Le site Mediapart révèle que Marine Le Pen a salarié pendant deux ans Louis Aliot, son compagnon et numéro deux du parti, comme assistant au Parlement européen. Il était rémunéré à hauteur de 5006,95 euros brut mensuels pour un temps partiel de 17,5 heures par semaine.
Le Parlement européen a demandé dans un courrier daté du 25 juillet 2012 des explications sur ce contrat, révèle Mediapart. En effet, selon l’article 43 du règlement du Parlement, l’enveloppe financière dont dispose chaque parlementaire ne peut pas "financer les contrats permettant l’emploi ou l’utilisation des services des conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux".
"Pas concerné par le texte"
Pour leur défense, les deux intéressés ont joué sur le caractère juridiquement informel de leur relation. Louis Aliot et Marine Le Pen ne sont effectivement ni mariés, ni pacsés, "ni liés par un quelconque statut reconnu par l’Etat français". En revanche, ils forment bel et bien un couple, et sont financièrement liés au sein d’une société civile immobilière (SCI) qui leur a permis d’acheter une maison à Millas (Pyrénées-Orientales). Contacté par Mediapart, Louis Aliot indique que la SCI "est connue par le Parlement européen".
Mediapart revient aussi sur le salaire versé au bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot. Jusqu’au 30 juin 2012, ce-dernier était également assistant parlementaire de Marine Le Pen. Mais il était aussi son directeur de campagne lors de la campagne présidentielle. Or, l’article 62 du règlement du Parlement pose que les fonds pour rémunérer les assistants "sont exclusivement réservés au financement d’activités liées à l’exercice du mandat des députés et ne peuvent couvrir des frais personnels". Ce qui ne semble pas avoir été pratiqué pendant deux ans.
Interrogé par les services financiers du Parlement européen dans un courrier de juillet 2012, Marine Le Pen a expliqué que "la durée horaire modeste de leurs contrats d’assistance parlementaire [permettait] de concilier deux activités professionnelles".
Selon Mediapart, ces services financiers ont également voulu se pencher sur le détail des agendas de Florian Philippot et de Louis Aliot pendant la campagne présidentielle. Mais pour l’instant, ils ont choisi de classer l’affaire.
A la suite de cet article, Louis Aliot a annoncé sur Twitter son intention de porter plainte contre le journal en ligne pour diffamation.
M.-L. - Le Nouvel Observateur