• Réforme des congés payés: « La proposition de loi est sans intérêt, voire dommageable »

    INTERVIEW Le président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines, Jean-Paul Charlez, se montre sévère à l'égard de la proposition de loi socialiste portée par Bruno Le Roux...

    Réforme des congés payés: « La proposition de loi est sans intérêt, voire dommageable »

    <figure class="oembed oembed-photo" data-src-format="photo" role="group"> Illustration calendrier (lundi de Pentecôte). <figcaption>Illustration calendrier (lundi de Pentecôte). - POUZET/SIPA </figcaption> </figure>

    Propos recueillis par Nicolas Beunaiche

    Après la fiche de paie, les congés payés. Ce lundi, les réformateurs se sont vraisemblablement passé le mot pour s’attaquer aux fondamentaux du monde du travail français. Le site Actuel RH indique ainsi qu’une proposition de loi socialiste, portée par Bruno le Roux, a été déposée pour simplifier les règles des congés payés, notamment en faisant passer la période de référence sur l’année civile et non plus entre début juin et fin mai. Un progrès ? Pas vraiment, pour Jean-Paul Charlez, président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH).

    Soutenez-vous la proposition de loi sur les congés payés ?

    Je la trouve sans grand intérêt. Les congés payés sont acquis sur douze mois, donc que la période de référence s’achève au 1er mars, au 1er juillet ou au 1er septembre, ça ne change rien. Aujourd’hui, les gens partent en général trois semaines l’été, puis deux fois une semaine dans l’année, grosso modo. Lorsqu’ils récupèrent la totalité de leurs congés payés en juin, ils peuvent donc facilement planifier leur année. Qu’ils récupèrent leurs droits en janvier, ça change quoi ?

    Ses auteurs arguent de l’inadaptation de la période de référence à « la vie du travail contemporaine »…

    Je ne comprends pas cet argument. Peut-être y a-t-il quelque chose derrière cette annonce, mais ni moi ni les collègues que j'ai interrogés ne comprenons la logique de cette proposition de loi. Il y a soi-disant un décalage entre la période de référence, qui va de début juin à fin mai, et la période de prise de congés payés, qui «  comprend obligatoirement la période principale du 1er mai au 1er octobre ». Dans ce cas, on pourrait tout aussi bien décaler la fin de la période de prise de congés à juin ! De toute façon, les vacances d’été durent de juin à septembre. 15 % des gens posent leurs congés en juin et en septembre, 30 % en juillet et 40 % en août !

    Le texte contient aussi une disposition sur le report des congés. Cela apporte de la flexibilité pour le salarié, non ?

    Je trouve dommageable cette disposition permettant aux salariés de reporter les congés acquis entre octobre et décembre jusqu’au 1er juillet de l’année suivante. Ce n’est pas sain et je ne vois pas en quoi cela favorise le salarié. Les congés payés sont à prendre sur douze mois pour répondre aux besoins physiologiques des salariés. On encourage finalement les gens à ne pas poser leurs congés et à les conserver pour plus tard.


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