• Poutine, un colosse aux pieds d’argile ?

    Dernière modification : 24/02/2012 

     

    Poutine, un colosse aux pieds d’argile ?

     

    Depuis l’annonce de sa candidature à la présidentielle, Vladimir Poutine fait face à une vague d’opposition sans précédent. Une contestation qui gagne l’ensemble de la nouvelle classe moyenne russe. Mais l’homme fort du Kremlin peut toujours compter sur le soutien des classes populaires. Enquête sur une société civile qui se réveille.

    Par Eve IRVINE / James ANDRE

    Premier constat, à Moscou la politique est à la mode ! Qu’ils soient pro ou anti-poutine les jeunes de la classe moyenne sont tout d’un coup intéressés par la politique.

    Après des années de sommeil, la société russe veut avoir son mot à dire. Il suffit de tendre un micro dans les rues pour se rendre compte que chacun a un avis tranché sur la question des élections présidentielles. La plupart des personnes que nous avons interrogées lors du tournage de ce reportage connaissaient les candidats et se sont exprimés ouvertement sur leurs intentions de vote.

     

     

    Avec l’explosion des médias sociaux et de l’internet mobile, dont les jeunes russes sont très friands, les mouvements d’opposition se sont multipliés, dénonçant la corruption rampante ou la fraude électorale lors des dernières législatives en décembre 2011.

    Les manifestations ont pris de l’ampleur lorsque Vladimir Poutine a annoncé qu’il était candidat à la présidentielle et que lui et Dimitri Medvedev s’étaient mis d’accord de longue date pour échanger leurs postes. Un jeu de chaises musicales que de nombreux Russes ont vu comme une provocation.

    Soutien massif des classes populaires

    Pour l’heure l’opposition russe est morcelée, il n’y a pas de vrai leader, et aucun candidat ne bénéficie encore de la légitimité nécessaire pour inquiéter Poutine. L’homme fort de la Russie va donc certainement retrouver son siège de président pour un troisième mandat.

    D’autant que si la classe moyenne, qui représente aujourd’hui un tiers de la population aimerait bien voir la fin de la "verticalité du pouvoir" de Vladimir Poutine, il bénéficie toujours d’un soutien massif dans les classes populaires. Les ouvriers ont vu leur niveau de vie s’améliorer depuis son arrivée au pouvoir fin 1999. Ils sont sensibles à la stabilité prônée par le candidat Poutine. Malgré la crise, l’économie russe continue de croître au rythme moyen de 7% par an. Une croissance largement dopée par le pétrole.

    Faute d’alternative crédible, il est difficile d’imaginer que Vladimir Poutine ne remporte pas les élections. Reste à savoir si ce sera au premier ou au second tour. Mais dans tous les cas, il devra composer avec le réveil de la conscience politique de la société russe.


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