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Pyrénées-Orientales Mobilisation annoncée contre la "privatisation" du Train jaune
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Pyrénées-Orientales Mobilisation annoncée contre la "privatisation" du Train jaune
Le 21 février à 6h00 par Estelle Devic | Mis à jour il y a 17 heures lien
</header> <figure class="articleImage"> <figcaption class="caption">e. Parmi eux, des touristes, certes, mais pas seulement... PHOTO/Photo Harry Jordan</figcaption> </figure>Rien n'est encore décidé. Une réflexion est menée actuellement avec la Région et plusieurs hypothèses sont envisagées pour garantir la survie du Train jaune, un fleuron du patrimoine", assure-t-on à la direction régionale de la SNCF. Une déclaration que conteste avec vigueur la CGT qui organise une manifestation samedi matin pour s'opposer à la "privatisation" du Train jaune.
RN116 : mobilisation annoncée samedi matin sur la route des stations de ski
"Nous pouvons affirmer aujour- d'hui de source sûre que le président du conseil régional avec la complicité de la direction de la SNCF envisage, en catimini et sans débat démocratique, de sortir le Train jaune de la SNCF pour le transférer dans une société d'économie mixte dont la seule mission serait l'activité touristique", affirme Julien Berthelemy, secrétaire-général de la CGT qui appelle à la mobilisation. "Ainsi, avec les cheminots du Train jaune, la CGT a décidé d'agir en étant présents sur la RN116 ce samedi afin d'informer et de sensibiliser la population et les élus". Le rendez-vous étant donné à 9 h au rond-point de Villefranche-de- Conflent en ce premier jour de vacances scolaires, on peut s'attendre à de fortes perturbations sur la route des stations de ski. D'autant plus que les manifestants se rendront ensuite au pont Séjourné où une banderole sera mise en place. Centenaire, le Train jaune doit déjà sa survie à une lutte locale qui, au milieu des années 80, avait permis d'éviter sa fermeture.
3,15 M € de subventions encore votés en novembre
Plus récemment, en 2011, la Région a octroyé une subvention d'urgence à la SNCF de plus d'un million d'euros pour des travaux sur le matériel roulant, "évitant ainsi l'arrêt de la circulation pour des raisons de sécurité", rappelait l'institution régionale en novembre dernier au moment de voter une nouvelle subvention de 3,15 millions d'euros "pour une première phase de travaux de renouvellement de la voie estimée à 9,45 M €». Globalement, l'institution régionale a déjà investi 31 M € depuis 2007 pour la sauvegarde du Train jaune. La ligne qui accueille près de 160 000 passagers par an, principalement des touristes en été est dans un état "alarmant", toujours selon le conseil régional. La voie et le matériel roulant nécessitent en permanence une remise en état. RFF a estimé à 30 M € le montant des travaux à prévoir encore. Première phase urgente : le remplacement de 18 km de rails et de 4 500 traverses entre Joncet et Font-Romeu. Une situation de "sursis permanent" souligne la région. "Les collectivités ne peuvent venir en sauveurs de dernière minute par des subventions sans vision stratégique". Le conseil régional l'a pourtant encore fait en novembre dernier. "Cet effort n'aura de sens que si les acteurs responsables, c'est-à-dire la SNCF, dépassent tout autant leur archaïsme de principe que leur gestion bureaucratique du dossier, pour donner un vrai avenir à la ligne". Un avis qui sonne comme une mise en garde même si la région confirme également que le travail de concertation continue avec la SNCF. 160 000 passagers par an pour le vénérable Train jaun
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Quatre questions à Christian Bourquin
La CGT craint pour l'avenir du Train jaune et évoque la création d'un outil, une SEM, qui conduirait à sa "privatisation". Qu'en pensez-vous ?
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Aujourd'hui, le Train jaune est surtout menacé de disparition. Il est totalement obsolète, qu'il s'agisse de la voie ou du matériel roulant. Il faudrait investir en tout 200 M € pour le remettre aux normes et, encore, il n'est pas garanti que ce soit techniquement possible. Nous mettons des rustines partout en permanence mais cette situation ne peut pas durer.
Comment faire pour sauver le Train jaune ?
Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est un vrai projet. On doit définir un nouveau modèle économique. Bien qu'élément structurant du territoire, le Train jaune ne peut effectivement fonctionner seul. Il y a une réflexion à mener avec tous les partenaires et les acteurs économiques sur le développement de tout ce qui gravite autour de la ligne. La Région est, bien sûr, prête à y prendre part notamment pour sauver l'emploi. Si on est capable de définir de véritables ambitions, on pourra ainsi maintenir les centres de maintenance de Villefranche et de Béziers.
La région continuera-t-elle à colmater les brèches en attendant ?
On vient de voter une subvention urgente qui a permis à l'État et au conseil général des P.-O. de suivre pour un montant total de près de 10 M € mais il est clair que nous ne pourrons pas mettre sans arrêt de l'argent si un véritable projet n'est pas défini. La ligne dépend de la SNCF et n'est pas dans les compétences obligatoires de la Région. Je demande à tout le monde de s'y mettre et, bien sûr, confirme que le conseil régional accompagnera alors. Je suis personnellement très attaché au Train jaune, l'arête centrale du PNR (Parc naturel régional) que je préside.
Mais si la SNCF décidait de lâcher le Train jaune ? J'en serais désolé mais la Région ne peut malheureusement pas être partout. 200 M €, c'est disproportionné et la réalité parle.
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