• Régionales : avis de tempête autour d?une présidence "bis"

    Régionales : avis de tempête autour d’une

    présidence "bis"

    <figure> Régionales : avis de tempête autour d’une présidence "bis" <figcaption class="caption"> Manuel Valls et Damien Alary en décembre dernier à Montpellier.
    MICHAEL ESDOURRUBAILH
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    La fonction promise à Damien Alary après l'union entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées fait débat.

    Une semaine après l'annonce de la création d'une fonction de président-délégué dans les treize futures grandes régions, les réactions négatives se sont multipliées, sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Une attaque contre ce que certains désignent comme la “Loi Alary”, au premier rang desquels Dominique Reynié, le controversé candidat désigné par Les Républicains et l'UDI pour briguer la future présidence de région. Ce dernier a publié une longue tribune dans le Figarovox, affirmant que "le Parti socialiste a foulé au pied tous les principes de la morale républicaine". La proposition "émane de Paris, elle est nationale", souligne-t-on à l'hôtel de Région de Montpellier.

     

    Une création pour répondre à "une demande très forte"

    Directeur de cabinet du président de la Région Languedoc-Roussillon, Renaud Helfer Aubrac précise que c'est Manuel Valls qui a révélé à Damien Alary le projet de création de cette présidence "bis", destinée à rétablir certains équilibres, notamment dans les régions naissant d'une fusion. "C'était une demande très forte ailleurs aussi, particulièrement en Normandie", précise-t-il. On sait, en effet, que Laurent Fabius a pesé de tout son poids pour défendre Rouen (son fief) et éviter que tout ne soit concentré à Caen."On s'est battus pied à pied" reconnaît aujourd'hui Renaud Helfer Aubrac "et si la Haute-Normandie et le Languedoc-Roussillon sont aujourd'hui les régions qui peuvent apparaître comme les mieux servies, la présidence déléguée vient justement conforter ce combat pour défendre les politiques publiques fortes qui ont été initiées depuis des années".

    Les assemblées délibérantes à Montpellier

    En se faisant le champion de "l'équilibre des territoires et de (...) la convergence", Damien Alary affirme avoir "toujours cherché à défendre les intérêts du Languedoc-Roussillon" pour que son "dernier mandat" puisse permettre de préserver "l'héritage" de ceux qui l'ont précédé. Cela s'est traduit par le maintien à Montpellier de plusieurs services de l'Etat, ainsi que par "les assemblées délibérantes qui se tiendront à Montpellier, ce qui est un cas unique", assure Renaud Helfer Aubrac.

    Pour le candidat écologiste et indépendant Christophe Cavard, "une collectivité bicéphale, ça ne marchera pas. Cela n'avait jamais été évoqué lors de l'élaboration de la loi NOTRe". Et le député du Gard évoque sa principale crainte : "C'est le premier poste qui va être revendiqué en cas de négociations entre les deux tours, cela va installer un rapport de force et compliquer les discussions."Dans cette région qui pourrait être la seule à rester à gauche et dans la perspective d'une possible triangulaire, c'est une remarque qui ne manque pas de pertinence.

    Présidence déléguée, une logique d’équilibre

    Après un périple parlementaire de deux ans, le Parlement a définitivement adopté, jeudi 16 juillet, le projet de loi sur la répartition des compétences entre collectivités. C’était le troisième volet de la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), selon l’intitulé de la loi. "Elle a été ratée de A à Z" affirme une source proche du dossier, "tant pour le redécoupage, que pour la définition des compétences et la gouvernance..." Le texte de loi portant sur la création de président délégué, qui sera présenté en septembre, apparaît donc comme "une queue de comète" de cette loi NOTRe qui a déjà fait l’objet de nombreux amendements, et d’une série d’ajustements pour coller aux réalités du terrain.

    Comme c’est le cas aujourd’hui avec la création de cette fonction de président-délégué - qui s’insérera entre le président et les vice-présidents. Elle devra prendre en compte les identités des régions dont la ville-phare ne bénéficiera pas du statut de capitale. "Pour une répartition équilibrée des services de l’Etat, je n’accepterai pas toutes les directions dans une seule métropole", soulignait le 28 juillet Carole Delga (PS), représentante de Midi-Pyrénées, tout comme la ministre du logement Sylvia Pinel (PRG), à qui est promise la première vice-présidence. C’est cette logique d’équilibre qui justifie la création de la présidence déléguée, afin d’assurer l’expression des choix effectués depuis des années par la Région Languedoc-Roussillon.


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