• Recrudescence de violences en Syrie malgré les pressions de la Ligue arabe

    Recrudescence de violences en Syrie malgré les pressions de la Ligue arabe

    LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 20.11.11 | 10h38   •  Mis à jour le 20.11.11 | 12h45

     

    Manifestation en faveur de Bachar Al-Assad, dans le centre de Damas, le 26 octobre. Depuis le début de l'insurrection en mars, le pouvoir syrien organise des contre-manifestations de soutien.

    Manifestation en faveur de Bachar Al-Assad, dans le centre de Damas, le 26 octobre. Depuis le début de l'insurrection en mars, le pouvoir syrien organise des contre-manifestations de soutien.REUTERS/KHALED AL-HARIRI

    Les violences n'ont pas connu de répit samedi en Syrie, faisant au moins 17 morts dont 11 civils, avant l'expiration d'un ultimatum de la Ligue arabe sommant le régime de cesser la répression de la révolte populaire. Dans un entretien publié dimanche par l'hebdomadaire britannique The Sunday Times, le président syrien Bachar Al-Assad a estimé que l'injonction avait été lancée pour "fournir aux pays occidendaux un prétexte pour mener une intervention militaire contre la Syrie".

    Se disant "tout à fait" prêt à combattre et à mourir s'il devait affronter des forces étrangères – "cela va sans dire et c'est indéniable" – le président syrien a déclaré qu'il ressentait du chagrin à chaque goutte de sang versée dans son pays, mais que son régime devait faire respecter la loi face à des bandes armées. "Le conflit continuera et la pression pour assujettir la Syrie continuera", a estimé le président syrien, ajoutant que "la Syrie ne s'inclinera pas".

    ONZE CIVILS TUÉS

    Damas n'a pas officiellement répondu à l'ultimatum de la Ligue arabe qui lui avait donné mercredi trois jours pour cesser la répression des civils sous peine de sanctions économiques, après avoir suspendu la Syrie des travaux de l'organisation. Le délai accordé au régime expirait samedi à minuit (23 heures à Paris).

     

    Des manifestants anti-régime défilent à Kafranbel derrière une banderole disant "Un grand merci à la Ligue arabe", le 18 novembre.

    Des manifestants anti-régime défilent à Kafranbel derrière une banderole disant "Un grand merci à la Ligue arabe", le 18 novembre.REUTERS/HANDOUT

    Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le régime a poursuivi sa violente répression, faisant onze morts parmi les civils à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni. Sept d'entre eux sont morts à Kafr Takhareem dans la province d'Idleb (nord-ouest) dans des attaques de l'armée, tandis que deux ont été tués par des tirs lors d'affrontements entre des militaires et des soldats dissidents à Qousseir (centre). Un civil a par ailleurs été tué par un tireur embusqué à Homs (centre), et un autre est mort lors de perquisitions dans la région de Hama (centre).

    L'armée syrienne a "pénétré à Chezar, dans la région de Hama, après l'avoir bombardée à l'artillerie lourde" et a "procédé à une campagne de perquisitions", ont indiqué de leur côté les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe chapeautant les contestataires. Parallèlement, quatre agents des services de renseignement ont été tués par des soldats dissidents, dans le centre du pays, selon l'OSDH. Deux militaires ayant fait défection ont péri dans des affrontements avec des soldats dans la région de Homs, selon la même source.

    CRAINTES D'UNE GUERRE CIVILE

    Les pays arabes reprochent au gouvernement syrien de ne pas respecter, contrairement à sa promesse, le plan de sortie de crise arabe qui prévoit la fin des violences, le retrait des troupes des villes, la libération de milliers de détenus et l'envoi d'observateurs arabes sur le terrain. Face à la recrudescence des violences, les Etats-Unis, la France, la Turquie mais aussi l'Iran ont dit craindre une "guerre civile" alors que les attaques de militaires dissidents se multiplient parallèlement aux manifestations pacifiques.

     

    Des déserteurs de l'armée syrienne affirmant dans un message qu'ils vont défendre la population contre les forces fidèles à Bachar Al-Assad.

    Des déserteurs de l'armée syrienne affirmant dans un message qu'ils vont défendre la population contre les forces fidèles à Bachar Al-Assad.REUTERS/REUTERS TV

    Au moins deux roquettes ont été tirées dimanche à Damas sur l'un des sièges du parti Baas au pouvoir depuis 1963. Il s'agit de la première attaque des opposants au président  dans la capitale depuis le début du soulèvement populaire mi-mars. Elle "s'est produite juste avant l'aube et le bâtiment était pratiquement vide. Il semble que l'intention était d'adresser un message au régime", a dit un des témoins qui a requis l'anonymat.

    Les Etats-Unis, l'Union européenne et la Turquie préconisent une accentuation des sanctions. Paris, Berlin et Londres veulent présenter au Comité des droits de l'homme de l'Assemblée générale de l'ONU une résolution condamnant la répression et un vote devrait intervenir mardi. Malgré les pressions croissantes de l'Occident et des Arabes, Bachar Al-Assad peut encore se targuer des soutiens de ses alliés chinois et russe, qui refusent toute ingérence étrangère en dépit des violences qui ont fait plus de 3 500 morts en huit mois selon l'ONU.

     

    La contestation en Syrie

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