• Pourquoi la Bourse dévisse

    Pourquoi la Bourse dévisse

     Par Emilie Lévêque - publié le 29/07/2011 à 18:03

    Fragilité de la reprise économique, résultats d'entreprises décevants, crise de la dette en Europe et aux Etats-Unis: autant d'éléments qui ont fait plonger le CAC 40 cette semaine.

    REUTERS/Jose Manuel Ribeiro

    La Bourse de Paris a terminé en baisse (-1,07%) vendredi, pour la cinquième séance consécutive. Le CAC 40 a ainsi cédé 140 points (-4,42%) sur la semaine, finissant à 3.672,77 points, soit proche de son plus bas niveau de clôture depuis le début de l'année. Certains géants du Cac subissant de véritables corrections.Voici ce qui inquiète les marchés.

    Des perspectives macroéconomiques peu réjouissantes

    Après un début d'année en fanfare, la croissance française a nettement ralenti au deuxième trimestre. Le restockage des entreprises est fini, le climat des affaires se dégrade, l'activité et les carnets de commandes ne progressent plus et la consommation plonge... Résultat, la Banque de France et l'Insee table sur une hausse du PIB d'à peine 0,2% au deuxième trimestre, après +0,9% au trimestre précédent. Autre mauvaise nouvelle: le chômage est reparti fortement à la hausse, effaçant les gains du début d'année. Ce n'est guère mieux outre-Atlantique: la croissance économique des Etats-Unis a atteint 1,3% en rythme annuel au deuxième trimestre. Ce taux de croissance, inférieur aux attentes des analystes (1,8%), est particulièrement faible compte tenu de la nette révision de celui du premier trimestre, désormais estimé à 0,4% contre 1,9% en juin. La reprise n'est donc plus aussi solide qu'elle ne paraissait en 2010.

    Qui commencent à affecter la sphère microéconomique

    Alcatel-Lucent (-15%)Vallourec (-16%), Capgemini (-8,9%), Air France-KLM (-8%), PSA, Veolia (-9,5%) Total, Nexans... Plusieurs fleurons du CAC 40 qui ont ouvert le bal des publications de résultats semestriels cette semaine ont été durement sanctionnés par la Bourse. Hormis Air France-KLM, aucun n'a pourtant publié de pertes. Mais leurs résultats ont déçu. "Sur le tiers d'entreprises du CAC 40 qui ont déjà publié leurs résultats semestriels, 44% seulement ont dépassé le consensus des analystes", explique Christian Parisot, analyste chez Aurel. Surtout, tous sans exception ont livré un message peu encourageant pour le second semestre. Leurs perspectives annuelles de résultat opérationnel et de marge s'inscrivent désormais dans le bas de la fourchette prévisionnelle, voire en baisse. Des avertissements qui ne sont jamais apprécié des investisseurs. "Les contraintes macroéconomiques telles que la flambée des matières premières, les difficultés de production au Japon et le ralentissement de la croissance en Europe et aux Etats-Unis pèsent désormais sérieusement sur les résultats des entreprises", commente Christian Parisot.

    Des craintes persistantes sur la crise de la dette

    L'accord de la zone euro sur un nouveau plan d'aide à la Grèce n'aura rassuré les marchés que le temps d'un week-end. Les trois grandes agences de notation financière, Fitch, Moody's et Standard ans Poor's ont d'ailleurs dégradé de nouveau la note de la Grèce, considérant le pays à deux doigts du défaut de paiement. Les pertes, encore non chiffrées, que vont subir les créanciers privés de la péninsule hellénique inquiètent fortement les investisseurs. La crise de la dette en zone euro est donc loin d'être résolue. Car les risques de contagion ne sont pas écartés. Pour preuve, Moody's a encore menacé aujourd'hui de dégrader la note de l'Espagne et de ses banques. Les investisseurs sont en outre de plus en plus nerveux face aux incertitudes sur le relèvement du plafond de la dette américaine. A quelques jours de la date butoir du 2 août, au-delà de laquelle la première puissance économique mondiale pourrait faire défaut, républicains et démocrates ne sont toujours pas parvenus à un accord. "Ces incertitudes accentuent les réactions des marchés, à la baisse notamment", conclut Christian Parisot.


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