• PROVOCATION : FOG, Les tartuffes anti-corrida

     

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    Le Point.fr - Publié le 19/09/2012 à 11:06 - Modifié le 19/09/2012 à 18:19

    Franz-Olivier Giesbert s'en prend à la société de l'hypocrisie dans laquelle nous vivons aujourd'hui.

    Photo d'illustration

    Photo d'illustration © Carlos Barba / Maxppp


     

    L'appel lancé par Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon contre la corrida est un bel exemple de la société de l'hypocrisie dans laquelle nous vivons aujourd'hui. En demandant au Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer ce vendredi, d'interdire la tauromachie, ils incarnent tout à fait l'état d'esprit d'une époque qui accepte la souffrance animale dès lors qu'elle n'est pas visible.

    N'étant pas aficionado, mais ayant assisté à plusieurs corridas, je ne ferai pas l'éloge de la tauromachie et n'en suis que plus à l'aise pour dire qu'il se passe aujourd'hui dans certains de nos abattoirs des choses bien plus scandaleuses et répugnantes que dans les arènes du Sud. Seulement voilà, elles se passent derrière des murs qui étouffent les cris des bêtes. Elles ne gênent donc pas les tartuffes du XXe siècle qui ne supportent pas la vue du sang dans une corrida ou d'une partie de chasse.

    Cachez ce sang qu'on ne saurait voir

    Je ne parle pas de tous les abattoirs de l'Hexagone. Il en est quelques-uns, comme à Sisteron, le premier de France pour les ovins, qui font tout pour limiter la souffrance des bêtes. Mais la France n'a jamais été championne en matière de bien-être animal et les dérives de l'abattage rituel n'ont, de surcroît, rien arrangé.

    Qui sait qu'un taureau mettra plus de temps à mourir s'il est saigné en abattoir sans être étourdi auparavant que s'il est soumis aux rites de la tauromachie ? Quelle sera la plus belle mort ? Mais comme dirait Molière, dans cette affaire, il s'agit surtout de cacher ce sang qu'on ne saurait voir. Tuez, bonnes gens, massacrez et torturez, pourvu qu'on n'entende rien et que ce soit à l'abri des regards ! Aux "Sages" du Conseil constitutionnel de nous montrer, vendredi, s'ils sont ou non des enfants de Tartuffe. En espérant qu'ils ouvriront enfin, un jour, le dossier de la souffrance animale dans tous les domaines.


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