La presse française était invitée à ne pas couvrir l'événement. Qu'importe, la télévision belge a pu le retransmettre. A Bruxelles mercredi pour remettre la Légion d'honneur au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, dont il est proche, Nicolas Sarkozy a effectué l'une de ses premières sorties européennes depuis la fin de son mandat en 2012. "Je suis simplement heureux d'être à vos côtés ici à Bruxelles", a déclaré l'ancien président, très détendu, lors d'une cérémonie organisée dans les salons d'honneur du Palais d'Egmont, un bâtiment de prestige du ministère des Affaires étrangères situé dans le centre de la capitale belge et où sont reçus les dignitaires étrangers. "Je n'ai pas vocation à m'installer, je suis juste de passage... Je repartirai ce soir", a-t-il assuré, souriant, alors que l'installation de riches Français en Belgique pour des raisons fiscales, au premier rang desquels l'acteur Gérard Depardieu, a suscité une vive polémique en France.
L'ancien président, qui s'est très peu exprimé sur l'actualité depuis son départ de l'Elysée en mai 2012, y a fait allusion mercredi. Evoquant la crise à Chypre, il a déclaré : "Je ne critique personne, ça ne sert à rien." Dans un discours de 18 minutes, il a rendu un hommage appuyé à Didier Reynders qui, avant de diriger les Affaires étrangères, a été ministre des Finances pendant 12 ans, une "période durant laquelle se sont succédé 10 ministres français", a-t-il relevé. "C'est cette stabilité qui a permis ton bilan impressionnant", avec une politique "de réformes courageuses et ambitieuses", a-t-il assuré. "Je suis très fier d'être décoré par la France. Je suis de culture française, de langue française. Je suis de plus élu d'Uccle", dans l'agglomération bruxelloise - "une ville jumelée avec Neuilly, dont l'ancien maire est Nicolas Sarkozy" - avait déclaré à l'AFP Didier Reynders peu avant de recevoir les insignes de commandeur de la Légion d'honneur.
"C'est un signe des bonnes relations entre nos deux pays. Avec Nicolas Sarkozy, nous avons des relations amicales car on se connaît depuis plus de 20 ans", a ajouté le chef de la diplomatie belge. La venue à Bruxelles de M. Sarkozy a suscité un fort engouement médiatique, que Didier Reynders a jugé "assez logique" car "c'est pratiquement la première sortie en Europe de Nicolas Sarkozy depuis les élections de l'an dernier", perdues face au socialiste François Hollande. Et la première depuis sa mise en examen jeudi pour abus de faiblesse à l'encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt. "L'actualité judiciaire en France n'a pas du tout bouleversé l'organisation de la cérémonie", a assuré Didier Reynders, qui avait convié quelque 320 invités, dont des représentants du monde des affaires en Belgique. Au cours de ce déplacement, Nicolas Sarkozy doit également rencontrer le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour des entretiens privés.