Le président de la région Languedoc-Roussillon a annoncé jeudi dernier la
création d’un nouveau poste de président-délégué de région, sorte de numéro un bis. Cette décision devrait être entérinée par un texte de loi, qui sera présenté en septembre.
Cette proposition a été immédiatement surnommée "loi Alary", puisque c’est à l’initiative de l’intéressé, Damien Alary, qu’elle devrait voir le jour. Les postes de président et vice-président sont en effet déjà attribués sur les listes PS-PRG pour la nouvelle méga-région à Carole Delga et Sylvia Pinel. Le président sortant du Languedoc-Roussillon obtiendrait ainsi un rôle important en cas de victoire.
Nos explications sur le sujet ►► Des postes de présidents délégués vont être créés dans les nouvelles régions
Damien Alary a su convaincre Manuel Valls. Presque une semaine après cette annonce, la polémique enfle.
Le Canard Enchainé de ce mercredi publie un article "Le Languedoc rose vaut bien une loi", où il critique le but de cette loi, ainsi résumé : "sauver un baron du PS".
Les réactions n’ont pas manqué sur Twitter. Internautes, journalistes et politiques s’interrogent sur l’intérêt de ce nouveau poste.
"La bonne petite cuisine de Solférino"
Les réactions des opposants politiques de Damien Alary n’ont pas tardé non plus. Dans le
JDD de dimanche dernier, le candidat écologiste Gérard Onesta ne peut accepter la démarche.
Il crée un poste et une loi pour lui. C'est hallucinant", s'offusque Gérard Onesta.
Du côté du maire de Montpellier, Philippe Saurel, même son de cloche :
"C'est la bonne petite cuisine au beurre de Solférino. C'est ce type d'attitude qui fait monter le FN." Ses adjoints se sont eux aussi exprimés sur Twitter pour dénoncer le projet.
Une mesure à 114 millions d'euros selon Dominique Reynié
Dans une
tribune publiée sur le Figaro.fr, Dominique Reynié, candidat de la droite et du centre pour les futures régionales, dénonce
"la collusion entre l'Etat et l'intérêt d'un parti politique."
On se distribue les postes sans attendre la décision des électeurs ; lorsqu'il n'y a pas assez de postes pour servir les comparses assis autour de la table, on en crée de nouveaux", assène Dominique Reynié.
Il estime en outre le coût de cette loi à 114 millions d’euros à l’Etat, et donc aux contribuables.