-
Retraites chapeaux : les députés encadrent les "golden hello" pour les patrons
Retraites chapeaux : les députés encadrent
les "golden hello" pour les patrons
Le 11 juin 2015 à 13h40 lien
Le Palais-Bourbon le 16 novembre 2010, © 2012 AFP
Les députés ont à nouveau limité jeudi le dispositif des "retraites chapeaux" pour les grands patrons en interdisant le rachat d'années d'ancienneté au moment de leur prise de poste, pratique faisant partie du "golden hello" (bonus de bienvenue).
"Dans le cadre des régimes de retraite à prestations définies, certaines sociétés procèdent au rachat d’années d’ancienneté au bénéfice de nouveaux dirigeants lors de leur arrivée", a expliqué l’auteur de l’amendement Laurent Grandguillaume (PS) lors de la nouvelle lecture en commission du projet de loi Macron.
L’amendement interdit donc d’attribuer d’office des années d’ancienneté fictives à un patron qui vient d’arriver. Il n’empêche pas cependant l’attribution "d’une prime de bienvenue" en tant que telle lors de la prise de fonction.
"Les +Golden Hello+ vont avoir du plomb dans l’aile", a souligné sur son blog M. Grandguillaume, aux yeux duquel ces primes s’opposent "aux valeurs de travail, d’effort de mérite", sont "antinomiques avec l’esprit de la prise de risque, et donc avec l’esprit d’entreprendre" mais relèvent de "l’esprit de la rente".
Les députés avaient déjà, en première lecture du texte, encadré les retraites chapeaux en conditionnant l’acquisition des droits à la performance des entreprises.
Ils avaient aussi limité le rythme d’acquisition de ces droits à 3% du salaire de référence par année d’ancienneté afin d’éviter que des patrons n’aient une retraite chapeau élevée en dépit d’une brève présence dans l’entreprise.
Ces retraites chapeaux font régulièrement scandale comme la révélation le mois dernier que l’ex-patron de PSA Philippe Varin allait toucher une retraite chapeau de près de 300.000 euros alors qu’il avait promis d’y renoncer, ou que le nouveau directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, nommé en avril, allait recevoir une prime de bienvenue d’un montant total de quatre millions d’euros.
Après les annonces mardi du Premier ministre Manuel Valls destinées à favoriser l’embauche dans les PME, le député socialiste "frondeur" Laurent Baumel avait jugé "troublant de se dire que la gauche n’a pas été capable en trois ans de légiférer sur les retraites chapeaux ou les très hautes rémunérations et qu’on s’apprête à plafonner des indemnités des salariés licenciés".
"C’est bien de s’indigner contre ce type de pratiques dans les médias, c’est mieux de traduire ensuite cette indignation par un renforcement de la législation", a glissé M. Grandguillaume sur son blog.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2012-2014 Agence France-Presse.
-
Commentaires