Martine Aubry est en colère contre Manuel Valls. C'est ce que rapporte samedi Le Parisien, selon lequel la maire de Lille a abrégé ses vacances après avoir appris par la presse le démantèlement d'un camp de Roms dans sa ville le 10 août, sans qu'elle n'en ait été avertie. "Je suis d’autant plus désagréablement surprise de la manière dont ça s’est passé cette fois", a lancé la patronne du PS, selon des propos rapportés par le quotidien.
Le préfet aurait en effet oublié de la prévenir personnellement et les Roms en question se sont déployés dans la commune de Lille et sa métropole. Martine Aubry est d'autant plus en agacée qu'elle considère que sa ville est "absolument exemplaire" pour les efforts qu'elle a réalisé afin d'accueillir les gens du voyage. Elle a donc décidé d'organiser une conférence de presse la semaine prochaine pour mettre au clair la situation.
"Il y a de la place en France pour accueillir dignement ceux qui sont là"
Pas question pour autant pour la première secrétaire du PS de critiquer explicitement l'action du gouvernement. Elle assure ainsi que la politique du ministre de l'Intérieur Manuel Valls n’a "rien à voir" avec celle de Sarkozy. Elle se dit elle-même pas opposée "par principe" aux démantèlements de camps sauvages et insalubres, mais dans la "dignité". "Il y a de la place en France pour accueillir dignement ceux qui sont là", assure-t-elle.
Une colère qui intervient alors que Manuel Valls a déjà fait l'objet de plusieurs critiques ces derniers jours, jusque dans les rangs de la gauche après plusieurs opérations de démantèlements de camps de Roms. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit tenir une réunion sur la question à Matignon, en présence de certains ministres et des associations concernées par la question des Roms.
Le ministre de l'Intérieur a également déclaré samedi, lors d'un déplacement à Pignans (Var), que tout allait "très bien" entre lui-même et la patronne du PS. "Nous avons, avec les élus de la communauté urbaine de Lille, avec le maire de Villeneuve d'Ascq, fait évacuer deux campements illicites", a-t-il expliqué, ajoutant que "la préfecture a été en contact permanent avec le cabinet de Martine Aubry et avec le premier vice-président, puisqu'elle était en vacances".