• Riz: un simple gène pour doper les rendements des agriculteurs jusqu'à 20%

     
    22 août 2012 - 19H05  

     

    Riz: un simple gène pour doper les rendements des agriculteurs jusqu'à 20%

    Des agronomes ont annoncé mercredi avoir développé une nouvelle variété de riz capable de se développer normalement dans des sols très pauvres en phosphore, ce qui pourrait permettre à certains riziculteurs d'augmenter leurs rendements jusqu'à 20%.

    Des agronomes ont annoncé mercredi avoir développé une nouvelle variété de riz capable de se développer normalement dans des sols très pauvres en phosphore, ce qui pourrait permettre à certains riziculteurs d'augmenter leurs rendements jusqu'à 20%.

    Dès la semaine prochaine, les scientifiques présenteront leur découverte à des riziculteurs du Bangladesh, d'Inde et de Thaïlande

    Dès la semaine prochaine, les scientifiques présenteront leur découverte à des riziculteurs du Bangladesh, d'Inde et de Thaïlande

    AFP - Des agronomes ont annoncé mercredi avoir développé une nouvelle variété de riz capable de se développer normalement dans des sols très pauvres en phosphore, ce qui pourrait permettre à certains riziculteurs d'augmenter leurs rendements jusqu'à 20%.

    L'enjeu est de taille puisque trois milliards d'êtres humains dépendent du riz, la troisième céréale la plus cultivée au monde, pour leur subsistance.

    Or aujourd'hui, les 155 millions d'hectares de rizières cultivées dans le monde, essentiellement en zone intertropicale, produisent environ 720 millions de tonnes de riz par an avec des rendements qui ne progressent quasiment plus.

    L'annonce, publiée dans la revue britannique Nature, est l'aboutissement d'une dizaine d'années de recherches laborieuses destinées à percer le mystère du gène qui permet à certains plants de riz d'extraire le phosphore du sol dès le début de leur croissance.

    Enfin débusqué, ce gène a été transféré à d'autres variétés de riz par la technique classique de l'hybridation, sans aucune manipulation OGM, insiste Sigrid Heuer, de l'Institut international de recherches sur le riz (IRRI) basé aux Philippines.

    Et dès la semaine prochaine, les scientifiques présenteront leur découverte à des riziculteurs du Bangladesh, d'Inde et de Thaïlande, ajoute Mme Heuer.

    "Je table sur une augmentation du rendement d'environ 20%, mais ça dépend énormément du type de sol et du degré de sa pauvreté en phosphore", a expliqué la chercheuse dans un entretien téléphonique à l'AFP.

    "Mais raisonnablement, il est plus prudent de parler d'une hausse de 10 à 20% en moyenne, un peu plus localement lorsque le manque de phosphore est important", précise Mme Heuer.

    La trouvaille des agronomes répond à l'un des principaux problèmes des riziculteurs dans le monde, du sud-est des Etats-Unis à l'Amérique du Sud jusqu'en Chine et en Asie du sud-est.

    Souvent le sol retient étroitement le phosphore qu'il renferme, n'en relâchant qu'une infime partie du précieux minéral dans les racines de la plante.

    Pour contourner ce problème, les agriculteurs utilisent des engrais enrichis en phosphore, mais dans les pays les plus pauvres, cette solution est souvent trop onéreuse et le jeune plant de riz souffre d'une sorte de malnutrition qui l'empêche de lutter contre les autres végétaux environnants. Ce mauvais départ empêche le riz d'atteindre son rendement optimal une fois parvenu à maturité.

    La quête du gène PSTOL-1 (pour "phosphorus-starvation tolerance 1") a commencé à la fin des années 1990, lorsque des scientifiques ont cherché à comprendre comment une variété de riz indienne, baptisée Kasalath, pouvait pousser aussi bien malgré un manque de phosphore dans le sol.

    Il leur aura fallu une décennie d'efforts et le séquençage du génome complet de cette variété pour finalement mettre la main sur ce gène magique.

    "Depuis deux ou trois ans, nous étions quasiment certains que nous tenions le bon gène. Mais il nous fallait mener plein d'expériences pour confirmer notre découverte", a expliqué la chercheuse.

    Selon Mme Heuer, ce sont les agriculteurs modestes, particulièrement ceux d'Asie du sud-est et du Bangladesh, qui pourraient bénéficier le plus de cette trouvaille génétique.

    Mais l'agriculture intensive des pays développés s'en porterait mieux elle aussi, car elle consommerait moins d'engrais et rejetterait donc moins de phosphates dans les cours d'eau et les nappes phréatiques.

    En outre, le prix des roches phosphatées extraites pour servir d'engrais s'est récemment envolé, doublant depuis 2007. D'après une estimation datant de 2009, les réserves mondiales pourraient être épuisées d'ici 50 à 100 ans.


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