• Pouvoir d'achat en France: une décennie perdue avec la crise

     
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    Pouvoir d'achat en France: une décennie perdue avec la crise

    Jean-Louis Dell'Oro <time style="margin: 0px; padding: 0.6em 1em; border: 0px; list-style: none; vertical-align: top; display: inline-block; width: 19em; font-size: 0.75em; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; box-sizing: border-box;">Publié le 27-06-2014 à 09h02Mis à jour à 11h03</time>lien

    INFOGRAPHIE L'augmentation des impôts et le chômage de masse ont amputé le pouvoir d'achat des ménages français. Et l'avenir ne s'annonce pas joyeux.

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    Le pouvoir d'achat des ménages français est en repli depuis la crise. (c) SipaLe pouvoir d'achat des ménages français est en repli depuis la crise. (c) Sipa
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    Qu'il semble loin le temps où les hommes politiques promettaient contre vents et marées d'augmenter le pouvoir d'achat des Français. C'est tout juste s'ils s'aventurent aujourd'hui à évoquer sa défense. L'Insee a dévoilé ce vendredi 27 juin les derniers chiffres de l'évolution du pouvoir d'achat des Français. Ce dernier rebondit, avec un revenu disponible brut en hausse de 1,3% au premier trimestre. Sachant que les prix à la consommation progressent de 0,3%, en réalité le pouvoir d'achat du revenu des ménages augmente de 0,9% (après -0,3% fin 2013). Au niveau individuel, il progresse de 0,7% (après -0,5% fin 2013). Une bonne nouvelle. Mais qu'en est-il au cours de ces 10 ou 15 dernières années? Selon les données recueillies par Challenges avec l'aide des experts de l'Insee, le tableau n'est guère réjouissant.

    Afin de s'en convaincre, nous nous sommes intéressés à l'évolution du revenu disponible brut des ménages. Il s'agit des revenus d'activité (salaires ou autres), auxquels on ajoute les revenus du patrimoine (par exemple les dividendes des actions, ou les loyers perçus) ainsi que les transferts sociaux (pensions de retraite, allocations familiales, etc.) ou entre ménages. On y retranche ensuite les impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d'habitation, CSG et CRDS). Le revenu disponible brut donne donc une assez bonne idée des revenus réels par foyer. Ensuite, nous avons retravaillé les données pour suivre l'évolution du pouvoir d'achat de ce revenu brut disponible (ce qui n'est pas exactement la même chose que le revenu brut déflaté*).

    Un avant et un après-crise

    Résultat: le pouvoir d'achat des ménages réel (en euros constants) fait du surplace depuis plus de dix ans. Il plafonnait en 2013 à près de 46.000 euros par foyer, soit le même niveau qu'en 2002. Les pourfendeurs de l'euro auraient cependant tort de lier cette stagnation directement à l'entrée en vigueur de la monnaie unique. Car on peut distinguer deux périodes très différentes. Entre 2002 et 2010, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut par ménage a progressé de 3,6% en termes réel. Mais depuis la fin des plans de relance, il dégringole année après année et a perdu 3,3% entre 2010 et 2013.

    La crise est passée par là. La progression du chômage a affaibli les revenus des ménages. Sur la période, le taux de demandeurs d'emploi, parti de 8,2%, a atteint 9,4% selon l'Insee. En parallèle, les fortes hausses d'impôts ont pesé sur le portefeuille des Français. Enfin, la hausse des salaires, bien que réelle, a été relativement modérée une fois l'inflation retranchée: entre -0,5% et +1% par an, d'après l'Insee.

    Un pouvoir d'achat qui a doublé depuis 1945

    Attention cependant, car les données par ménage, si elles sont facilement compréhensibles, ne rendent pas compte de toute la complexité du sujet. Avec le vieillissement de la population et les séparations au sein des couples, le nombre de personnes par ménage a eu tendance à diminuer. Ce qui pèse mécaniquement sur les revenus moyens par foyer.

    Il existe donc une autre mesure de l'évolution du pouvoir d'achat par unité de consommation. Elle permet de prendre en compte au sein du ménage l'évolution de la démographie et la répartition de la population par tranche d'âge. Ainsi, le premier adulte du ménage compte pour une unité de consommation (ou UC), les autres personnes de 14 ans et plus pour 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 UC.

    Globalement, la tendance est également à la baisse depuis la crise avec cet indicateur. Mais celle-ci est moins marquée.

    Ce n'est pas la première fois depuis 1945 que les Français subissent une stagnation sur longue période de leur pouvoir d'achat. Les précédents épisodes ont eu lieu sur les périodes 1978-1988 (choc pétrolier et explosion du chômage) et 1992-1997 (récession puis faible croissance, choc immobilier). Reste que leur pouvoir d'achat réel a plus que doublé depuis la fin de la guerre.

    Des perspectives moroses pour l'avenir proche

    Les Français doivent-ils s'en faire pour les années à venir ? A priori, sur le moyen terme, ce n'est pas l'optimisme qui domine. Au plan national, le pouvoir d'achat ne peut augmenter que par deux moyens: soit le nombre de personnes travaillant augmente, soit le revenu des Français actifs décolle. "Des deux côtés, nous sommes bloqués aujourd'hui", confie André Babeau, économiste et auteur du livre "On entend dire que... le pouvoir d'achat baisse. Qu'en pensent les économistes ?" (Les Echos éditions - Eyrolles, 2012). "Nous ne parvenons pas à diminuer le chômage et les gains de productivité sont faibles ces dernières années", explique-t-il. "Je ne m'attends pas à un redécollage du pouvoir d'achat en termes réels avant au moins 5 ans", prévoit-il.

    D'autant que, si le pouvoir d'achat a résisté au cours des dernières années, c'est surtout grâce aux transferts sociaux, qui ont pris une importance considérable dans les revenus des ménages. La part des prestations sociales dans le revenu disponible brut a dépassé les 34,5% en 2013. Ce qui revient à dire qu'en moyenne, un tiers des revenus des Français provient des aides publiques. Or, avec les contraintes budgétaires actuelles, le gouvernement pourra de moins en moins gonfler le revenu des ménages par ce levier.  

    "Ce qui va être important au cours des prochaines années, c'est de sauvegarder le pouvoir d'achat des catégories sociales les plus fragiles", insiste André Babeau. Effectivement, le pouvoir d'achat n'évolue pas de la même manière pour tout le monde. L'Insee ne dispose malheureusement pas de statistiques détaillées par décile (tranche de 10% de la population) sur le revenu disponible brut. Mais un autre indicateur, calculé différemment, va bien dans ce sens. Ainsi, si on observe l'évolution duniveau de vie moyen par décile entre 2003 et 2011, on se rend compte que ce sont surtout les 10% les plus riches qui ont vu leurs revenus augmenter dans la période récente. Le niveau de vie moyen des autres déciles stagne voire diminue pour les plus défavorisés.

    La thématique du pouvoir d'achat reviendra ainsi sans aucun doute à la Une de l'actualité lors de la prochaine élection présidentielle de 2017. Les instituts de sondage se rappelleront d'ailleurs qu'en 2012, le pouvoir d'achat était le thème de campagne qui pesait le plus dans la balance pour 42% des personnes interrogées par BVA.

     

     

    *Comme l'explique un expert de l'Insee, "le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) est calculé en déflatant le RDB par un indice de prix propre à la comptabilité nationale qui a un champ plus large que celui de l'indice des prix à la consommation (IPC). En particulier, l'indice de prix propre à la comptabilité nationale donne un poids beaucoup plus grand aux services de logement, en intégrant les loyers imputés aux propriétaires occupants (alors que l'IPC ne tient compte que de la seule location). Le pouvoir d'achat du RDB diffère donc du chiffre obtenu en déflatant le RDB par l'IPC".

    </article>
    Sur le web : Migaud: "vous êtes obligés de tenir compte du pouvoir d'achat des fonctionnaires" 18/06
     

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