• Quel avenir pour Kadhafi ?

    Quel avenir pour Kadhafi ?

    Le Point.fr - Publié le 27/06/2011 à 19:34 - Modifié le 27/06/2011 à 19:35

    Le dictateur libyen est désormais dans le collimateur de la justice internationale, qui a délivré un mandat d'arrêt contre lui!

    Quel avenir pour Kadhafi ?

    Selon l'Otan, Kadhafi est de plus en plus isolé. © AFP



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    Les juges de la CPI en sont convaincus : il existe des "motifs raisonnables de croire que Kadhafi et son cercle rapproché" ont à répondre de crimes contre l'humanité pour leur rôle dans les attaques contre des civils à Benghazi, Misrata, Tripoli et bien d'autres lieux encore. Après avoir étudié le dossier monté en moins de quatre mois par le procureur Luis Moreno Ocampo, les magistrats ont ainsi accepté de délivrer un mandat d'arrêt contre le colonel Kadhafi, son fils, Seif el-Islam, et son beau-frère, Abdallah al-Senoussi, respectivement le chef de l'État, son Premier ministre de facto et son chef des renseignements, soit les trois personnages les plus importants de l'État libyen. "Les suspects bénéficieront d'une justice plus équitable que celle qu'ils ont rendue chez eux, à la tête des autorités libyennes", se réjouit William Pace, qui dirige la Coalition pour la justice internationale.

    En théorie, Kadhafi et ses comparses peuvent désormais être arrêtés chez eux ou dans n'importe lequel des 116 pays qui reconnaissent la Cour pénale. "En pratique, cela ne devrait pas arriver de sitôt, sauf s'il était capturé par l'opposition, qui aurait les bases légales pour le mettre directement dans un avion pour La Haye, où siège la CPI. Mais en l'état, c'est peu probable", analyse Christian Chartier, directeur du Centre d'observation de la justice internationale et transitionnelle (COJIT) de l'université de Limoges. N'empêche. Peu après l'annonce de la décision des juges de la CPI, Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, s'est engagé : "Nous ferons tout ce que nous pourrons pour amener Kadhafi devant la justice. Toute personne qui tenterait de le cacher sera traquée et présentée à la justice (...). Les Libyens sont capables d'appliquer cette décision." Autre possibilité, que son propre camp le lâche. Un appel en ce sens a déjà été lancé par Londres.

    Négociations

    Pour Alain Juppé, la délivrance du mandat d'arrêt est le signe que "la question n'est pas de savoir s'il doit quitter le pouvoir, mais comment et quand. On est en train de chercher une solution politique avec nos partenaires de la coalition, de l'Union africaine et avec les pays arabes", explique le ministre français des Affaires étrangères. Est-ce à dire que ce mandat d'arrêt rend impossible un marchandage - le départ de Kadhafi contre l'amnistie ? Juridiquement, oui. "L'amnistie pour des exactions graves commises à l'encontre de civils est impossible au niveau international", rappelle Richard Dicker, directeur du programme Justice internationale à Human Rights Watch. Politiquement, il est cependant possible de négocier le départ discret du dictateur vers un pays qui ne reconnaît pas la juridiction de la Cour : Russie, Chine, quelques États africains...

    S'il veut garder espoir, le dictateur libyen ira chercher le réconfort chez son homologue soudanais Omar el-Béchir, que la justice veut juger pour génocide depuis deux ans. Mais a contrario, s'il pense au président serbe Milosevic, mort dans sa cellule à La Haye à la fin de son procès, ou au général serbe Mladic, arrêté le mois dernier après seize ans de cavale, il saura que la justice finit souvent par réclamer son dû.


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