• «Redonner corps au progrès éducatif»

     

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    «Redonner corps au progrès éducatif»

    2 février 2013 à 16:22
    Bruno Julliard le 2 février 2013 à Grenoble.
    Bruno Julliard le 2 février 2013 à Grenoble. (Photo Aude Fredouelle)

    En direct du forum de Grenoble L’adjoint à la culture de la mairie de Paris et ancien conseiller du ministre de l’Education Nationale, Bruno Julliard, appelle à une réhabilitation de l’idée de «réforme» et à une transformation en profondeur du système éducatif.

    Par Aude Fredouelle, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Grenoble

    «Nous sommes à la veille d’un changement profond du système éducatif, et les objets de transformation sont nombreux». Intervenant dans le débat «Quelle école idéale en Europe ?», Bruno Julliard se montre optimiste. Pourtant, à l’heure où les syndicats d’enseignants s’opposent à la réforme de 4,5 jours, le «changement profond» ne semble pas d’actualité.

    Fort de son expérience à la tête de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), entre 2005 et 2007, puis comme conseiller auprès du ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, entre juin 2012 et janvier 2013, le secrétaire à l’éducation du Parti socialiste et adjoint à la Culture du maire de Paris livre sa vision de l’école idéale. Entretien.

    Quelle est votre école idéale ?

    C’est une école qui est en capacité des former des individus éclairés, émancipés, mais aussi des citoyens et les travailleurs de demain. C’est une école qui est juste, parce qu’elle donne plus à ceux qui ont besoin de plus. C’est une école qui lutte contre la reproduction des inégalités. C’est une école, enfin, qui s’ouvre sur le monde, la culture, l’Europe, les sciences.

    L’école française est-elle allergique au changement ?

    Les difficultés pour mettre en place des réformes viennent du fait qu’on ne peut pas se contenter de quelques aménagements à la marge. On a besoin de changer en profondeur un système qui est aujourd’hui structurellement en crise, donc le consensus est difficile à atteindre.

    Nous devons mettre au cœur des débats des croyances qui sont aujourd’hui dépassées, comme le redoublement, l’orientation par l’échec, l’égalitarisme dans l’attribution des moyens sur le territoire, ou le rôle des collectivités territoriales. Surtout, nous devons réhabiliter le terme de «réforme». Depuis 10 ans, elles ont toutes été synonymes de régression.

    Il faut aujourd’hui redonner corps au progrès éducatif, à la transformation positive de l’école. Il n’y aura jamais de consensus général mais il faut espérer le plus large rassemblement possible et faire des choix courageux.

    Quelles devraient-être les priorités de la réforme du système éducatif ?

    La priorité absolue devrait être donnée à l’école primaire. D’abord en lui attribuant davantage de moyens, et ensuite en mettant l’accent sur les contenus pédagogiques. Ensuite, il faut réformer la formation des enseignants et changer leur mission, notamment en les faisant travailler plus souvent en équipe, en renforçant le lien avec les familles et le suivi individuel des élèves. Enfin, nous devons répartir plus justement les moyens entre les établissements scolaires.

    Que pensez-vous de la réforme des rythmes scolaires et de la semaine de 4,5 jours ?

    C’est un choix courageux. Le retour à la semaine de 4,5 jours est nécessaire pour l’intérêt des enfants, qui ont aujourd’hui des journées trop chargées. La réforme est difficile à faire passer parce qu’il faut convaincre les enseignants de travailler une journée de plus par semaine même si le nombre d’heures reste le même.

    Elle oblige aussi à mieux organiser le lien entre le temps d’enseignement scolaire, pris en charge par les instituteurs, et le temps éducatif, sous la responsabilité des collectivités territoriales. Il faut trouver, et je pense que le gouvernement est en passe de l’obtenir, le bon équilibre entre l’intérêt des enfants, des enseignants, et les projets des collectivités territoriales.


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