• Réforme : pourquoi les retraités vont payer

    Réforme : pourquoi les retraités vont payer

    Par Vincent Collen | 28/08 | 06:00 | mis à jour à 12:17 | 

    Les retraités participeront à l’effort de réduction du déficit pour près de 3 milliards d’euros. Leur niveau de vie est aujourd’hui très proche de celui des actifs.

    Le niveau de vie des retraités atteint 85 % de celui des actifs. - AFP

    Le niveau de vie des retraités atteint 85 % de celui des actifs. - AFP

    La droite les avait épargnés, en 2003 comme en 2010. La gauche a décidé de les faire participer à l’effort. La réforme des retraites dévoilée hier soir par Jean-Marc Ayrault met à contribution les retraités pour réduire les déficits des régimes, à hauteur de 2,7 milliards d’euros à l’horizon de 2020. Une première. Les majorations de pension de 10 % dont bénéficient les retraités ayant élevé trois enfants ou plus, qui étaient exonérées d’impôt, seront désormais fiscalisées. « Cette mesure touchera principalement les retraités les plus aisés », souligne Matignon pour en tempérer un peu l’annonce. Et la revalorisation des pensions sera décalée de six mois, d’avril à octobre. Le Premier ministre insiste aussi sur le fait que le gouvernement a exclu la baisse ou le gel de la revalorisation des pensions, comme cela avait été un moment évoqué par certains.

    Il n’empêche, les retraités sont bel et bien sollicités. Pour se justifier, le pouvoir souligne que, dans leur ensemble, ils jouissent aujourd’hui du même niveau de vie que les actifs. Dès lors que ces derniers seront concernés par la réforme, il est logique que les retraités le soient aussi, argumente l’exécutif. En tenant compte de la taille des foyers – les ménages de retraités sont plus petits –, le niveau de vie des retraités atteint 85 % de celui des actifs, selon les chiffres du ­Conseil d’orientation des retraites. Si l’on intègre le patrimoine, on monte à 98 %, et même à 101 % en imputant les loyers fictifs (les retraités sont souvent propriétaires).

    VIDEO. Une réforme sans surprise, ni consensus

     

    Ecarts considérables entre générations

    Certes, les disparités sont importantes, mais le système français corrige puissamment les inégalités entre retraités, grâce aux mécanismes de prise en charge des cotisations des chômeurs, au minimum vieillesse ou encore à certains droits familiaux. L’écart entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres n’est que de 4,1, alors qu’il atteint 5,8 pour les salariés.

    Mais les écarts entre générations, eux, sont considérables et augmentent. Le niveau de vie des plus de 75 ans est inférieur de 11 % à celui des 65-74 ans. Explication : les « jeunes » retraités ont des carrières plus complètes que leurs aînés, tout particulièrement les femmes, et touchent donc des pensions plus élevées.


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