils auprès du rectorat. Jean-Baptiste Alméras s'est contenté de publier, sans autre commentaire, ce que ses maîtres disaient de lui. Et le résultat est à la fois hilarant et consternant. Car c'est bien le corps professoral qui pâtit le plus de cette juxtaposition crue. Fautes de syntaxe, voyance hasardeuse, jugement à la hache et champ lexical plus que réduit : le manque d'imagination et le systématisme des enseignants lorsqu'il s'agit de remplir un bulletin sautent aux yeux. Florilège.
À l'école primaire : "Aime beaucoup à s'amuser", "Attention !", "Indiscipliné", "Taquin", "Devrait mieux réussir", "Beaucoup d'étourderies", "Il est déjà en classe de neige !", "Malheureusement, Jean-Baptiste est toujours prêt à s'exciter", "Il peut sûrement mieux faire".
Au collège : "Sensible mais véritable girouette", "Ne fait plus rien", "Jean-Baptiste réussira encore mieux en se concentrant plus sur son travail", "Jean-Baptiste peut sûrement mieux faire", "Insuffisant", "Aucun travail", " Baisse inquiétante", "Baisse très nette", "Peut mieux faire", "Travail insuffisant", "Le latin peut l'aider à se structurer", "En l'état actuel, il est difficile d'envisager un cycle long", "La même attitude désastreuse que l'année dernière", "nul".
Au lycée : "On attend mieux", "L'expression vous pénalise", "Pourrait mieux faire", "Difficile d'avoir une idée d'ensemble", "Peut très bien faire quand il ne bavarde pas", "Le nombre insuffisant des résultats ne permet pas d'apprécier les acquisitions de cet élève, assez bon, semble-t-il", "J'attends mieux", "Travail satisfaisant, mais pourrait donner plus de lui-même".
Le dernier commentaire est, lui, sans appel : "Refusé."
Peut mieux faire de Jean-Baptiste Alméras, Attila, sortie le 28 février, 48 pages, 5 euros.
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