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Pour l'OCDE, les inégalités de revenus dans le monde sont à « un point critique »
<header id="titre_article">Pour l'OCDE, les inégalités de revenus dans le monde sont à « un point critique »
</header> <section class="left" id="gauche_article">Les écarts entre les plus riches et les plus pauvres ont bondi en trente ans, atteignant un niveau record au sein de l'OCDE.
La France se situe dans la moyenne, mais les inégalités ont beaucoup pprogressé depuis 2007.
Le constat est sans appel : les inégalités de revenus entre riches et pauvres n'ont jamais été aussi élevées qu'aujourd'hui dans la plupart des pays de l'OCDE et se situent désormais à leur plus haut niveau depuis trente ans. Dans un rapport rendu public jeudi, l'organisation du château de la Muette souligne que « dans les 34 pays de la zone OCDE, les 10 % les plus riches de la population ont un revenu 9,6 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Cet écart était de 7,1 fois dans les années 1980 et de 9,1 fois dans les années 2000 », indique le document. Intitulé cette fois « Tous concernés : pourquoi moins d'inégalités profitent à tous », ce rapport est le troisième depuis 2008 à traiter de ce sujet, signe que la question est prise très au sérieux.
A partir du coefficient de Gini, qui mesure les inégalités - zéro correspondant à l'uniformité totale et un à l'inégalité absolue -, le rapport montre que la moyenne des pays de l'OCDE ressort à 0,315 (0,285 en 1985, avec une OCDE à 22). La France se situe dans cette moyenne, mais avec cette particularité d'avoir vu les inégalités s'accélérer fortement depuis 2007. A l'inverse de l'Allemagne qui, de 2000 à 2007, a connu une augmentation des écarts de revenus, puis une stabilisation. Le Royaume-Uni ne fait pas figure de bon élève avec un coefficient de Gini toujours nettement au-dessus de la moyenne durant les trente dernières années. L'écart entre la frange des plus riches et celle des plus démunis est de 1 à 10. La tendance à la dégradation est nette aussi aux Etats-Unis où le coefficient Gini se situe désormais à 0,4. Du côté des émergents, certains pays comme la Turquie, le Mexique ou le Chili approchent à présent 0,5. En pleine croissance, ces pays en développement se révèlent plus inégalitaires que leurs voisins émergés. Mais certains, comme la Chine, commencent à voir les écarts se stabiliser, tandis que d'autres, comme le Brésil, les voient même se réduire.
Emplois précaires
« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l'OCDE n'ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré le secrétaire général de l'organisation, Angel Gurría, en présentant le rapport. Il y a danger car l'impact des inégalités n'affecte pas que la cohésion sociale mais nuit aussi à la croissance. « En ne s'attaquant pas au problème des inégalités, les gouvernements affaiblissent le tissu social dans leur pays et compromettent leur croissance économique à long terme », estime le secrétaire général.
Pour réduire les inégalités et stimuler la croissance, l'OCDE recommande aux gouvernements de promouvoir l'égalité entre hommes et femmes en matière d'emploi, d'élargir l'accès à des emplois plus stables et d'encourager les investissements dans l'éducation et la formation. La redistribution par le biais de l'impôt constitue également un moyen efficace de réduire les inégalités, ajoute le rapport.
Entre 1995 et 2013, plus de la moitié des emplois créés dans les pays de l'OCDE étaient à temps partiel, sous contrat à durée déterminée ou relevaient de travailleurs indépendants. Plus de la moitié des emplois temporaires étaient occupés par des moins de trente ans. Quant aux femmes, la probabilité qu'elles occupent un emploi rémunéré est inférieure de 16 % à celle des hommes, et leurs rémunérations restent inférieures de 15 % à celles des hommes.
Michel De Grandi, Les Echos
Tags : france- société- statistiques- OCDE- inégalités - revenus - monde - précarité- emplois
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